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Rechercher dans le corpus des Mazarinades
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Résultat de votre recherche de l'expression "seruiteur" dans le corpus des Mazarinades :


Occurrence 27. Anonyme. ACTION DE GRACE A NOS SEIGNEVRS DE... (1649) chez Morlot (Claude) à Paris , 8 pages. Langue : français. Référence RIM : M0_25 ; cote locale : A_2_14. le 2012-12-01 06:47:09.

ACTION DE GRACE
A NOS
SEIGNEVRS
DE
PARLEMENT,

PAR LES HABITANS DE LA VILLE
ET FAVX-BOVRGS DE PARIS,
Pour l’acquitement & la descharge des loüages des
Maisons du quartier de Pasques dernier. Par vn Arrest solemnel.

A PARIS,
Chez CLAVDE MORLOT, ruë de la Bucherie,
aux vieilles Estuues.

M. DC. XLIX. ACTION DE GRACE A NOSSEIGNEVRS
de Parlement, par les Habitans de la Ville &
Faux-bourgs de Paris, pour l’acquittement
& la descharge des loüages des Maisons,
du quartier de Pasques, par
vn Arrest solemnel. CE n’est pas sans raison que les Philosophes
disent que la Prudence sert de regle & de
mesure aux autres vertus, veu que sans elle ces
belles habitudes seroient sans lustre, sans éclat, &
sans consistance. C’est elle qui sert de flambeau à
l’entendement, qui luy fait voir & cognoistre clairement
les choses que l’on doit mettre en execution,
cette rare vertu semble estre essentielle à
ces grands hommes que Dieu a logé dans le Parment,
pour le soulagement du peuple & la gloire
de la France. L’experience nous a fait voir ces
mois derniers que leur prudence est égale au zele
qu’ils ont de seruir leur patrie; que la Grece ne
nous vente plus ses sages, puis qu’ils n’estoient
que la figure des nostres, que Rome ne se glorifie
plus de ses Patricides & Senateurs, la sage conduite
des nostres & la grandeur de leur merite,
nous apprennent que si par vne Palyngenese ces
anciens Romains pouuoient ressusciter, ou plustost renaistre, ils ne seroient que leurs disciples, vous
treuuerez que mon dire est tres-veritable, si vous
considerez auec moy leurs soins, leurs trauaux, &
les moyens dont ils se sont seruis pour nous mettre
en repos & en tranquillité, lors que la discorde
obligea le peuple de Paris à s’exercer au mestier
des armes, à l’instant l’abondance des viures s’esuanoüit,
& le Commerce fut interrompu, nos
tres-illustres Senateurs en ceste conjoncture ont
si bien marie leur prudence auec leur authorité,
qu’ils ont fait cognoistre euidemment qu’ils sont
plustost nez pour seruir leur patrie, que non pas
pour eux-mesmes, ayant maintenu malgré la
disgrace de la fortune & de la rage d’vne guerre
ciuile, ceste ville dans vn bon ordre, treuué le
moyen de rompre les obstacles qui empeschoient
l’arriuée des prouisions ordinaires, & enfin ayant
remis Paris dans l’estat de sa premiere tranquillité.
O tres-illustre & tres-puissante ville, ce Nauire que
tu as pris pour tes armes, ne voguera desormais
que dans vne mer calme & tranquille, les tempestes
& les orages n’oseront plus gronder, ces
funestes Metheores ont du respect pour tes sacrés
Pilotes, qui sont des dieux en terre, ton Nauire
sans crainte d’aucun escueil ny d’aucun banc flotera
desormais dans vn Ocean de bon-heur, tes
habitans noyeront le souuenir de leurs calamitez
passées dans le torrent des douceurs & des plaisirs
qu’ils experimenteront, & si le dire du Poëte
est veritable, Dulcia non meruit qui non gustauit
amara, il seront bien aise d’auoir auallé de l’absynthe
& de l’amertume, afin de meriter de boire
à long-traits, & se rassasier des delices, qui ne
doiuent auoir point d’autres fins que les bornes
du temps.   O que ce Sage auoit bonne grace de dire que
les desplaisirs, & les afflictions sont le commencement
de la ioye, & de la felicité: Et ne plus ne
moins qu’aprés la pluye paroist vn temps serain, &
apres l’Hyuer suit le Printemps, de mesme apres
la Guerre necessairement suit la Paix: Il adiouste
encore qu’il en est de mesme des afflictions, &
des emotions dans les grandes Republiques; comme
des vents aux grands arbres qui ne seruent
qu’à leurs faire prendre des plus profondes racines
en terre. Sça courage la Colombe a paru portant
vn rameau d’Oliues dans son bec, les Alcions paroissent
de toute part sur le bord de la Seine: Ce
grand Nauire de Paris n’a rien plus à craindre l’ancre
est ietté; nous ne deuons maintenant esperer
que de voir à la Proüe de ce grand Vesseau, Castor
& Pollux, qui nous promettent vn temps fauorable
à nos iustes desseins: quelles Eloges, &
quelles loüanges ne deuons nous pas donner à
nos Anges tutelaires du Parlement, qui apres
nous auoir remis dans vne tranquillité, afin de subuenir à nos presentes necessitez, ont deschargé
tous les Marchands, Artisans, Hosteliers, Locataires,
Soubs-locataires, qui tiennent Boutiques,
Eschoppes, & Maisons, ou parties d’icelles en ceste
ville & faux-bourgs de Paris: C’est à sçauoir
du cartier escheu au terme de Pasque dernier,
par vn Arrest solemnel. Il faut bien croire que
ces grands enateurs meritent que la renommée
publie leurs loüanges dans les quatre coings de
l’Vniuers, que les champs d’Idumée ne produisent
des Palmes que pour leurs Triomphes: Et
que chaque habitant de Paris doit grauer dans son
cœur leurs illustres Portraits: Que l’antiquité ne
nous vente plus son Cratere, son Vlysse, & son
Ephestion la sagesse de ces hommes tant fût elle
grande, en comparaison de celle de nos Legislateurs,
ne semble qu’vne pure resuerie; Et bien
que ces Anciens personnages meritent que la memoire
conserue éternellement leur nom, à cause
des grands seruices qu’ils ont rendus à leur patrie,
leur gloire ne laisse pas de s’obscurcir, & diminuër
grandement par la grandeur du merite, & des illustres
actions des Peres du peuple Parisien, que
si les Grecs autres fois ont estably des ieux à l’honneur
des Grands hommes, qui auoyent employé
fort vtilement leur trauail, & leur industrie pour
le bien public, ou bien ils auoyent exposé leur vie
pour le seruice de leur patrie, quels jeux, quelles
dances, quels balets ne doiuent point inuenter
les Parisiens à dessein de donner des preuues &
des tesmoignages, des obligations qu’ils ont aux
Dieux de nostre illustre Parlemẽt, & pour honorer
leur merite dõt l’excez me porte plutost de les admirer,
que d’en parler. Il faudroit l’esloquence d’vn
Ciceron, & celle d’vn Demostene pour en bien
discourir, & pour frequanter dignement leurs
loüanges, il faudroit auoir la voix d’Amphion &
d’Orphée, ou plutost il feroit besoin de l’harmonie
des Anges: en vn mot ces grands Senateurs
sont Viri super titulos, d’où vient que tous les
honneurs, & attributs qu’on leur peut donner sont
au dessous de leur merite; Paris a dessein de recognoistre
leurs signalez benefices, deuroit à l’exemple
& à l’imitation des Romains former & dresser
vn Capitole, afin d’y conduire en triomphe les tres
illustres Conseillers du Parlement, ils ont cent
sois plus merité la Corone de gloire & d’immortalité
que les Scipions, ny les Catons, ilion thebes
& niniue seroient sur pieds si dans leurs enclos
se fussent trouuez de semblables Oracles, quelles
actions de graces leurs doiuent rendre les habitants
de ceste tres-florissante Ville, non seulement
ils leurs sont redeuables de leur bon-heur, de leur
repos; mais encore de l’accroissement de leurs richesses,
la guerre a redouté leurs Arrests, & la
fortune suit les ordres de sa volonté, combien
de pauures Marchands seroient contraints de vendre
à vil prix leurs marchandises à dessein de payer
leurs loüages, sans leur grace specialle, combien
des Artisans auroient vendus leurs meubles pour
le mesme sujet: Et combien de pauures femmes
veufues & des enfans orphelins auroient importuné
leurs amis, ou demande l’aumosne, pour
auoir dequoy contenter leurs hostes, ces personnes
seroient les plus ingrates de la terre, si elles
n’addressoient tous les iours leurs prieres à Dieu
pour leurs prosperites, si elles n’employent durant
le cours de leur vie, leurs langues à leur donner des
benedictions, & si elles n’imitent mesme les oyseaux
à chanter leurs loüanges dans les quatre
coings de l’Vniuers, il est aussi raisonnable que
tout ce qu’il y a d’honnestes gens en cette ville,
leur rende les honneurs & les homages qu’ils meritent,
le Ciel qui à leur consideration a espousé
nos interests, sans doute seroit irrité contre nous, si
nous ne leurs tesmoignions point par des grandes
reconnoissances, & par des tres-humbles remerciements,
le desir que nous auons de viure sous
leur protection, & de mourir pour leur seruice.  

