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Mazarinade n° C_7_30

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Anonyme [1649], DIALOGVE BVRLESQVE DE GILLES LE NIAIS ET DV CAPITAN SPACAMON. , françaisRéférence RIM : M0_1072. Cote locale : C_7_30.



Spacamon.
Helas ! oüy, il faut qu’il s’en aille : desia tout le bagage est
plié ; & les adieux ont esté faits.
Gilles.
Si les vns l’ont donné à Dieu, il y en a bien plus qui le
donnent à tous les Diables.
Spacamon.
Ie ne sçay point toutes les foires de Champagne, mais ie
remarquay dans ces adieux diuers sentimens de la Cour.
Gilles.
Comment, luy disoient-ils ? comment, disoit-on ? quand
dira-elle ? quand dira-on ?
Spacamont.
Les vns disoient : Adieu, Monsieur, vous ne gaignez plus
rien icy, Dieu vous conduise.
Vn autre : Vous nous auez rendus de bons seruices, il
nous fasche bien de vous dire adieu.
Vn autre : Laissez le aller, puisque tout le monde veut
qu’il s’en aille.
Vn autre : I’ay bien du regret de vostre depart, vous sçauez
mieux ioüer qu’homme de France.
Vn autre : I’aime le ieu, ie ne veux point que vous vous en
alliez, nous iouerons encore ensemble. La pluspart de ceux
qui se rencontrerent à ces adieux se disoient l’vn l’autre : Si
ces deux personnes continuent encore leur ieu, ils sont en
danger de perdre tout.
Gilles.
Voila les adieux de Sainct Germain, ie te veux dire ceux
de Paris.
Spacamon.
Les dit-on tout haut, que tout le monde les puisse entendre ?
Gilles.
On les crie mesme par les ruës, & on en a fait des chansons,
& il y en a sur le chant fa ra la ra la.
Spacamon.
Ce doiuent estre des adieux aussi bigearres que ceux de