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Mazarinade n° A_6_15

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Anonyme [1649], LE MIROIR A DEVX-VISAGES OPPOSEZ, L’VN LOVANT LE MINISTERE du fidele Ministre, l’autre condamnant la conduite du meschant & infidele vsurpateur, & ennemy du Prince & de son Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2477. Cote locale : A_6_15.


mais son ambition se descouurit bien-tost lors qu’il
se fit donner la qualité de Surintendant du Gouuernement
de la personne du Roy, afin qu’en ceste
charge il logeast en la Maison de sa Maiesté, ayant sous
luy des Sousgouuerneurs à son choix, afin de veiller sur
toutes les actions de leurs Maiestez, & de n’en permettre
I. bord qu’à qui il luy plairoit : outre ceste haute
qualité de Surintendant de la personne du Roy, il a induit
la Reyne à prendre des siens pour ses premiers Secretaires
& Intendans de sa Maison, afin de disposer de
sa personne, comme il faict de celle du Roy ; & dauantage,
il ne s’est point contenté des grandes pensions qu’il
tiroit des coffres du Roy mais a voulu auoir la disposition
des meilleurs & plus riches Benefices de France
par vn Conseil de conscience par luy estably, à dessein
de sçauoir ceux qui vaqueront, d’en retenir les
meilleurs, & d’en pouruoir ses confidens, au lieu de
recompense, en sorte que nul ne peut auiourd’huy paruenir
aux Dignitez Ecclesiastiques de France que par
son moyen. Pour les affaires de la guerre, & les Officiers
des armées, les Princes mesmes qui en sont les Generaux,
sont comme obligez, ou pour dire contrains
de prendre de sa main les Mareschaux de Camp-les Colonels,
Mestres de Camp, & Capitaines pour commander
aux trouppes, & mettre des Gouuerneurs aux places,
tels quil luy plaist ; comme il a fait voir aux villes
d’Ypte, de Domquerques ; sans vouloir laisser celle liberté
aux Princes du sang qui commandent les armées
d’y en mettre comme ils le iugent estre à propos pour le
bien du seruice du Roy, & connoissant plus que d’autres,
leurs merites, leur courage, leur experience & fidelité.
 
Il est de la prudẽce du Ministre de se garder d’estre autheur
de quelque Conseil dont l’issuë soit hazardeuse :
car arriuant que l’euenement soit tel que l’on le peut
souhaitter, il sera imputé au Prince, & s’il est autre, celuy