FIN.

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Occurrence 29. Anonyme. DISCOVRS DES-INTERESSÉ, SVR CE QVI S’EST... (1651) chez [s. n.] à [s. l.] , 22 pages. Langue : français. Voir aussi B_7_53. Référence RIM : M1_99 ; cote locale : B_6_35. le 2012-09-30 16:46:14. d’esperer vne glorieuse vangeance, que cette passion est aussi
incertaine que les autres que la fortune y fait paroistre ses caprices,
& que pour estre grand en puissance, on ne deuient pas tousiours
formidable par des succez heureux, qu’elle songe que les conseils
violents sont les premiers armes qui donnent atteinte à l’authorité
des jeunes Roys, que puisque l’on ne peut changer les choses passées,
il faut apporter vn meilleur ordre aux choses presentes, &
faire de serieuses reflexions sur ce qui peut à l’aduenir donner des
succez plus glorieux à l’autorité Royale, que les maux doiuent rendre
les hommes sages, & que l’on en doit pour le moins tirer ce fruit
de n’y pas retomber vne seconde fois : que si quelques vns ont failly,
s’ils ont despleu à sa Maiesté, ce n’est point le temps de les rechercher,
que ce n’est point accommoder les choses que de faire de
nouueaux malcontents en voulant auec trop de seuerité punir des
coupables, que c’est à la clemence & non à la rigueur de pacifier les
Estats, que les guerres ciuiles ont troublés, Enfin que sa Majesté
sçache que l’amour des Peuples qui la doit accompagner au Trosne
le iour de sa Majorité, n’en doit point estre chassé par la iuste apprehension
du retour de leur Ennemy, & que pour regner heureusement,
elle doit commander à ses peuples comme vn bon pere à ses
enfans, bien loing de se faire craindre par des sujets desesperez ;
voila quels sentimens doit auoir le Roy : tous les peuples sont obligez
de faire des vœux afin que le Ciel luy donne de si iustes & de si
salutaires inspirations, & que comme il est à present le plus accomply
de tous ceux qui viuent, il soit le plus aymé & le plus heureux
Prince de tous ceux qui ont iamais regné. Au surplus puis qu’il est si
difficile parmy tant d’intrigues de descouurir la verité des negociations
qui se sont dans le cabinet pour le retour du Cardinal Mazarin,
sans offencer personne par des soubçons iniustes, demeurons
fixes dans ce point, que quiconque y trauaille, est digne de la haine
publique, & que l’on ne peut separer le nom de bon & veritable
François d’auec la qualité d’ennemy du Mazarin.   La sortie de Monsieur le Prince hors de Paris pour se mettre à
couuert des entreprises que l’on auoit faites sur sa personne, & la declaration
que Monsieur le Prince de Conty a faite dans le Parlement
contre les chefs de ces violentes conspirations, nous descouurent
assez que l’esprit du Cardinal Mazarin agit encore dans le cabinet,
& que les soubçons que nous auons de son retour, ne sont pas sans fondement. Dans cette conjoncture importante nous allons
reconnoistre ceux qui sont marquez au coin de ce Ministre.
Les bien intentionnez pour le bien public n’ont iamais eu vne occasion
plus fauorable pour abolir toute cette secte ennemie de nostre
repos, & nous n’auons iamais eu tant de sujet d’esperer cette
consolation, qui seule nous peut faire perdre le souuenir de nos miseres
passées. Monsieur le Prince declare qu’il ne veut plus se trouuer
dans le Conseil du Roy, tandis que les creatures & les emissaires du
Mazarin y assisteront, qu’il ne peut y trouuer sa seureté particuliere
ny celle du public, qu’on la pressé de consentir au retour du Cardinal,
que l’ayant refusé on a voulu s’assurer de sa personne, que
par cette entreprise on vouloit preparer les voyes de ce malheureux
estranger, qu’il ne peut prendre aucune confiance aux paroles qui
luy viendront de la Cour tandis qu’il verra dans le ministere ceux
qui ont trauaillé à son iniuste detention, que le voyage de Monsieur
de Mercœur, la negociation de Sedan & ce qui s’est passé à Brisac,
que mille aduis differens qu’il a reçeus, l’ont obligé de se retirer,
afin d’estre en estat de se deffendre & le public aussi (à qui il est si
sensiblement redeuable de sa liberté) contre les tyranniques desseins
du Cardinal Mazarin.   Monsieur le Duc d’Orleans, qui a sauué l’Estat par le banissement
de ce ministre, ne peut sans quelque diminution de sa reputation
maintenir en cette rencontre ces creatures du Mazarin, qu’il
auoit déja proposé d’éloigner il y a trois mois, il a trop tesmoigné
d’auersion pour le Mazarinisme, pour ne luy pas donner le dernier
coup, & ne releuer pas les les esperances de tous les gens de bien
par l’abbaissement des suppots de l’ennemy public. M. le Coadiuteur
a trop de soin de sa gloire & de celle de l’Estat, pour n’aider
point par ses prudens & genereux aduis ceux qui ont pris vne resolution
si iuste & si salutaire, le Parlement perdroit l’amitié des peuples,
s’il ne continuoit en cette occasion à luy donner des marques,
de sa Iustice & de sa protection, & quand sa Majesté sçaura que ces
Ministres ont dit depuis peu, qu’elle ne pouuoit s’empescher de
faite retourner le Cardinal aprés luy auoir promis, & auoir signé au
contract de mariage de la Mauzini auec monsieur de Mercœur, qui
se fit quatre iours deuant son depart de madame de Nauailles, où
l’Euesque de Lauots fit toutes les ceremonies, que Monsieur de Mercœur auoit pris congé du Roy, que l’on auoit voulu donner
quatre cent mille francs de Sedan à Monsieur Fabert, il est à croire
qu’elle se des abusera heureusement pour nous de ceux qui apres
auoir imprudemment reuelé ses secrets, enuoyent sous son nom des
escrits au Parlement pleins de faits si contraires, afin de se mettre à
couuert de l’orage qui les menace aux despens de la bonne foy de sa
Majesté ; enfin il s’agit aujourd’huy d’abolir ou de sauuer les restes
du Mazarin, reseruons nos loüanges pour ceux qui les meriteront
& blasmons sans crainte ceux qui pour quelque interest particulier
manqueront au public dans la conseruation duquel nous trouuerons
tousiours la nostre.  

FIN.

