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Mazarinade n° C_12_8

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Anonyme [1652], LE LABYRINTE DE L’ESTAT, Ou les veritables causes des malheurs de la France. A CTESIPHON. , françaisRéférence RIM : M0_1797. Cote locale : C_12_8.


[illisible] orages roulent sur leurs testes,
sans que leurs foudres tombent sur eux pour les
écraser, afin de rendre la franchise au monde, ie
doute presque comme Tacite, s’il est au Ciel
quelque prouidence qui veille sur les choses
humaines, ou si plustost vn destin aueugle &
temeraire qui les balãce, ne les laisse pas du tout
errer à l’auanture, presque sans connoissance du
bien & du mal : mais outre l’imposition de tant
de tributs que nos Roys auiourd’huy mettent
au rang de leurs reuenus legitimes : Qui ne rougiroit
de honte pour eux, de voir que l’argent
qu’ils exigent des offices depuis le plus grand
iusqu’au plus petit, est cause que la iustice est
venale dans leurs Estats, où les plus gens de
bien ne doutent point de vendre en détail, ce
qu’ils achettent cherement en gros.
 
Delà, cher amy, vient vne grande partie de
nostre mal ; par là l’ambition s’accroist, & l’auarice
se perpetuë, & la tyrannie deuient vn monstre
à cent mille testes, qui ne laisse rien exempt
de son venin, & qui tire la substance du peuple
par beaucoup de voyes apparentes & cachées,
& dont vne des plus dangereuses, est l’occasion
d’vne infinité de procez entre les miserables,
sur lesquels on fait ces exactions, dans la liberté
qu’on leur laisse d’en reietter, s’ils peuuent, vne
partie sur ceux qui leurs paroissent moins surchargez.