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Mazarinade n° A_6_63

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Anonyme [1649], LE PHILOSOPHE ET CASVISTE DE CE TEMPS. DEDIÉ A NOSSEIGNEVRS DE PARLEMENT. , français, latinRéférence RIM : M0_2753. Cote locale : A_6_63.


à Dieu par le glorieux ministere qu’elles professent, qui est la
Iustice qu’elles exercent tres-dignement.
 
Il est dit dans l’Euangile, que l’arbre qui ne porte bon fruict
doit estre coupé : ce mauuais Politique figuré par cét arbre ne
produit que des malefices, & ces œuures sont filles de tenebres,
done il doit estre retranché de la societé des hommes.
Le Sage
chap. 21.
vers. 10.
Il semble que le Sage authorise mon dire, disant que l’assemblée
des meschans, c’est vne estoupe entortillée, & sa consommation
la flamme de feu, comme s’il vouloit dire que les deprauez
se conjoignent auec d’autres, & qu’ainsi que le feu consomme
tout, aussi ils rauagent tout, comme se voit és personnes
de Mazarin, & de ses Partisans, qui ont butiné iusques sur
les Autels ; & partant leur procez leur doit estre fait.
Tellement qu’on peut dire que la conscience Mazarine est
plus sordide & puante que tous les sepulchres. Si sa Majesté
Britannique a esté cruellement massacrée, quoy que tres-innocente,
par des Peuples Barbares & inhumains, qui l’accusoient
faussement & malicieusement d’auoir esté la cause du sang
espandu dans son Royaume, quelle Iustice ne doit-on pas faire
de Mazarin, luy qui non content d’auoir enuahy tous les
biẽs, mais encore cause de la mort de plus de dix milliõs d’ames
sans compter plusieurs grandes & illustres personnes, qui ont
rendu à cét Estat de grands seruices, & qui ont fait voir dans
les occurrences des marques signalées de leur valeur, specialement
Messieurs de Chastillon & du Plessis Pralin, qui malheureusement
ont perdu la vie dans le triste village de Charenton,
pour auoir suiuy son malheureux party : il continuë
tous les iours ses malefices, dont on doit couper l’arbre par la
racine, ne faut pas attendre le comble des maux, & le precipice
duquel il menace par vne desolation sans ressource, & vn mal
sans remede, il faut tuer le serpent auant qu’il nous pique à la
mort.
Ouid.
Principiis
obstat, suo
medicina
paratur.
C’est vne question bien discutée dans la Morale, si au defaut
de la Iustice on peut se ietter sur le Tyran & l’opprimer. On
répond qu’ouy, qu’il n’y a point de guerre plus iuste au monde,
qu’il est permis de le tuer, non seulement en general, mais à
chacun en son particulier. L’histoire de Grece est appuyée de
syllogismes & argumens forts touchant les tyrannicides, donc