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Mazarinade n° A_6_23

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Anonyme [1649], LE MONOPOLEVR RENDANT GORGE. , français, latinRéférence RIM : M0_2491. Cote locale : A_6_23.


LE
MONOPOLEVR
RENDANT GORGE.

LE pere de la Medecine Hypocrate, semble auoir
reduit tout cet art en deux points, à sçauoir à adjouster
au corps humain les choses bõnes qui luy manquent,
& oster les mauuaises qui luy nuisent. Il traite
de toutes en general, suiuant cette methode, & en patticulier
parlant de l’yurognerie en l’vne de ses predictiõs, il a pronõcé
cette sentence, à sçauoir, que ceux qui sont yures, s’ils viennent
à perdre tout d’vn coup la parole, meurẽt auec de grandes
conuulsiõs, s’ils ne sont garentis par vn prompt vomissement.
Monopoleurs infames, qui auez sauouré à longs traits
le vin delicieux de la France, qui vous estes remplis & creuez
de nos biens. Margajats inhumains, barbares Canibales,
nourris & engraissez de nostre sang, c’est à ce coup qu’il
vous faut ou mourir ou rendre gorge, puisque vous auez
desia perdu la parole, & que vous ne pouuez esuiter le dernier
supplice qu’en rendant ce que vous auez volé. L’apprehension
des iugemens de Dieu, qui seront bien tost deuancez
par celuy des hommes, vous a rendus muets : vostre
silence est vn tesmoignage, ou plustost vn effet de vostre
crainte : Et comme cet Ancien voyoit tousiours sa figure, de
quelque costé qu’il cheminast, & estoit agité de ce spectre :
de mesme en quelque lieu que vous puissiez aller, vos crimes
qui sont paruenus à leur comble, vous reuiennent deuant les
yeux. Vous estes troublez par la synderese de vostre conscience,
qui vous est vn plus grand supplice que le feu mesme
de l’Enfer.