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Mazarinade n° B_10_15

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Anonyme [1652], LE GRAND COMBAT DV PARLEMENT, ET DV CONSEIL DV ROY, Proposez par le Cardinal de Retz, à son Altesse Royale, sur le retour du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_1506. Cote locale : B_10_15.


sous l’autorité de Son Altesse Royalle la nature nous
force de faire de nous mesmes, tout ce que nous pouuons
pour nostre salut : en ces derniers temps, il est
arriué à cét Estat, vne maladie bien violente, &
bien dangereuse, dont les Medecins ne connoissent
pas la douleur, ou du moin ne veulent pas la guerir.
Il y a long temps qu’ils entendent la clameur du pauure
peuple oppressé, il y a long temps qu’ils ont veu
cét Estat à la mercy de son infortune : Car puis que
c’est le Parlement qui fait le genereux dessein d’vne si
grande & si necessaire Cure, cét Illustre Parlement :
ce Senat representant le Monarque, & les Suiets de ce
Royaume, ayant l’autorité de l’vn dans les mains, &
pratiquant l’obeïssance des autres, on ne peut pas
douter qu’il ne soit l’Estat tout entier, puis qu’il n’vse
pas moint de l’autorité du Prince. Vn nouueau Cardinal
de Retz, venu tout en vne nuict, n’a pas sitostarriué,
qu’il a voulu briguer par ses ruses ordinaires, dans
le Conseil de Son Altesse, que le Cardinal Mazarin
se retiroit à Pignerol, & que la Reine se retiroit du
Conseil, pour sonder l’esprit de ce Prince, par vne
complaisance in digne & ridicule de flaterie du Cardinal
Mazarin. Le Parlement n’a pas esté exempt de
ses flateries ordinaires, puis qu’il a voulu abbatre leur
courage. Mais il n’a pas rencontré dans ces tuteurs
de nos Roys, des Iudas qui vendent leur Maistre.