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Mazarinade n° B_18_3

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Anonyme [1652], LE MERCVRE DE LA COVR, CONTENANT La Harangue des Deputez. La Response du C. M. La Trahison du Duc de Loraine. Le Magazin des Recompenses dudit C. M. Et celuy des Princes. TROISIESME PARTIE. , français, latinRéférence RIM : M0_2452. Cote locale : B_18_3.


enuoyez vn Courier sçauoir combien ces enragez
peuuent encor tenir de temps.
 
Le Sieur B. n’eut pas plustost acheué de parler,
que voicy le Courier du Mareschal de Turenne qui
demandoit à parler à Son Eminence, dequoy estant
auertie, elle s’escria, mes amis, nous sommes perdus,
qu’on le fasse entrer, aussi-tost il commença
à parler de la sorte : Ie viens auertir V. E. que Monsieur
le Mareschal de Turenne a plié bagage, quoy
il a leué le siege, luy dit Mazarin. Il est deslogé
sans trompette. Maz. Il n’a donc pas donné l’assaut
general qu’il nous promettoit. Le Cour. Ho,
ho, vous parlez bien à vostre aise, ie croy que vous
ne faites pas plus d’estat de nos testes que de celles
des oignons, vous les mettez à toute sausse, auiez-vous
vingt mille hommes pour y hazarder, que
diable n’y veniez vous vous mesme ? Maz. Mais il
s’y agissoit de l’honneur du Roy. Le Cou. Vrayement
vous me la baillez belle, vous prendrez donc
tousiours ce pretexte-là, pour nous faire assommer,
hé bien c’en est fait, prenez seulement garde à vostre
vaisselle ; car ils court vn bruit qu’on vous veut
venir assieger icy. Maz. Et qui ? Le Cour. Les
Princes. Maz. Ils ne sont pas si fols, ce n’est pas ce
qu’ils cherchent, si Mazarin estoit mort il y en auroit
bien de camus, les Princes m’appuyent & ie
fortifie leur party, ainsi nous nous obligeons l’vn
l’autre en nous faisant la guerre : car plus les Princes
s’obstinent à demander mon esloignement,