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Occurrence 31. Anonyme. CATALOGVE DES PARTISANS. ENSEMBLE LEVR... (1651) chez [s. n.] à [s. l.] , 20 pages. Langue : français. Dans Choix I de Moreau. Référence RIM : M0_646 ; cote locale : D_1_47. le 2012-04-20 09:43:14. Barbe qui demeure rue des Franc bourgeois a esté aussi de tous
les traittez.
Les deux Guenegaud. Item & la succession de leurs pere.
Bopean & Rolot leur commis.
Item de la Place & Rozerot, commis de Petit.
Ioly Payeur des Rentes des Aydes, leur associez, demeure rue du
Temple prez la rue pastourelle. Housset Tresorier des parties casuelles a esté de toutes affaires
tant en qualité de commis de Sabathus, dans la desroute duquel il a estably sa fortune que depuis qu’il a exercé sa charge. Mazel
pauure garçon de Surenne, s’est enrichy par les mesme voyes, il
demeure vers la place Royalle prez l’Hostel Carnaualet.
Seuocq demeure rue Cousture saincte Catherine, a esté de tous
les traittez.
De Coulange pere & fils, rue S. Anthoine. Item Dournel, Ioly
& Romanet ; beau pere & gendre   Item la succession de la Teigna. Item Rosecy deuant Munitionnaire.
Item Lãguet & de Repas, ont esté de tous traittez des nouueaux
offices establis sur les ports, led. Lãguet demeure rue des 2 boules Le Tuillier freres, Item outre les vsures notoires qu’ils ont
commis, eux & plusieurs autres Marchands estans sans foy, &
sans religion comme eux. Le Tardif qui a fait le traitté des toisez des maisons en suitte de
plusieurs autres traittez, comme celuy de l’establissement du sol
pour liure, & autres maltotes de cette qualité
Guiguot jadis pauure vagabond, qui n’a eu aucune cognoissance
de pere ny de mere, s’est enrichy du temps de Bulion, pour estre
entré en quelque maltote. Haligre pauure garçon de Chartres, a
si bien pillé les finances du Roy dans l’Intendance de Catalogne
qu’il passe auiourd’huy pour homme de condition. Le Clerc Tresorier de l’extraordinaire. Charon & le Page ses
compagnons d’offices gens venus de neant, possedent des biens
immenses, par les volleries qu’ils ont fait dans leurs charges. Bertrand & Angran sonbeau pere, ont si bien ioué leur personnage
dans les Consignations, qu’ils s’y sont extrememẽt enrichy La succession de Gilloty l’vn des interressez aux Gabelles peut
bien estre compris en ces recherches. La succession de Fiembet, n’en doit pas estre exempte, chacun
scachant que de pauure garçon venu de Languedoc, il est mort
puissamment riche pour auoir manié les deniers du Roy, & l’on
peut iuger des grands biens qu’il a laissez par la comparaison de
l’article suiuant. De Castil Tresorier de l’Espargne & Floreucau. La fuccession de Lãbert fils d’vn Procureur des comptes, commis
dudit Fiember, peut contribuer plus d’vn milion aux despences
presentes, sans estre incommodée, ledit Lambert estant mort riche de plus de cinq ou six millions de liures qu’il a pillez apparamment
dans les deniers du Roy, dont il a eu le maniment sous
ledit Flembet on ne peut pas prendre ce discours pour vne illusiõ
puis qu’il est cõneu à vn chacun, que le dit Lambert a fait des legs
pour vn million de liures ou peu s’en faut, outre les grands biens
& les belles maisons qu’il a laissée tant aux champs qu’a la ville.   La succession de Bretonuilliers est encore d’vne classe plus releuée,
en ce que nonobstant le grand nombre de ses enfans, il a
donne en mariage vn million de liures à sa fille. Muissat pauure
petit La quais de Morin a si bien agy à l’exemple d’vn si bon maistre,
qu’a forces de pilleries, il s’est entierement enrichy. Fleriau pauure garçon de Tours, à present fermier de la Patente
de Languedoc, a fait si grand nombre de traictez à l’exemple
de Bonneau son maistre qu’il est très puissamment riche. Pallu laisné & Parcelle, Payeur des rentes, ont fait le semblable,
tant aux sous-fermiers des pied-fourché & des Aydes, qu’en plusieurs
traictez & recouurement des taxes qu’ils ont entrepris. Monnerot cy deuant Commis de Bretonvilliers, a si bien vollé
le Roy & son maistre, qu’il est extremement riche & demeure en
l’Isle Nostre Dame. Les Groins freres du maistre du cabaret de la
Pomme de Pin, à force de pillages qu’ils ont faits dans la subsistãce
lors de l’establissement d’icelle, ont acquis de grands biens
& possedé des charges de finances tres-considerables. Miguiera fait de mesme tant par ces voyes que par l’interest
qu’il a, & en plusieurs traictez, notamment en l’establissement
du sol pour liure. L’Auné graue a fait plusieurs pillages dans la generalité d’Or
leans pour le recouurement des tailles qu’il auoit mis en party,
& y a entretenu cinq ou six compagnies de fuziliers qui ont tout
perdu la Prouince, & outre a esté de tous les traictez particulierement
de celuy des taxes des deniers aysez. Marlin Intendant
de l’escurie du Roy a si bien pillé dans la dite Intendance que les
tours du baston luy ont vallu pour entretenir le faiste & le luxe
de sa despence. Le Ferron a tellement auilly les rentes de l’Hostel de Ville
par la tolerance qu’il a fait du retranchement d’icelles moyennant
Finances, que ce qu’il en a touche pour se laisser corrompre & souffrir lesdits retranchements sans se plaindre ; comme il
deuoit auoir fait pour l’interest public, le met en possession de
sommes immenses & deniers comptans outre les cent mil escus
qui luy sont deuz par les fermiers des gabelles, & les deux cens
mil liures par les payeurs des rentes des Tailles, il demeure rue
Barre du-bec. Guillard qui demeure vers S. Paul s’est mesle de
toutes affaires, & Blossier. Item Lesselin qui demeure en l’Isle
Nostre Dame, a tant vollé à la chambre aux deniers du Roy, que
ladite chambre en est si despourueu, qu’il ne s’en trouue point
pour la despence & bouche de sa Majesté. Villette a entr’autres
traictez, celuy des Courtiers de Bordeaux, où il s’est extremement
enrichy auec ses associez, il demeure aux marais.   De Vic qui demeure aux fauxbourg S. Germain, a fait plusieurs
traictez, notamment en la Prouince de Normandie. Le Gros qui demeure rue Gille-cœur, a fait plusieurs traictez,
& a esté associé de deffunct Garnier. Keruer qui demeure prés
l’Hostel de Nemours, a esté de tous les traictez sans exception,
tãt auec Galland, Marin & Bonneau, que Gapellan, Demons, le
Camus & autres, Ligours & Pidou, qui a esté commis de Barbier
& luy a inspiré toutes les maltotes qu’il a faite en quelque façon
que ce soit, & est pauure garçon qui de son chef n’auoir aucune
chose, & qui s’est enrichy aux friponneries & diuertissement qu’il
a fait des effects de deffunt son Maistre. Le Taneur qui demeure aux Marais, s’est enrichy pour auoir diuerty
& destourné les effects dudit Barbier prouenant des recouurement
qui luy auoit esté confié, & s’est parjuré en Iustice pour
se conseruer lesdits effects, & deniers recelez lors qu’apres la
mort dudit Barbier, on luy en a demandé compte. Gaston les Iouberts freres, & les nommez Potier pere & fils
demeure au fauxbourg S. Germain ont fait le semblable. Du Fresne Aduocat & Quignon cy deuant Procureur en Parlement
ont tant fait que de pauure garçons qui ne possedoient aucune
chose & sont aujourd’huy tres opulente. Caussant à fait le
semblable dans le recouurement des taxes dont le deffunt Galland
la chargé. Fin du Catalogue des Partisans,

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Occurrence 33. Anonyme. DISCOVRS DES-INTERESSÉ, SVR CE QVI S’EST... (1651) chez [s. n.] à [s. l.] , 22 pages. Langue : français. Voir aussi B_6_35. Référence RIM : M1_99 ; cote locale : B_7_53. Texte édité par Patrick Rebollar le 2012-09-30 17:00:04.

