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Mazarinade n° C_11_4

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Anonyme [1651 [?]], LE MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Contenant vne exact abregé de toutes les actions de son Ministere. Répondant à tous les chefs d’accusation qu’on luy a obiecté. Descouurant les motifs, les intrigues & la politique, dont il s’est seruy pour entreprendre, pour conduire, & pour establir tous ses desseins. Et le tout, sans que le Parlement, les Frondeurs, les Partizans des Princes puissent s’inscrire en faux, contre pas vne de ses propositions. Nonne morituro licet vni dicere verum Iuu. l. 3. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_4.


d’abord le soubçon de quelque nouuelle soupplesse
dans les esprits de ceux, qui ne croyent pas seulement
que ie puisse produire vn seul acte de sincerité.
Mais ie suis si conuaincu de celle qui paroistra
dans toute la conduitte de ce Manifeste, que mes
plus grands ennemis seront contraints d’auoüer que
ie ne me suis estudié qu’à contretirer naïfuement
son visage, & que la verité toute nuë m’a du moins
à ce coup charmé, puis que ie m’en vay luy oster le
masque, pour l’exposer auec toute la simplicité qui
me sera possible.
 
Ceux qui font des reflexions des-interessées sur
la condition des premiers Ministres, que la fortune
a esleué de peu, pour les asseoir aupres du timon
des Estats ; ne doutent nullement que la necessité
de s’y maintenir ne leur donne vne dispense
generalle de toute sortes de Loix ; & qu’ils ne
soient obligez par l’engagement d’honneur qu’ils
ont à se mettre à couuert des ialoux sur ce rang,
de trauailler à l’acheuement de leur bon-heur,
par la recherche des moyens qui peuuent oster toutes
sortes d’accez aux attaques de leurs ennemis
Car de croire que la grandeur puisse monter plus.
haut que la ialousie, c’est ce qui m’est autant defendu
par l’experience de tous les âges, que par les sentimens
generaux de tous les Philosophes, qui n’ont
pas trouué moins d’impossibilité dans la separation
des deux, que dans celle du corps d’auec son ombre.