[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_7_1

Image de la page

Anonyme [1649], LE PACIFIQVE OV L’ENTRETIEN D’ARISTE AVEC LVCILE, SVR L’ESTAT DES AFFAIRES presentes. Eccles. 4. Il y aura vn conseil de Paix entre l’vn & l’autre party. , français, latinRéférence RIM : M0_2641. Cote locale : A_7_1.


souffrir ces desordres indifferemment, n’est-ce pas preparer
des moyens d’authoriser par de mauuais exemples, la mauuaise
conduite de nostre posterité ?
 
Ne penses pas, Lucile, que ie nomme icy personne, ny que
ie sois si osé, que de toucher aux moindres fautes du gouuernement ;
s’il doit estre blamé en quelque chose, les raisons en
sont en d’autres testes que la miẽne, & nous deuons tous deux
laisser trouuer & appliquer les remedes, dont son mal pouroit
auoir besoin, par l’équité des Loix, qui sont les fondemens de
l’ordre, & de l’integrité, & par des mains plus fortes & plus adroites
que les nostres.
Ce n’est pas icy vne entreprise d’vne reformation generale ;
c’est seulement vn desir de reünion & de Paix : & si tout le
monde l’auoit, sans estre porté d’aucun interest particulier, ce
seroit vn moyen presque assez fort & assez puissant, pour obtenir
de la Bonté Diuine, vne faueur si precieuse.
Sans m’arrester donc à iuger des prouisions & des articles
de Rueil, ou de S. Germain, sur vne affaire de si haute importance,
& qui auroit besoin du conseil des Anges, plustost que
de celuy des plus grands genies du Royaume : Ie me contente
de la seule enuie d’insinuer doucemẽt le desir de Paix à tous
ceux qui luy ferment les yeux & les aureilles, & de temoigner
icy la haine que ie porte à la médisance, & à ces fatras injurieux,
qui sont si indignes de la veuë des gens de lettre, & de la
patience de tous les gens de bien.
Supposons cependant deux choses, dont la consideration
est necessaire, afin que les Censeurs de ce discours, n’y trouuent
aucune prise raisonnable : Et confessons d’vn costé, que
l’innocence des Peuples affligez au dedans & au dehors de
cette Ville, est dautant plus digne de compassion qu’elle est
toute entiere : & de l’autre, que nous sommes infiniment redeuables
au zele de ces ames nobles, qui regardant au dessous
d’elles leur interest particulier, n’ont autre but dans les
soins qu’ils ont pris, & dans les efforts qu’ils desirent faire,
que le bien de tout le Royaume.
Tu m’as protesté plusieurs fois, Lucile, que les vns & les
autres font presque les mesmes plaintes, & qu’ils n’ont tantost