cét Estranger que la iuste vengeance des François demandoit
pour sa satisfaction, il commanda à Vncelenus qui estoit prés
de luy, d’aller deffendre de sa part à ceux qui deuoient executer vne
si belle entreprise, de passer outre sur peine de son indignation : ce
fidel seruiteur qui sçauoit bien que l’esprit du Roy estoit preoccupé,
creut qu’il luy rendroit vn seruice bien plus considerable s’il auãçoit
l’execution d’vn si legitime dessein, en effet estant entré dans la
Chambre du Roy, ou Protadius joüoit auec vn Medecin, il dit à
ceux qui l’accompagnoient, le Roy mon maistre commande que
l’on tuë Protadius. Le commandement ayant esté executé auec ioye par ceux qui l’accompagnoient, les deux Princes furent en mesme
temps reconciliez, & les deux armées qui estoient prestes de combattre,
remplirent l’air d’acclamations & de loüanges pour ceux
qui auoient donné vn conseil si necessaire pour restablir l’amitié &
la confiance entre des Princes que la malice d’vn Estranger auoit
diuisez.   Est il possible que parmy tant de braues François qui ont tant de
fois exposé leurs vies pour la gloire de l’Estat, parmy tant de gens
de cœur qui sçauent quel est l’obstacle qui s’oppose à la parfaite reunion
des Princes de la Maison Royale, & qui est prest de ietter le
Royaume dans vne horrible confusion, il ne se trouue point vn genereux
Vncelenus. Et les siecles passez auront-ils cét auantage sur
le nostre, d’auoir produit des hommes qui eussent plus d’amour que
nous & pour la concorde de la Maison Royale & pour le repos de la
patrie. Ceux qui sont responsables a l’Estat de l’education du Roy, ne
sont-ils point obligez de dire à sa Majesté que l’vnion des Princes
du Sang est le plus ferme appuy de l’authorité Royalle, qu’elle, doit
fermer les conseils aux mauuais conseils de ceux qui pour leur interest
particulier luy persuadent de rapeller le Cardinal Mazarin que
l’on a chassé durant sa minorité. que ce doit estre le premier pas de
sa Maiorité, & qu’il doit accabler sous le faix de son authorité absolue
tous ceux qui s’opposeront à cette resolution. Que sa Majesté
considere qu’en l’Estat oû l’on void auiourd’huy la France, il est
impossible de luy rendre le lustre qu’elle a perdu, & la releuer de sa
cheute que par des conseils plus salutaires & plus humains, que les
affaires ont chãgé de face quant le Ministere a change de fortune,
que les Parlement ne sont plus en estat de souffrir, que les Ministres
leur dictent les Arrests qu’ils doiuent prononcer, que la seureté publique
& particuliere les oblige de maintenir ceux qu’ils ont si iustement
prononcés contre le Cardinal Mazarin, que l’vnion de toutes
les Compagnies Souueraines sera soutenuë par celle des peuples,
que rappeller leur Ennemy c’est rallumer le flambeau des diuisions
& des troubles, c’est vouloir que la France se deschire par
ses propres mains, qu’il se forme des partis redoutables dans le
Royaume, & que l’on voye des armées Ennemies composées d’vn
mesme peuple. Sa Majesté doit sçauoir que les Roys qui ont quelques-fois
trouué des resistances blasmables, n’ont pas tousiours en suiet d’esperer vne glorieuse vangeancë, que cette passion est aussi
incertaine que les autres que la fortune y fait paroistre ses caprices,
& que pour estre grand en puissance, on ne deuient pas tousiours
formidable par des succez heureux, qu’elle songe que les conseils
violents sont les premiers armes qui donnent atteinte à l’authorité
des jeunes Roys, que puisque l’on ne peut changer les choses passées,
il faut apporter vn meilleur ordre aux choses presentes, &
faire de serieuses reflexions sur ce qui peut à l’aduenir donner des
succez plus glorieux à l’autorité Royale, que les maux doiuent rendre
les hommes sages, & que l’on en doit pour le moins tirer ce fruit
de n’y pas retomber vne seconde fois : que si quelques vns ont failly,
s’ils ont despleu à sa Maiesté, ce n’est point le temps de les rechercher,
que ce n’est point accommoder les choses que de faire de
nouueaux malcontents en voulant auec trop de seuerité punir des
coupables, que c’est à la clemence & non à la rigueur de pacifier les
Estats, que les guerres ciuiles ont troublés, Enfin que sa Majesté
sçache que l’amour des Peuples qui la doit accompagner au Trosne
le iour de sa Majorité, n’en doit point estre chassé par la iuste apprehension
du retour de leur Ennemy, & que pour regner heureusement,
elle doit commander à ses peuples comme vn bon pere à ses
enfans, bien loing de se faire craindre par des suiets desesperez ;
voila quels sentimens doit auoir le Roy : tous les peuples sont obligez
de faire des vœux afin que le Ciel luy donne de si iustes & de si
salutaires inspirations, & que comme il est à present le plus accomply
de tous ceux qui viuent, il soit le plus aymé & le plus heureux
Prince de tous ceux qui ont iamais regné. Au surplus puis qu’il est si
difficile parmy tant d’intrigues de descouurir la verité des negociations
qui se font dans le cabinet pour le retour du Cardinal Mazarin,
sans offencer personne par des soubçons iniustes, demeurons
fixes dans ce point, que quiconque y trauaille, est digne de la haine
publique, & que l’on ne peut separer le nom de bon & veritable
François d’auec la qualité d’ennemy du Mazarin.   La sortie de Monsieur le Prince hors de Paris pour se mettre à
couuert des entreprises que l’on auoit faites sur sa personne, & la declaration
que Monsieur le Prince de Conty a faite dans le Parlement
contre les chefs de ces violentes conspirations, nous descouurent
assez que l’esprit du Cardinal Mazarin agit encore dans le cabinet,
& que les soubçons que nous auons de son retour, ne sont pas sans fondement. Dans cette conjoncture importante nous allons
reconnoistre ceux qui sont marquez au coin de ce Ministre.
Les bien intentionnez pour le bien public n’ont iamais eu vne occasion
plus fauorable pour abolir toute cette secte ennemie de nostre
repos, & nous n’auons iamais eu tant de sujet d’esperer cette
consolation, qui seule nous peut faire perdre le souuenir de nos miseres
passées. Monsieur le Prince declare qu’il ne veut plus se trouuer
dans le Conseil du Roy, tandis que les creatures & les emissaires du
Mazarin y assisteront, qu’il ne peut y trouuer sa seureté particuliere
ny celle du public, qu’on la pressé de consentir au retour du Cardinal,
que l’ayant refusé on a voulu s’assurer de sa personne, que
par cette entreprise on vouloit preparer les voyes de ce malheureux
estranger, qu’il ne peut prendre aucune confiance aux paroles qui
luy viendront de la Cour tandis qu’il verra dans le ministere ceux
qui ont trauaillé à son iniuste detention, que le voyage de Monsieur
de Mercœur, la negociation de Sedan & ce qui s’est passé à Brisac,
que mille aduis differens qu’il a reçeus, l’ont obligé de se retirer,
afin d’estre en estat de se deffendre & le public aussi (à qui il est si
sensiblement redeuable de sa liberté) contre les tyranniques desseins
du Cardinal Mazarin.   Monsieur le Duc d’Orleans, qui a sauué l’Estat par le banissement
de ce ministre, ne peut sans quelque diminution de sa reputation
maintenir en cette rencontre ces creatures du Mazarin, qu’il
auoit déja proposé d’éloigner il y a trois mois, il a trop tesmoigné
d’auersion pour le Mazarinisme, pour ne luy pas donner le dernier
coup, & ne releuer pas les esperances de tous les gens de bien
par l’abbaissement des suppots de l’ennemy publc. M. le Coadiuteur
a trop de soin de sa gloire & de celle de l’Estat, pour n’aider
point par ses prudens & genereux aduis ceux qui ont pris vne resolution
si iuste & si salutaire, le Parlement perdroit l’amitié des peuples,
s’il ne continuoit en cette occasion à luy donner des marques,
de sa Iustice & de sa protection, & quand sa Majesté sçaura que ces
Ministres ont dit depuis peu, qu’elle ne pouuoit s’empescher de
faire retourner le Cardinal aprés luy auoir promis, & auoir signé au
contract de mariage de la Manzini auec monsieur de Mercœur, qui
se fit quatre iours deuant son depart de madame de Nauailles, où
l’Euesque de Lauots fit toutes les ceremonies, que Monsieur de Mercœur auoit pris congé du Roy, que l’on auoit voulu donner
quatre cent mille francs de Sedan à Monsieur Fabert, il est a croire
qu’elle se des abusera heureusement pour nous de ceux qui apres
auoir imprudemment reuelé ses secrets, enuoyent sous son nom des
escrits au Parlement pleins de faits si contraires, afin de se mettre à
couuert de l’orage qui les menace aux despens de la bonne soy de sa
Majesté ; enfin il s’agit aujourd’huy d’abolir ou de sauuer les restes
du Mazarin, reseruons nos loüanges pour ceux qui les meriteront
& blasmons sans crainte ceux qui pour quelque interest patticulier
manqueront au public dans la conseruation duquel nous trouuerons
tousiours la nostre.  

