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Mazarinade n° A_6_15

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Anonyme [1649], LE MIROIR A DEVX-VISAGES OPPOSEZ, L’VN LOVANT LE MINISTERE du fidele Ministre, l’autre condamnant la conduite du meschant & infidele vsurpateur, & ennemy du Prince & de son Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2477. Cote locale : A_6_15.


d’vne telle Nation, ne peut se garder qu’il ne maniast
son esprit comme il vouloit, le croyant tout autre qu’il
estoit, & que c’estoit vn homme adroit, & capable de
prendre le soin des plus grandes affaires qui se presentoient
durant sa Regence, qu’ayant esté donné au
deffunct Roy par le Cardinal de Richelieu, il pouuoit
comme instruict de sa main, gouuerner l’Estat & la descharger
des soins qui accompagnent les affaires d’vn si
grand Estat. Sur ceste creance, sa Maiesté se cõfie en luy
de tout ce qui concernoit les affaires, tant de la guerie
que de la Paix. Ceste grande faueur ne demeura pas
sans deuenir odieuse, comme ne procedant de son origine
obscure, ny de sa vertu, ny des seruices rendus à
l’Estat, mais de la violence de son esprit ambiteux de
donner la Loy a tous ceux qui seruiroient le Roy, tant
aupres de sa personne, que dans les Conseils, & aux affaires :
S’il y eut homme ainsi agrandy, qui aspirast à la tyrannie,
c’est luy, d’autant qu’il a monstré en auoir toutes
les parties, & pour ne paroistre tel il sçait tres-bien
couurir ses desseins artificieux, afin de perdre ceux qui
luy nuisent par des pieges & des moyens perfides, cõme
il vouloit faire de quelques vns des plus innocent es
testes du Parlement. Il n’a iamais souffert qu’aucun dõnast
ombre ou ialousie à sa fraude dés le commencement
de son instalation dans les affaires. Il fit éloigner
d’aupres de la Reyne Monsieur l’Euesque de Beauuais,
Comte & Pair de Frãce, l’vn des plus sages & vertueux
Prelats de France, fit faire commandement à Monsieur
des Noyers Secretaire d’Estat de se retirer, quoy qu’il
sceust le credit & la faueur qu’il auoit eu prés le deffũct
Cardinal de Richelieu son biẽ-facteur, à cause de quoy
il le deuoit traicter auec plus d’honneur & de retenuë
qu’il n’a fait : mais il le fit pour mettre vn autre en sa charge,
qui dependist de ses volontez. Au commencement
il se rendoit difficile à prendre les grandes charges
qui luy estoient offertes. Il en faisoit le honteux :