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Mazarinade n° B_18_33

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Anonyme [1652], LE FIDELE EMPIRIQVE OV LE PVISSANT HELLEBORE D’VN ANTI-MACHIAVEL : Pour contenter les Mal-contens de l’Estat, & affermir la Liberté des Peuples. "Cœcus est qui Veritatem odit." , français, latinRéférence RIM : M0_1387. Cote locale : B_18_33.


peut rien imaginer de plus horrible, ny de plus cruelle.
 
Ce furent aussi les fruicts de l’ambition de Pierre de Gauerston,
& des Espensers ou Despensiers au mesme Royaume :
de Dom Aluares de Luna en Castille, & d’autres,
dont il sera parlé cy apres.
Or faut il dont qu’aussi tost qu’il y a des sousleuemens,
sous pretexte de la mauuaise administration des Ministres,
ou à cause de la faueur que le Prince faict l’honneur
de porter à quelques-vns particulierement, ils quittent la
place, afin d’oster le pretexte aux broüillons ? la condition
des Princes, & de leurs Ministres seroit beaucoup
plus miserable, que celle des particuliers ; mais ce que ie
dis, est, que quand l’Estat des affaires est tel qu’on ne les
peut sauuer, ou empescher quelque grand inconuenient
sans cela, les Ministres & Fauoris doiuent lors tesmoigner
ce qui est de la sincerité de leur affection, & sacrifier
librement & franchement leur fortune à la tranquillité
publique, si elle depend de là, & si elle ne se peut acquerir
autrement que par leur éloignement.
Car cessant ceste consideration, il ne seroit point raisonnable
que sur les plaintes & mouuemens de quelques
volontaires, les Ministres & Conseillers du Prince fussent
contraints d’abandonner leurs charges, moins encor que
le Prince vint à les abandonner. Car si cela auoit lieu, il
n’y auroit iamais Ministre ny Officier qui dépendit du
Prince, & tascheroient plûtost tous à s’appuyer de ceux
qui par leurs plaintes, mescontens, & sousleuemens, les
pourroient conseruer ou ruiner, que de la bonne volonté
du Prince, si elle estoit si foible & si aisée à ébranler, &
en ce faisant il n’y auroit rien de ferme ny d’asseuré aux
affaires du Prince. O que pour lors les factieux auroient
bon temps !
Mais il est temps de venir à la derniere partie du sujet,
qui concerne le deuoir des subiets en cas de sousleuemens
de troubles, sous pretexte du gouuernement & de la
& andeur des Fauoris. Car encores qu’ils abusent souuent