FIN.

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Occurrence 35. Anonyme. ACTION DE GRACE A NOS SEIGNEVRS DE... (1649) chez Morlot (Claude) à Paris , 8 pages. Langue : français. Référence RIM : M0_25 ; cote locale : A_2_14. le 2012-12-01 06:47:09.

ACTION DE GRACE
A NOS
SEIGNEVRS
DE
PARLEMENT,

PAR LES HABITANS DE LA VILLE
ET FAVX-BOVRGS DE PARIS,
Pour l’acquitement & la descharge des loüages des
Maisons du quartier de Pasques dernier. Par vn Arrest solemnel.

A PARIS,
Chez CLAVDE MORLOT, ruë de la Bucherie,
aux vieilles Estuues.

M. DC. XLIX. ACTION DE GRACE A NOSSEIGNEVRS
de Parlement, par les Habitans de la Ville &
Faux-bourgs de Paris, pour l’acquittement
& la descharge des loüages des Maisons,
du quartier de Pasques, par
vn Arrest solemnel. CE n’est pas sans raison que les Philosophes
disent que la Prudence sert de regle & de
mesure aux autres vertus, veu que sans elle ces
belles habitudes seroient sans lustre, sans éclat, &
sans consistance. C’est elle qui sert de flambeau à
l’entendement, qui luy fait voir & cognoistre clairement
les choses que l’on doit mettre en execution,
cette rare vertu semble estre essentielle à
ces grands hommes que Dieu a logé dans le Parment,
pour le soulagement du peuple & la gloire
de la France. L’experience nous a fait voir ces
mois derniers que leur prudence est égale au zele
qu’ils ont de seruir leur patrie; que la Grece ne
nous vente plus ses sages, puis qu’ils n’estoient
que la figure des nostres, que Rome ne se glorifie
plus de ses Patricides & Senateurs, la sage conduite
des nostres & la grandeur de leur merite,
nous apprennent que si par vne Palyngenese ces
anciens Romains pouuoient ressusciter, ou plustost renaistre, ils ne seroient que leurs disciples, vous
treuuerez que mon dire est tres-veritable, si vous
considerez auec moy leurs soins, leurs trauaux, &
les moyens dont ils se sont seruis pour nous mettre
en repos & en tranquillité, lors que la discorde
obligea le peuple de Paris à s’exercer au mestier
des armes, à l’instant l’abondance des viures s’esuanoüit,
& le Commerce fut interrompu, nos
tres-illustres Senateurs en ceste conjoncture ont
si bien marie leur prudence auec leur authorité,
qu’ils ont fait cognoistre euidemment qu’ils sont
plustost nez pour seruir leur patrie, que non pas
pour eux-mesmes, ayant maintenu malgré la
disgrace de la fortune & de la rage d’vne guerre
ciuile, ceste ville dans vn bon ordre, treuué le
moyen de rompre les obstacles qui empeschoient
l’arriuée des prouisions ordinaires, & enfin ayant
remis Paris dans l’estat de sa premiere tranquillité.
O tres-illustre & tres-puissante ville, ce Nauire que
tu as pris pour tes armes, ne voguera desormais
que dans vne mer calme & tranquille, les tempestes
& les orages n’oseront plus gronder, ces
funestes Metheores ont du respect pour tes sacrés
Pilotes, qui sont des dieux en terre, ton Nauire
sans crainte d’aucun escueil ny d’aucun banc flotera
desormais dans vn Ocean de bon-heur, tes
habitans noyeront le souuenir de leurs calamitez
passées dans le torrent des douceurs & des plaisirs
qu’ils experimenteront, & si le dire du Poëte
est veritable, Dulcia non meruit qui non gustauit
amara, il seront bien aise d’auoir auallé de l’absynthe
& de l’amertume, afin de meriter de boire
à long-traits, & se rassasier des delices, qui ne
doiuent auoir point d’autres fins que les bornes
du temps.   O que ce Sage auoit bonne grace de dire que
les desplaisirs, & les afflictions sont le commencement
de la ioye, & de la felicité: Et ne plus ne
moins qu’aprés la pluye paroist vn temps serain, &
apres l’Hyuer suit le Printemps, de mesme apres
la Guerre necessairement suit la Paix: Il adiouste
encore qu’il en est de mesme des afflictions, &
des emotions dans les grandes Republiques; comme
des vents aux grands arbres qui ne seruent
qu’à leurs faire prendre des plus profondes racines
en terre. Sça courage la Colombe a paru portant
vn rameau d’Oliues dans son bec, les Alcions paroissent
de toute part sur le bord de la Seine: Ce
grand Nauire de Paris n’a rien plus à craindre l’ancre
est ietté; nous ne deuons maintenant esperer
que de voir à la Proüe de ce grand Vesseau, Castor
& Pollux, qui nous promettent vn temps fauorable
à nos iustes desseins: quelles Eloges, &
quelles loüanges ne deuons nous pas donner à
nos Anges tutelaires du Parlement, qui apres
nous auoir remis dans vne tranquillité, afin de subuenir à nos presentes necessitez, ont deschargé
tous les Marchands, Artisans, Hosteliers, Locataires,
Soubs-locataires, qui tiennent Boutiques,
Eschoppes, & Maisons, ou parties d’icelles en ceste
ville & faux-bourgs de Paris: C’est à sçauoir
du cartier escheu au terme de Pasque dernier,
par vn Arrest solemnel. Il faut bien croire que
ces grands enateurs meritent que la renommée
publie leurs loüanges dans les quatre coings de
l’Vniuers, que les champs d’Idumée ne produisent
des Palmes que pour leurs Triomphes: Et
que chaque habitant de Paris doit grauer dans son
cœur leurs illustres Portraits: Que l’antiquité ne
nous vente plus son Cratere, son Vlysse, & son
Ephestion la sagesse de ces hommes tant fût elle
grande, en comparaison de celle de nos Legislateurs,
ne semble qu’vne pure resuerie; Et bien
que ces Anciens personnages meritent que la memoire
conserue éternellement leur nom, à cause
des grands seruices qu’ils ont rendus à leur patrie,
leur gloire ne laisse pas de s’obscurcir, & diminuër
grandement par la grandeur du merite, & des illustres
actions des Peres du peuple Parisien, que
si les Grecs autres fois ont estably des ieux à l’honneur
des Grands hommes, qui auoyent employé
fort vtilement leur trauail, & leur industrie pour
le bien public, ou bien ils auoyent exposé leur vie
pour le seruice de leur patrie, quels jeux, quelles
dances, quels balets ne doiuent point inuenter
les Parisiens à dessein de donner des preuues &
des tesmoignages, des obligations qu’ils ont aux
Dieux de nostre illustre Parlemẽt, & pour honorer
leur merite dõt l’excez me porte plutost de les admirer,
que d’en parler. Il faudroit l’esloquence d’vn
Ciceron, & celle d’vn Demostene pour en bien
discourir, & pour frequanter dignement leurs
loüanges, il faudroit auoir la voix d’Amphion &
d’Orphée, ou plutost il feroit besoin de l’harmonie
des Anges: en vn mot ces grands Senateurs
sont Viri super titulos, d’où vient que tous les
honneurs, & attributs qu’on leur peut donner sont
au dessous de leur merite; Paris a dessein de recognoistre
leurs signalez benefices, deuroit à l’exemple
& à l’imitation des Romains former & dresser
vn Capitole, afin d’y conduire en triomphe les tres
illustres Conseillers du Parlement, ils ont cent
sois plus merité la Corone de gloire & d’immortalité
que les Scipions, ny les Catons, ilion thebes
& niniue seroient sur pieds si dans leurs enclos
se fussent trouuez de semblables Oracles, quelles
actions de graces leurs doiuent rendre les habitants
de ceste tres-florissante Ville, non seulement
ils leurs sont redeuables de leur bon-heur, de leur
repos; mais encore de l’accroissement de leurs richesses,
la guerre a redouté leurs Arrests, & la
fortune suit les ordres de sa volonté, combien
de pauures Marchands seroient contraints de vendre
à vil prix leurs marchandises à dessein de payer
leurs loüages, sans leur grace specialle, combien
des Artisans auroient vendus leurs meubles pour
le mesme sujet: Et combien de pauures femmes
veufues & des enfans orphelins auroient importuné
leurs amis, ou demande l’aumosne, pour
auoir dequoy contenter leurs hostes, ces personnes
seroient les plus ingrates de la terre, si elles
n’addressoient tous les iours leurs prieres à Dieu
pour leurs prosperites, si elles n’employent durant
le cours de leur vie, leurs langues à leur donner des
benedictions, & si elles n’imitent mesme les oyseaux
à chanter leurs loüanges dans les quatre
coings de l’Vniuers, il est aussi raisonnable que
tout ce qu’il y a d’honnestes gens en cette ville,
leur rende les honneurs & les homages qu’ils meritent,
le Ciel qui à leur consideration a espousé
nos interests, sans doute seroit irrité contre nous, si
nous ne leurs tesmoignions point par des grandes
reconnoissances, & par des tres-humbles remerciements,
le desir que nous auons de viure sous
leur protection, & de mourir pour leur seruice.  

