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Mazarinade n° C_5_26

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Anonyme [1649], LE GEANT SICILIEN TERRASSÉ PAR LES BONS FRANCOIS. , français, latinRéférence RIM : M0_1473. Cote locale : C_5_26.


à regler les mœurs. De sorte qu’on les a tousiours estimé
les plus necessaires pour la conuersation de la vie :
Plusieurs grands personnages de l’antiquité nous les
ont laissées comme des thresors qu’on ne doit point
mespriser, & i’ose dire en quelque façon qu’ils ont
prophetisé dans quelques rencontres par le succez de
ce qu’ils auoient veu de leur temps, ou de ceux qui les
auoient precedez. Lors qu’ils nous ont laissé par écrit
qu’il s’estoit trouué des Geans auec tant d’audace &
de temerité qu’ils auoient attaqué le Ciel, & qu’ils s’estoient
efforcez d’en chasser Iupiter qui en estoit le
legitime heritier, ils nous ont monstré par cette fiction
admirables ; que les hommes auoient tousiours eu de
l’ambition, & qu’ils estoient si enclins à la pratiquer,
qu’elle leur estoit comme inseparable ; & que pour
l’assouuir il n’y auoit point de force dont ils ne se peussent
seruir. Et de fait ne voyons nous pas qu’Adã mesme
fut le premier Geant qui se voulut esleuer contre
Dieu qui l’auoit creé, & qu’estant né de la terre, aussi
bien que ceux de la fable, il se voulut faire aussi grand
que son Createur, desirant par l’instigation du Serpẽt,
d’auoir la connoissance du bien & du mal, ce qui n’appartient
qu’à Dieu seul. Cette passion a tousiours demeuré
dans le cœur des hommes, & pour ne m’arrester
dauantage aux exemples que i’en pourrois rapporter
ie me contenteray de ietter les yeux sur les choses qui
se sont passees du temps de ceux qui viuẽt, & qui n’ont
pas encore mesme atteint l’aage le plus auancé. Car qui
se pourroit imaginer vne entreprise plus temeraire &
plus ambitieuse que celle du Marquis d’Encre, qui
iouyssant de la faueur d’vne des premieres persõnes de