[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_3_23

Image de la page

Anonyme [1652], LE GVIDE AV CHEMIN DE LA LIBERTÉ FAISANT VOIR. I. Que les François sont traitez en Esclaues. II. Qu’ils ont droit de tout faire pour sortir d'Esclauage. , français, latinRéférence RIM : M0_1534. Cote locale : B_3_23.


ruiné les vnes & deserté l’autre, en telle sorte que
tous ceux qui ne sont ou du Monopolè, ou de la
Soldatesque, ne font que languir, attendant ou
leur mort, ou leur ruine.
 
L’Esclaue est celuy qui ne trauaille que pour son
Maistre, qui n’a rien à luy, qui depend en tout &
par tout d’vn autre homme. Le peuple Francois
est traitté de la sorte, il n’a rien qu’il puisse dire
sien, tout est aux Officiers du Roy : le Soldat emporte
ou brusse ce que le Sergent auoit laissé. Le
Roy fait la guerre, pour qui ? pour le bien de son
peuple ? Oüy, mais c’est pour l’auoir & non pas
pour luy procurer : de toutes ses conquestes que
nous en reste t’il, que de plus grandes charges &
de la misere ? On dira que les Espagnols se saisiroient
de la France si les Armées ne l’empeschoient.
I’estime que quand nous serions sous la
domination du Turc, encore serions nous mieux
en toute facon que sous l’Empire de ceux qui
nous gouuernent. Les Mahomettans n’ont iamais
fait tant de rauages, de sacrileges, d’incendies, de
viols, de pilleries, que les gens de guerre exercent
deuant nos yeux. Les Chrestiens de Constantinople
& d’Alger ne payent pas la dixiesme partie
du Tribut que nous faisons : &; puis on dira que
nous ne sommes pas Esclaues. Nostre vie n’est
pas en seureté, ny à la campagne, ny à la ville, ny