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Mazarinade n° C_5_12

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Anonyme [1649], LE FOVDROYEMENT DES GEANS MAZARINISTES ABYSMEZ SOVS LES RVINES DV FAMEVX ET DESOLÉ BOVRG DE CHARENTON , françaisRéférence RIM : M0_1404. Cote locale : C_5_12.


preuues de vostre valeur en de si fameuses rencontres, & qui
en faisiez encore bien esperer de plus grandes à la France !
cõment a t’il esté possible, que vous vous soyez rangé de l’iniuste
party des Mazarins, puis que vous n’auez iamais eu dans
vostre vie vn plus puissant obstacle à vostre bonne fortune,
que cét infidele Ministre d’Estat ? Ne deuiez vous pas vous
ressouuenir, que pour recompenser les glorieux trauaux que
vous auiez pris, comme Lieutenant du Roy dans l’armée de
Flãdres, au siege d’Ipre, le General vous voulut faire le Gouuerneur,
& que Iules, de qui vous auez depuis si inconsiderément
pris les interests, vous en empescha auec violence,
aymant mieux d’y establir vn sien confident, qui venoit n’aguere
de faire prendre Courtray à l’Archiduc Leopold, que
de vous rendre iouyssant d’vn honneur que vous auiez si bien
merité ? Qu’est deuenu vostre sentiment, auez vous degeneré
à l’illustre sang des Colignys, qui ont tousiours esté les
ennemis ouuerts des Tyrans ? Ne deuiez-vous pas vous representer
que si à vne bataille en France aupres de Sedan,
contre des estrangers, vous auiez eu l’honneur & la gloire de
deliurer feu M le Mareschal de Chastillon vostre pere, General
de l’armée, que le sort auoit fait presque prisonnier de
l’ennemy, il falloit acheuer de bien, & fidellement seruir le
Roy, & sa Patrie, & non pas ainsi aueuglement tourner casaque,
pour épouser la querelle du plus cruel, & du plus detestable
ennemy qui aye iamais deuoré les entrailles de la
France ? ie ne veux pas noircir vostre estime d’vn si cruel reproche,
que celuy de vous estimer indigne du noble sang de
vos ayeuls : mais l’irreparable tort que vous vous estes fait, &
à vostre haute reputation, ne peut m’empescher de vous dire,
que si l’on ne vous accuse de perfidie que vous ne pouuez
euiter qu’on ne vous conuainque d’vne trop temeraire inconsideration.
Vostre conuersion à la foy catholique pense-t’elle
faire, que la misericorde de Dieu surpasse sa iustice ; ie le
souhaite auec autant de passion que i’ay enuie de viure.
 
Que le trepas deplorable du vaillant, & magnanime de
Clanleu, est bien plus glorieux que le vostre ! il est mort les
armes à la main, en combatant valeureusement pour conseruer