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Mazarinade n° B_20_10

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Anonyme [1652], LE MIROVER DE LA REYNE. Luy representant tous les desordres de sa Regence. ET LVY DONNANT D’INFAILLIBLES moyens pour les reparer. , françaisRéférence RIM : M0_2482. Cote locale : B_20_10.


l’Europe, & détruisant la Iustice de ses armes dont elle
estoit en possession, la faisoit voir desormais les armes
à la main pour combattre iniustement ceux qui ne luy
demandent que la Paix.
 
Le Cardinal en suitte de tous ces coups d’authorité
absoluë qui luy auoient si heureusement reüssi, outre
quelques progrez en Flandres dont il estoit redeuable
au courage de Monsieur le Prince, se creut assez puissant
pour rompre l’vnion des Parlemens qui luy sembloit
vne pierre d’achopement à sa grandeur, il resolut
donc de rompre cette chaine qui ne luy donnoit pas la
liberté de tout faire selon sa volonté. Il entreprit cette
desunion fatale d’où sont prouenus desia tant de desordres,
& en fait encore raisonnablement apprehender
de pires : Si V. M. MADAME, ne prend bien-tost
la resolution d’y pouruoir mieux que par le passé.p>
Vostre Ministere ne pouuant reussir au gré de son
ambition auec cette facilité qu’il s’estoit proposée, exposa
tout vostre pouuoir pour prendre les sieurs de
Blasmenil & Broussel, qui auoient genereusement resisté
à toutes ses attaques, vous fauorisastes trop la passion
déreglée qu’il auoit de se rendre redoutable par la
vangeance. Ce fut la seule cause des barricades qui firent
vne si grande bresche à cette authorité que vous
soutenez, sans discerner sur quels fõdemẽt elle s’établit.
Vous vous souuenez bien, MADAME, que vostre
passion trop vehemente vous porta au Blocus de Paris,
que le Mazarin alluma ce feu de vangeance dans vostre
esprit irrité, & que Monsieur le Prince suiuit tous vos
mouuemens auec ardeur sur les pretendus affronts que
l’authorité auoit receuë comme vous luy fistes bien
adroittement accroire.
Ce fut pour lors que le cœur de l’Estat ressentit les
rudes symptomes d’vne maladie prochaine qui le deuoit
mettre aux derniers abois où nous le voyons à present,