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Mazarinade n° C_2_54

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Anonyme [1649], LE DVEIL DE PARIS SVR L’ELOIGNEMENT du Roy. , françaisRéférence RIM : M0_1064. Cote locale : C_2_54.



 
Viens donc me remontrer ton auguste visage,
Viens fonder mon repos apres vn long orage :
Majestüeux Vainqueur d’Aigles & de Lyons,
Viens arrester mes maux & mes afflictions :
Et quoy qu’on m’ait renduë à tes yeux criminelle,
Crois que iamais Paris ne te fut infidelle.
Crois plutost qu’il n’est point de peuple sous tes loi
Qui soit plus que le mien amoureux de ses Roys,
Sur tous de toy, Grand Roy, que la perseuerance
De mes vœux enflamez & plains de confiance
M’obtint comme vn beau don de ces Diuines Mains
Qui reglent dans le Ciel le destin des humains.
 
 
Satisfaits donc, LOVIS, à mon impatience,
Comble moy de plaisirs par ta chere presence :
Retourne dans ton Louure & dans ce beau sejour :
Rameine auec que toy les Graces & l’Amour :
En vn mot viens par tout restablir l’allegresse,
Qui depuis ton depart fait place à la tristesse.
Tes Sujets transportez d’aise de te reuoir,
Iront tous à l’enui, te rendre leur deuoir :
Tu n’entendras que cris, non tels que ma misere
Leur en a fait pousser vers le Ciel en colere ;
Mais bien des cris de ioye & de felicité,
Accompagnez de vœux pour ta prosperité.
Tu ne verras que pleurs, non, pareils à ces larmes
Qu’ont tiré de leurs yeux mes pressantes alarmes ;
Mais de fideles pleurs que l’extase & l’amour
Répendront en faueur de ton heureux retour :
Et leurs cœurs aux soupirs feront aussi passage,
Mais comme à des parfums exhalez par hommage.