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Mazarinade n° C_6_23

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Anonyme [1649], LE MIROIR A DEVX-VISAGES OPPOSEZ, L’VN LOVANT LE MINISTERE du fidele Ministre, l’autre condamnant la conduite du meschant & infidele vsurpateur, & ennemy du Prince & de son Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2477. Cote locale : C_6_23.


qui aura donné ce Conseil en sera accusé par les euenemens :
C’est ce que l’Histoire remarque de Stilico,
apres la mort duquel on blasmoit la Paix faicte de
son aduis auec Alaric : ce qui fut cause que Olympius
(qui auoit esté l’instrument du quel l’Empereur Honorius
s’estoit seruy pour le desfaire de Stilico) se resolut
de prendre Contrepied, & ayant lors tanté l’authorité
sur les affaires, fit rompre la Paix, nonobstant plusieurs
conditions raisonnables proposées par Alaric, engageant
par ce moyen son Maistre en vne guerre, dont
l’issuë n’estant telle qu’il s’estoit promis, il fut aisé aux
Eunuques qui estoient prés de l’Empereur de l’accuser
autheur de tous les maux desquels l’Estat estoit affligé,
de façon qu’il fut contrainct d’abandonner la Cour, &
s’enfuir en Dalmatie.
 
C’est pourquoy Iouius, qui sueceda à la faueur de la
puissance d’Olympius vers l’Empereur Honorius, encore
qu’il desirast la continuation de la guerre contre
Alaric afin de se rendre plus necessaire à son Maistre
(ruse ordinaire de la plus part de ceux de ce mestier)
fit semblant de desirer la paix, & s’estant abbouché auec
Alaric à Rimini, il enuoya à l’Empereur Honorius
les articles qui auoient esté proposez de part & d’autre,
& par vne lettre separee luy conseilloit de declarer
Alaric General de ses armées, afin qu’addoucy par cet
offre il ret ranchast quelque chose de ses autres demandes,
à quoy l’Empereur ayant respondu qu’il ne pouuoit
trouuer bon de donner ce commandement à Alaric
ny à aucun des siens, laissant à Iouius de luy accorder
la demande qu’il faisoit des pensions & des vsures
pour les Gots ; ainsi qu’il aduiseroit pour le mieux.
Iouius leut cette lettre deuant Alaric, le quel s’indigna
tellement du peu de compte que l’Empereur faisoit de
luy & de toute sa nation qu’il rompit le traicté. Alaric
s’en retourna vers l’Empereur sans auoir rien fait, lequel
piqué aussi de son costé iura de ne point faire la