[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° D_1_49

Image de la page

Anonyme [1651], LE MANIFESTE DE LA REINE REGENTE ET DE MONSEIGNEVR LE DVC D’ORLEANS Touchant la disgrace du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2358. Cote locale : D_1_49.


entreprenoit d’abord d’effacer de l’esprit de ce petit
Prince, le souuenir des tendresses qu’il auroit
eu pour sa Mere Regente, parce qu’infailliblement
il arriueroit que ces brutales impressions ne
trouueroit iamais de place dans la douceur d’vn
ieune naturel ; & que le Roy ne s’effareroit pas
moins contre ceux qui donneroient vn mauuais
visage à la Reyne par leurs calomnies ; qu’il cheriroit
de bon cœur tous ceux qui la luy rendroient
plus agreable par vne veritable amplification
de ses Eloges : Ainsi ie ne doute pas que
Mazarin ne s’estudie encore pendant quelque
temps de la maiorité, à ménager sagement les affections
de la Regente, tant afin de s’ancrer plus
profondement par ce moyen dans celles de son fils
pour s’en preualoir à son temps ; que de peur d’en
dechoir, s’il venoit à perdre la faueur de leur intendante.
 
Mais dés que le Roy commencera de gouster
le plaisir qu’il y a de viure en absolu, & de ne dependre,
ny par obligation, ny par complaisance
des inclinations d’autruy ; dés qu’vn âge tant soit
peu auancé, ne luy laissera plus regarder sa mere
que comme vn obiect, que les tendresses d’enfant
ne luy feront plus cherir auec tant de soin, ie pense
qu’il ne sera pas trop difficile de luy faire presler
les aureilles à toutes les suggestions qui pourront
la flatter du costé de l’ambition qu’il aura de secoüer