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Mazarinade n° C_7_34

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Anonyme [1649], DIALOGVE DE DAME PERRETTE ET DE IEANNE LA CROTEE. SVR LES MALHEVRS DV TEMPS & le rabais de leur mestier. , françaisRéférence RIM : M0_1076. Cote locale : C_7_34.


putain que moy de l’estre. N’est ce pas vous
qui m’auez instruite à faire l’Amour, ma fy, si vous me
croyez si meschante, ie ne le seray plus pour vous
faire enrager ; ie veux deuenir chaste, & puis vous irez
chercher vos putains dans vos chausses : auant qu’il
soit demain nuit ie sortiray de ceans, aussi bien ma comere
Claudine m’a promis de me faire entrer en
condition chez vne Dame où ie trauailleray en tapisserie.
 
Perrette.
Quoy, ma fille, tu me voudrois quitter quand ie
suis sur la fin de mes vieils iours ? est il possible que
tu ne puisses souffrir de moy des iniures que i’aduouë
estre grandes, mais qui te sembleront excusables, si tu
consideres que les vieilles femmes comme moy sont
d’ordinaires fascheuses & rudes à leurs enfans, plustost
de parolle que d’effet. Ne pense plus donc, mon cher
enfant, à ce que ie t’ay dit, ny moins encore à laisser
ma compagnie pour seruir vn autre, tes merites te
rendent digne d’estre seruie, & où penses tu que l’on
trouue vne beauté en qui la nature n’ait mis quelques
deffauts que l’enuie mesme ne sçauroit remarquer
en toy. Tu as les cheueux d’vn beau blond, qui
ne tire point sur le roux ; ton teint est plus blanc que
la neige ; ton front est plus poly qu’vne glace ; tes
sourcils sont des Arcs-en Ciel ; tes yeux sont des Soleils ;
tes ioües & tes levres sont des roses ; tes dents
sont des perles Orientales ; ton col vne colomne d’albastre ;
ton sein represente deux boulles d’yuoire ; ta