FIN.

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Occurrence 36. .

ACTION DE GRACE
A NOS
SEIGNEVRS
DE
PARLEMENT,

PAR LES HABITANS DE LA VILLE
ET FAVX-BOVRGS DE PARIS,
Pour l’acquitement & la descharge des loüages des
Maisons du quartier de Pasques dernier. Par vn Arrest solemnel.

A PARIS,
Chez CLAVDE MORLOT, ruë de la Bucherie,
aux vieilles Estuues.

M. DC. XLIX. ACTION DE GRACE A NOSSEIGNEVRS
de Parlement, par les Habitans de la Ville &
Faux-bourgs de Paris, pour l’acquittement
& la descharge des loüages des Maisons,
du quartier de Pasques, par
vn Arrest solemnel. CE n’est pas sans raison que les Philosophes
disent que la Prudence sert de regle & de
mesure aux autres vertus, veu que sans elle ces
belles habitudes seroient sans lustre, sans éclat, &
sans consistance. C’est elle qui sert de flambeau à
l’entendement, qui luy fait voir & cognoistre clairement
les choses que l’on doit mettre en execution,
cette rare vertu semble estre essentielle à
ces grands hommes que Dieu a logé dans le Parment,
pour le soulagement du peuple & la gloire
de la France. L’experience nous a fait voir ces
mois derniers que leur prudence est égale au zele
qu’ils ont de seruir leur patrie; que la Grece ne
nous vente plus ses sages, puis qu’ils n’estoient
que la figure des nostres, que Rome ne se glorifie
plus de ses Patricides & Senateurs, la sage conduite
des nostres & la grandeur de leur merite,
nous apprennent que si par vne Palyngenese ces
anciens Romains pouuoient ressusciter, ou plustost renaistre, ils ne seroient que leurs disciples, vous
treuuerez que mon dire est tres-veritable, si vous
considerez auec moy leurs soins, leurs trauaux, &
les moyens dont ils se sont seruis pour nous mettre
en repos & en tranquillité, lors que la discorde
obligea le peuple de Paris à s’exercer au mestier
des armes, à l’instant l’abondance des viures s’esuanoüit,
& le Commerce fut interrompu, nos
tres-illustres Senateurs en ceste conjoncture ont
si bien marie leur prudence auec leur authorité,
qu’ils ont fait cognoistre euidemment qu’ils sont
plustost nez pour seruir leur patrie, que non pas
pour eux-mesmes, ayant maintenu malgré la
disgrace de la fortune & de la rage d’vne guerre
ciuile, ceste ville dans vn bon ordre, treuué le
moyen de rompre les obstacles qui empeschoient
l’arriuée des prouisions ordinaires, & enfin ayant
remis Paris dans l’estat de sa premiere tranquillité.
O tres-illustre & tres-puissante ville, ce Nauire que
tu as pris pour tes armes, ne voguera desormais
que dans vne mer calme & tranquille, les tempestes
& les orages n’oseront plus gronder, ces
funestes Metheores ont du respect pour tes sacrés
Pilotes, qui sont des dieux en terre, ton Nauire
sans crainte d’aucun escueil ny d’aucun banc flotera
desormais dans vn Ocean de bon-heur, tes
habitans noyeront le souuenir de leurs calamitez
passées dans le torrent des douceurs & des plaisirs
qu’ils experimenteront, & si le dire du Poëte
est veritable, Dulcia non meruit qui non gustauit
amara, il seront bien aise d’auoir auallé de l’absynthe
& de l’amertume, afin de meriter de boire
à long-traits, & se rassasier des delices, qui ne
doiuent auoir point d’autres fins que les bornes
du temps.   O que ce Sage auoit bonne grace de dire que
les desplaisirs, & les afflictions sont le commencement
de la ioye, & de la felicité: Et ne plus ne
moins qu’aprés la pluye paroist vn temps serain, &
apres l’Hyuer suit le Printemps, de mesme apres
la Guerre necessairement suit la Paix: Il adiouste
encore qu’il en est de mesme des afflictions, &
des emotions dans les grandes Republiques; comme
des vents aux grands arbres qui ne seruent
qu’à leurs faire prendre des plus profondes racines
en terre. Sça courage la Colombe a paru portant
vn rameau d’Oliues dans son bec, les Alcions paroissent
de toute part sur le bord de la Seine: Ce
grand Nauire de Paris n’a rien plus à craindre l’ancre
est ietté; nous ne deuons maintenant esperer
que de voir à la Proüe de ce grand Vesseau, Castor
& Pollux, qui nous promettent vn temps fauorable
à nos iustes desseins: quelles Eloges, &
quelles loüanges ne deuons nous pas donner à
nos Anges tutelaires du Parlement, qui apres
nous auoir remis dans vne tranquillité, afin de subuenir à nos presentes necessitez, ont deschargé
tous les Marchands, Artisans, Hosteliers, Locataires,
Soubs-locataires, qui tiennent Boutiques,
Eschoppes, & Maisons, ou parties d’icelles en ceste
ville & faux-bourgs de Paris: C’est à sçauoir
du cartier escheu au terme de Pasque dernier,
par vn Arrest solemnel. Il faut bien croire que
ces grands enateurs meritent que la renommée
publie leurs loüanges dans les quatre coings de
l’Vniuers, que les champs d’Idumée ne produisent
des Palmes que pour leurs Triomphes: Et
que chaque habitant de Paris doit grauer dans son
cœur leurs illustres Portraits: Que l’antiquité ne
nous vente plus son Cratere, son Vlysse, & son
Ephestion la sagesse de ces hommes tant fût elle
grande, en comparaison de celle de nos Legislateurs,
ne semble qu’vne pure resuerie; Et bien
que ces Anciens personnages meritent que la memoire
conserue éternellement leur nom, à cause
des grands seruices qu’ils ont rendus à leur patrie,
leur gloire ne laisse pas de s’obscurcir, & diminuër
grandement par la grandeur du merite, & des illustres
actions des Peres du peuple Parisien, que
si les Grecs autres fois ont estably des ieux à l’honneur
des Grands hommes, qui auoyent employé
fort vtilement leur trauail, & leur industrie pour
le bien public, ou bien ils auoyent exposé leur vie
pour le seruice de leur patrie, quels jeux, quelles
dances, quels balets ne doiuent point inuenter
les Parisiens à dessein de donner des preuues &
des tesmoignages, des obligations qu’ils ont aux
Dieux de nostre illustre Parlemẽt, & pour honorer
leur merite dõt l’excez me porte plutost de les admirer,
que d’en parler. Il faudroit l’esloquence d’vn
Ciceron, & celle d’vn Demostene pour en bien
discourir, & pour frequanter dignement leurs
loüanges, il faudroit auoir la voix d’Amphion &
d’Orphée, ou plutost il feroit besoin de l’harmonie
des Anges: en vn mot ces grands Senateurs
sont Viri super titulos, d’où vient que tous les
honneurs, & attributs qu’on leur peut donner sont
au dessous de leur merite; Paris a dessein de recognoistre
leurs signalez benefices, deuroit à l’exemple
& à l’imitation des Romains former & dresser
vn Capitole, afin d’y conduire en triomphe les tres
illustres Conseillers du Parlement, ils ont cent
sois plus merité la Corone de gloire & d’immortalité
que les Scipions, ny les Catons, ilion thebes
& niniue seroient sur pieds si dans leurs enclos
se fussent trouuez de semblables Oracles, quelles
actions de graces leurs doiuent rendre les habitants
de ceste tres-florissante Ville, non seulement
ils leurs sont redeuables de leur bon-heur, de leur
repos; mais encore de l’accroissement de leurs richesses,
la guerre a redouté leurs Arrests, & la
fortune suit les ordres de sa volonté, combien
de pauures Marchands seroient contraints de vendre
à vil prix leurs marchandises à dessein de payer
leurs loüages, sans leur grace specialle, combien
des Artisans auroient vendus leurs meubles pour
le mesme sujet: Et combien de pauures femmes
veufues & des enfans orphelins auroient importuné
leurs amis, ou demande l’aumosne, pour
auoir dequoy contenter leurs hostes, ces personnes
seroient les plus ingrates de la terre, si elles
n’addressoient tous les iours leurs prieres à Dieu
pour leurs prosperites, si elles n’employent durant
le cours de leur vie, leurs langues à leur donner des
benedictions, & si elles n’imitent mesme les oyseaux
à chanter leurs loüanges dans les quatre
coings de l’Vniuers, il est aussi raisonnable que
tout ce qu’il y a d’honnestes gens en cette ville,
leur rende les honneurs & les homages qu’ils meritent,
le Ciel qui à leur consideration a espousé
nos interests, sans doute seroit irrité contre nous, si
nous ne leurs tesmoignions point par des grandes
reconnoissances, & par des tres-humbles remerciements,
le desir que nous auons de viure sous
leur protection, & de mourir pour leur seruice.  

