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Mazarinade n° A_3_70

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Anonyme [1649], LE GEANT SICILIEN TERRASSÉ PAR LES BONS FRANCOIS. , françaisRéférence RIM : M0_1473. Cote locale : A_3_70.


France, abusa tellement de celle du Roy, qu’il le voulut tenir
en tutelle, bien qu’il eust desia secoué le ioug de Minorité
Nous auons veu comme il fut puny, tout à temps à
b/> la verité pour le bien de ce grand Royaume, qu’il se preparoit
de troubler, & de reduire, peut estre, au point qu’il est
à present. Depuis n’auons nous pas veu le corps d’vn autre
Geant aussi monstrueux, qui s’estoit tellement assuietty la
personne du mesme Monarque, qu’il luy auoit comme lié
les mains & les bras, iusque à le sousmettre à ses volontez,
& rendre tous les peuples incapables de se gouuerner si ce
n’estoit par ses ordres ? Enfin bien qu’il ne fust pas des pires
de tous ces enfans de la terre, il a payé les droict que la
nature demande iustement des hommes, & pour la derniere
action de sa vie, il en a mis à sa place vn pire que luy, nous
voulant tesmoigner par là la verité de ce que dit le Poëte.
 
 
Aetas Maiorum tulit nos nequiores
Mox daturos progeniem nequiosiorem.
 
Il nous eut extremement obligez s’il se fut contenté du
mal qu’il nous auoit fait, sans nous en laisser vn autre, qu’il
a choisy dans les pays estrangers, estant assez prudent pour
sçauoir que iamais vn François n’auroit fait sur nous toutes
les malices que ce successeur detestable, s’est imaginé contre
nous. Pour moy i’estime que s’il veut chercher sa naissance,
il la rencontrera dans le sang de ses premiers Geans
de la fable, & ie trouue en luy des marques assez legitimes
pour me le persuader aisement. Car premierement il est né
sur la mesme terre où ces miserables furent accablez par la
foudre : la terre destrampée auecque leur sang a seruy pour
le faire naistre, aussi son extraction est-elle si basse, qu’on
croiroit presque qu’il n’a point de pere, & qu’on l’a trouué
tout formé en quelque endroit de la terre, cõme ce Cæculus