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Mazarinade n° C_4_27

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Anonyme [1649 [?]], LE GOVVERNEMENT PRESENT, OV ELOGE DE SON EMINENCE, SATYRE, OV LA MILIADE. , françaisRéférence RIM : M0_1503. Cote locale : C_4_27.



Que les fougues de son caprice
Il outrage les Officiers,
Il gourmande les Chancelliers,
Armand soustient son insolence,
Volle auec luy toute la France,
Et pour confirmer les Edicts,
Rend les Magistrats interdits
Tous les François sont tributaires
De ces deux horribles corsaires :
Iamais Pirates sur les mers,
N’ont faict tant de larcins diuers
Ce notonnier a ce pillotte,
Rapinant auec vne flotte :
Cornuel meut les auirons,
Luy seul vaut trente larrons,
Bullion par ses auarices,
Entretient son Iuxe & son vice,
Ce gros Guillaume racourcy,
A tousiours le ventre farcy,
Et plein de potage & de graisses,
Baise ses infames Maistresses,
Le gros Coquet ce gros taureau,
Est son honneste macquereau,
Voila la fidelle peinture
D’vn auorton de nature,
D’vn Bacchus, d’vn Pifre, d’vn Nain
D’vn Serpent enflé de venin,
Que Louys d’vn coup de tonnerre,
Doit exterminer de la terre,
PARIS pour illustre tombeau,
Luy prepare vn sale ruisseau,
Promet de longues funerailles,
Ases tripes, à ses entrailles,
Et s’oblige a grauer son nom,
Sur les pilliers de Montfaulcon,
Il fera bien la mesme grace,
A vn morceau qui le surpasse,
En blasphemes & iuremens,
Et l’esgalle en debordemens,
Ce Magistrat est adultaire ;
Iniuste fripon themeraire,
Et pour estre fils de Martin :
N’est pas moins fils de putain,
Dans Paris il vent la Iustice,
Il exerce encor la police,
Mais on y méprise sa voix,
Et l’on hait ses iniustes loix.
Grand Senat tu hais tout de mesme
Ce le Iay ce buffle supresme,
Le chef honteux d’vn noble corps,
L’horreur des viuans & des morts,
Cet infame qui sans naissance
Sans probité sans suffisance,
Et sans auoir seruy les Roys,
Se voit sur le trosne des loix,
Cet animal faict en Colosse,
Ce grand & ce vieux Rosse,
Qui n’est bon que pour les harats,
Et pour ses amoureux combats,
Qui dans Maison rouge se pasme,
En baisant vne garce infame,
Qui parut mort entre ses bras,
Qu’on trouua couché en ses dras,
Qui dans cette extase brutalle
Approcha de l’onde infernalle,
C’est pour couronner son bon-heur,
S’il mouroit en son lict d’honneur.
Cet yurongne n’a rien d’honneste
Son ame est l’ame d’vne beste,
Et n’a que de lasches desirs,
Et rien que sales plaisirs,
Sa maison est vne retraicte
Où loge l’ardeur indiscrette,
Où regne Venus & Bacchus
Des macquereaux & des cocus
Cursi, d’Herbelay & de Coruille,
Dont il voit la femme & fille,
Il se plaist d’estre yure souuent,
C’est alors qu’il paroist sçauant,