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Mazarinade n° C_12_43

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Anonyme [1652], LE PLAIDOYÉ DE LA MAISON ROYALLE, OV LA CAVSE D’ESTAT, montrant comme il faut borner I. Les interests des Princes du Sang. II. Les interests des Princes Estrangers. III. Les interests des Mareschaux de France. IV. Et les interests des autres grands de l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_2773. Cote locale : C_12_43.


aucun chastiment, sur la creance qu’il eut, qu’il ne
seroit point d’insolent qui fut assez effronté pour
ozer attenter à la vie de celuy qui la luy auroit donnée :
Mais Marc Anthoine l’Orateur inuectiuant
contre vn parricide de son temps, remarque sagement,
que Licurgue auoit tesmoigné par cette reflection,
qu’il laissoit le chastiment de ce crime à la discretion
de ceux qui le verroient commettre, & qu’il
sembloit iuger qu’on ne pouuoit ordonner de supplice
qui fut conforme à l’impudence d’vn semblable
attentat, à moins qu’on ne fut inspiré par vne indignation
presente d’en auoir esté le tesmoin.
 
Ie dis neantmoins que parmy les crimes, ceux qui
choquent l’Estat, sont les plus effroyables ; & qu’il
semble que les scelerats qui sont assez impudents
pour s’emporter jusqu’à cet excez, s’exposent en
mesme temps à la rigueur de tous les supplices, puis
que par ces crimes d’Estat qui sont les mal-heureux
abregez de tous les autres, ils semblent faire marchepied
de toutes les loix ; & qu’en attentant de choquer
par ces entreprises generalles le melodieux concert
du commerce de la vie ciuille, ils ne sont coupables
que d’autant de crimes qu’il y a de particuliers, dont
le corps de l’Estat est composé.
Ainsi ie pense que si les impunitez des crimes particuliers
sont dangereuses, elles sont d’vne tres-parnicieuse
consequence pour les crimes d’Estat ; & qu’il
est entierement necessaire que les loix soient vn peu
rigoureuses en ce poinct, pour ne permettre iamais