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Mazarinade n° C_12_8

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Anonyme [1652], LE LABYRINTE DE L’ESTAT, Ou les veritables causes des malheurs de la France. A CTESIPHON. , françaisRéférence RIM : M0_1797. Cote locale : C_12_8.


belle Couronne de l’Europe, ou se sont seruis
des lumieres de leur esprit pour regir leur peuples.
Tous les autres plongés dans les tenebres
d’vne grossiere ignorance, esclaues du desreglement
de leurs passions, ou possedez de cette
croyance, que le soin de regir vn Estat, se pouuoit
aussi bien transferer en vne autre personne,
sans preiudice de l’authorité Royalle, que celuy
de cultiuer vne terre, se sont appliquez à des
occupations Bourgeoises, & mechaniques, & se
sont contentez de porter le titre de Rois, sans
en connoistre ny le merite, ny la dignité, ny le
deuoir. Ils ont regardé la Royauté d’vn mesme
œil, que les ieunes Seigneurs Romains fils d’Empereurs,
faisoient l’Empire, pour auoir la liberté
d’oser & de faire beaucoup de crimes, de contracter
impunement des mariages illegitimes,
& d’auoir à leur discretion les femmes & les
biens de tous leurs sujets, & n’ont pas songé
qu’Othon qui s’estoit flatté de cette esperance,
estant encor personne priuée, trouua l’Empire
si pesant apres y estre paruenu, que n’en pouuant
porter la charge qu’il voyoit necessaire à
subir à quiconque a l’hõneur de porter le Sceptre :
il aima mieux se donner la mort, dont il couurit
le dessein de pretextes plus honnorables,
que de viure parmy tant d’espines que le trosne
luy presentoit, au lieu des roses dont il esperoit