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Mazarinade n° C_12_8

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Anonyme [1652], LE LABYRINTE DE L’ESTAT, Ou les veritables causes des malheurs de la France. A CTESIPHON. , françaisRéférence RIM : M0_1797. Cote locale : C_12_8.


vers le respect pour les Ministres, où ils trouuent
seulement leurs auantages & leurs seuretez.
Comme la prudence commune enseigne à
suiure les chemins battus ; ils croyent que c’est
se tesmoigner amis de l’ordre, que de souffrir
les desordres que font les Ministres & les Partisans,
& se proposent à suiure les exemples de
quelques vns dé leur corps, qui se sont rendus
riches & puissants, en deferant aux sentiments
du prince & de ses fauoris, sans les examiner
pour les contredire, plustost que de quelques
autres, qui pour auoir tesmoigné qu’ils les trouuoient
iniustes, & les auoir trauersez inutilement,
ont attiré sur leurs testes des disgraces qui
les ont autant abaissez, que par cette illustre
ambition ils auoient tasché de s’esleuer. Il faut
dire enfin pour rendre la veritable raison de leur
foiblesse, & de leur ignorance en la Politique,
que cét esprit de sagesse & de prudence ne vient
aux plus resolus de cette Compagnie, que par
inspiration & par genie, puisque celuy de leur
corps en general se peut nommer vn esprit d’interest
& d’altercation ; & d’ailleurs la crainte
que tous les autres ne soient d’vn aduis ou d’vn
sentiment contraire au leur, fait que souuent ils
se rangent du costé de ces interessez, & trahissent
les droicts de la Iustice à cette croyance, qui
les rend foibles, & timides, pour ne paroistre
somptueux & temeraires.