FIN.

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Occurrence 37. Anonyme. DISCOVRS D’ESTAT ET DE RELIGION, SVR LES... (1649) chez Guillemot (veuve de Jean) à Paris , 8 pages. Langue : français. Sans page de titre. Lieu, éditeur et date au colophon. Partie 1. Voir aussi A_2_33 (partie 1), A_2_37 (partie 3) et C_7_36 à C_7_39 (parties 1 à 4). Référence RIM : M0_1106 ; cote locale : B_4_11. le 2012-09-30 07:51:35.

mains d’vn Ange, à bien dire: Et
quand vostre Majesté commanderoit à tous les Astres, elle ne sçauroit
retenir sur ce point la deffiance & la peur de tant de millions d’ames
qui y sont interessées. La France ne peut voir son Roy mineur,
despoüillé de ses anciens seruiteurs sans fremir, & le voir à la directiõ
d’vn homme nay sujet d’Espagne, qui commande ainsi dans les Gardes,
& qui double en mesme temps les siennes, sans en apprehender
de sinistres éuenemens: son orgueil nous ébranle l’esprit sur ces mauuais
presages, & nous ne sçaurions nous souuenir qu’auec des transes
de despit dans l’ame, que nous auons veu le Roy sur les degrez de la
Sainte Chappelle, descouuert auec tous les Princes qui estoient autour
de luy, & ce pretendu Ministre aupres de sa personne, au milieu de cette Assemblée, à la face du Peuple, le chappeau sur la teste
comme vne statuë. Les dernieres douleurs augmentent toûjours les
premieres, MADAME, & le traict d’infidelité, qui nous a piqué au
vif dans le TE DEVM, de cette nouuelle victoire sur les ennemis de
l’Estat, nous monstre bien que l’Estat n’en a point de plus dangereux
que luy: S’il ne fait point de difficulté de conuertir les actions de
graces publiques en sacrileges, sous pretexte de maintenir l’authorité
Royale, quelle confiance pouuons nous prendre en ses déportemens;
& s’il ne trouue point d’autres moyens pour l’appuyer, que de
violer la foy publique contre les plus fidels seruiteurs du Roy; que
peut-elle deuenir entre ses mains qu’vn fantosme? L’authorité Royale
est si legitime d’elle-mesme, qu’elle ne peut pecher, mais bien les
Ministres qui la dispensent, qui luy veulent faire changer de face, &
ceux là sont les veritables adorateurs, qui vous remonstrent que sa
force consiste en son innocence & en sa justice, sans lesquelles elle
ne peut subsister. C’est par là que celuy qui a fondé les Empires les
garde, & non pas par des maximes impies & d’impies, qui ne cessent
de les esbranler, iusques à ce qu’ils les ayent renuersez. Vostre Maiesté
le voit auiourd’huy, MADAME, & qu’il s’en est peu fallu que
ses conseils ne vous ayent rendu ce TE DEVM plus funeste qu’à nos
ennemis, si nous en considerons le succez par les fondemens que
nous auons establis sur la Religiõ en nostre premier Discours. Nous
y voyons comme les interests des innocens y ont esté démeslez d’auec
ceux du coupable; & que l’affront qu’il leur auoit preparé en faueur
de ce triomphe, s’est renuersé sur luy pour leur en laisser le fruit.
Vous y voyez la fatalité de son iniustice dans les decrets des Iugemens
d’en haut, & iusques à quel peril il auoit engagé l’honneur de
vostre Regence, si Dieu ne s’y fust visiblement opposé. Mais enfin
nous esperons, MADAME, que ce sera de cette reflection que vostre
Maiesté tirera desormais les lumieres necessaires à sa conduite,
& non pas de ces faux luisans, qui ne nous esclairent que pour nous
conduire dans les precipices.  

FIN. A PARIS, Chez la Veufve I. GVILLEMOT, ruë des Marmouzets.

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Occurrence 39. Anonyme. BALLADE DV MAZARIN GRAND IOVEVR DE HOC. (1649) chez Brunet (Jean) à Paris , 4 pages. Langue : français. Référence RIM : M0_566 ; cote locale : B_13_63a. le 2012-04-20 04:49:56.

BALLADE
DV
MAZARIN
GRAND IOVEVR
DE
HOC.

A PARIS,
Chez IEAN BRVNET, ruë neuue sainct
Louys, au Canon Royal, proche le Palais.

M. DC. XLIX. BALLADE DV MAZARIN, GRAND
ioueur de Hoc.  
Enfin il en aura desia le forfait clAC
Et le ieune frondeur aussi ferme qu’vn rOC
Sanglera la croupiere à ce ioüeur de hOC
Dont l’auarice a mis nostre France au bissAC
Les enquestes pour luy sont pires que le tIC
Toutes ses actions s’obseruent ric a rIC,
Et contre le Senat ses fourbes sont à sEC
Chaque iour il fait voir qu’il n’a ny sens ny sVC
Et moins de iugement que l’oyseau de S. IVC,
Il ne peut éuiter le mat dans cer eschEC.    
Pour le faire sortir on fait le triquetrAC
Il connille, il a peur, il redoute le chOC
Il franchira pourtant le pas sans brindestOC,
Et passera bien tost nos riuieres sans bAC,
Il craint certain arrest plus que venin d’aspIC
Il craint l’agent à croc, à crochets & à pIC,
Et le coyon qu’il est, fait le salamal EC
Au plus vil artisan comme il feroit au dVC
Dans peu le gazetier prosnera son desjVC,
Il ne peut esuiter le mat dans cét eschEC.    
Il a pour son conseil gens de corde & de sAC
Qui font cas de l’honneur comme huguenots
d’vn frOC
Il vend l’Espiscopat & des mitres fait trOC,
Car il n’en done point sans quelque miguem AC
Mais il ne fera plus desormais ce traffIC
L’almanach du Palais en fait le pronestIC,
Et qu’on luy passera la plume par le bEC,
Fust-il plus fier cent fois qu’vn Flamand dans
bold VC
Ou qu’vn ieune cadet du pais de MonIVC,
Il ne peut esuiter le mat dans cét eschEC.   ENVOY.  
Prince qui fis passer carriere au braue bEC
Et qui mis l’Archiduc en pitoyable affrOC
Ce ministre ignorant n’a que la foy d’vn grEC,
Mesme il te trahiroit pour trois plumes de cOC,
Laisse le chastier & sa sequele auEC
Ie suis dans l’aduenir sçauant comme vn enOC,
Il ne peut esuiter le mat dans cét eschEC.  

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Occurrence 41. Anonyme. DISCOVRS IMPORTANT SVR LE GOVVERNEMENT DE CE... (1649) chez Musnier (veuve d'André) à Paris , 14 pages. Langue : français. Avec permission. Mention des lieu, éditeur et permission sont au colophon. Voir aussi A_2_49. Référence RIM : M0_1126 ; cote locale : C_7_43. Texte édité par Morvan Perroncel le 2012-10-05 15:02:46.

depeches : celuy
de la Guerre, & celuy de la Iustice pourront tenir l’apres
disnée le tout dans le Louure, & tous les iours excepté
le Dimanche. Voila ce qui regarde le choix des hommes & leur
employ. Quant à la recompence des bons seruiteurs il y en a
de trois sortes : à sçauoir l’honnorable, comme les titres,
qualitez & preseans : l’vtille comme les dons &
pensions, & l’vtille & honnorable sont ensemble comme
les Benefices, Estats, Charges, & Offices. Ces trois sortes de biens-faits doiuent estre donnez
pour trois principalles raisons, à sçauoir pour les seruices
qu’vn homme de bien ou ses predecesseurs, ont rendus
au Roy où la Patrie. Pour ceux qu’il rend actuellement encores où Pour ceux qu’il est capables de rendre Les seruices rendus doiuent estre recompensez par
des honneurs, si la personne à du bien selon sa qualité,
ou par des choses vtilles, si elle est pauure, & sur tout si
sa maison s’est appauury en seruant. Les seruices qu’on rend actuellement se doiuent recompenser
par l’vtille. Et les Charges, Estats & offices doiuent estre destinez
au seul moyen & capacité. Que s’il se rencontre vn homme qui ait les trois considerations,
ou deux ensemble, il doit tousiours estre
preferé aux autres : mais il faut bien prendre garde de
confondre ces trois sortes de biens-faits & les donner
indifferemment : Car il y a plus d’inconuenient de donner
mal a propos & sur tout les benefices, estats & charges
à des personnes incapables : que de laisser les seruices
sans recompense, & la raison est que le dernier ne
nuit qu’au particulier, & l’autre est preiudiciable à tout
l’Estat. C’est pourquoy la capacité doit estre la premiere & plus importante consideration que le Roy doit auoir en
donnant les charges & offices, & principalement en la
guerre, car de donner les charges tres importantes à l’Estat
à des enfans incapables pour le seruice de leur pere,
ou mesme à des hommes mal sains, incommodez, ou
pour quelque autre raison, quoy que leurs seruices soient
recommandables, c’est vne folie qui couste bien cher à
la fin.   Les suruiuances & venalité desdites charges & offices
sont encores plus mal-heureuses, car elles introduisent
dans le seruice du Roy ce deplorable desordre, que les
pires gouuernent les meilleurs, que les ignorans commandent
aux sages, & bref que les aueugles guident &
conduisent les clairs-voyans, le tout au grand preiudice
perte & subuersion des Estats. Quant à la punition des meschans, il faut exactement
obseruer les Ordonnances faites sur ce suiet, car il ne se
peut rien adiouster de mieux. Mais il se faut bien garder de cette lasche & honteuse
maxime qui est de donner aux meschans pour les retirer
du mal qu’ils font, ou pour les empescher d’en faire à
l’aduenir ; car outre qu’ils sont de la nature du diable leur
autheur, qui ne se peut gagner par nulle sorte de biensfaits,
l’exemple en est si pernitieux, qu’il est capable
de faire trebucher les meilleures ames, soit par le depit
de voir les seruices mesprisez, & les déseruices recompensez,
ou soit mesme pour l’esperance d’auoir du bien
par cette voye indirecte, la voyant asseurée & courte
pour arriuer au but ou chacun tend, à sçauoir les biens,
& les honneurs : Cette maxime dis je de l’impunité du vice est de telle importance que sans son contraire, à sçauoir
l’exacte punition des meschans, il est aussi difficille
de conduire les affaires d’Estat à leur fin, que deonduire
vn char dont l’vne des deux roues est ostée, car la
recompense de la vertu, & la punition des crimes sont
en effet les deux roues, ou les deux poles, sur lesquels
tournent tous les Estats, & mesme i’oserois dire que la
derniere est plus importante que la premiere, d’autant
que la passion & la crainte est plus violente, & plus generalle
que celle de l’esperance, quoy qu’il en soit Dieu
les a toutes deux reconnues pour estre absolument necessaires
au gouuernement de sa Souueraine Monarchie,
ayant pour cet effect promis vn Paradis aux bons
& menacé d’vn enfer les meschans.  

A PARIS,
Chez la vefue MVSNIER, au mont sainct Hilaire, en la
Court d’Albret.

M. DC. XLIX. Auec Permission.

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Occurrence 43. Anonyme. ARREST DE LA COVR DES AYDES. Sur la Requeste... (1648) chez [s. n.] à Paris , 8 pages. Langue : français. Du 15 décembre 1648 [au colophon].. Référence RIM : M0_150 ; cote locale : E_1_1. le 2012-04-03 15:35:56.

ARREST DE
LA COVR DES AYDES. Sur la Requeste du Procureur General du Roy. Portant qu’il sera informé des abus commis au faict &
execution des Contraintes solidaires des Tailles &
taxes des Huissiers & Sergens employez au recouurement
d’icelles : Auec Reglement sur ce sujet, au
soulagement des Subjets du Roy.

A PARIS,

M. DC. XLVIII. LOVIS PAR LA GRACE DE
Dieu Roy de France & de Nauarre :
Au premier de nos amez & feaux
Conseillers de nostre Cour des Aydes
trouué sur les lieux, & en son absence
au premier des Officiers des Eslections
sur ce requis, SALVT. Comme ce iourd’huy, VEV par
nostre-dite Cour la Requeste à elle presentée par nostre
Procureur General, Contenant qu’encores que par
nos Ordonnances, Arrests & Reglemens de nostredite
Cour. Il soit expressement deffendu à tous Receueurs
des Tailles & Taillon de decerner aucunes Contraintes
solidaires contre les Habitans des Parroisses
qu’aux cas desdites Ordonnances, & de les faire mettre
à execution qu’au prealable elles ne soient visées & paraphées
par les Officiers des Eslections : Comme aussi
de donner leursdites contraintes pour plusieurs Parroisses
voisines à diuers Sergens, ains à vn seul pour les
mettre à execution, si faire se peut par mesme voyage
pour éuiter à multiplicité de frais, au soulagement de
nos Subjets contribuables ausdites Tailles : Mesmes
que suiuant la disposition de nosdites Ordonnances,
Arrests & Reglemens, lesdits Receueurs des Tailles &
Taillon soient obligez de faire leurs charges en personnes
ou par Commis approuuez, & ayant serment à
Iustice : Neantmoins au preiudice de ce, nostre dit Procureur General, auroit eu aduis & receu plainte
qu’en diuerses Eslections du ressort de nostredite Cour
cét ordre si solemnellement estably, se peruertissoit par
la malice, ignorance ou mespris desdits Receueurs ou
leurs Commis, lesquels agissans de la sorte, tesmoignoient
exerçant leurs charges n’auoir autre but que
viure dans le desordre & la confusion, pour essayer de
s’enrichir aux despens des pauures contribuables, en
ce qu’ils decernoient iournellement leurs contraintes
solidaires contre les Habitans des Parroisses hors les
cas de l’Ordonnance, & ne les faisoient viser & parapher
auant les mettre à execution par les Officiers des
Eslections, à dessein de leur oster la connoissance de la
mal-façon & diformité d’icelles : Comme aussi les
donnoient à executer, quoy que contre vn mesme
canton & voisinage de Parroisse à plusieurs Huissiers
& Sergens auec lesquels ils auoient intelligences secret
tes participants aux taxes, qui leur faisoient faire pour
leurs voyages & sallaires : Lesquelles taxes à cause du
grand nombre & multiplicité montoient à des sommes
immenses & excessiues, qui reuenoient le plus souuent
pendant le cours d’vne année au principal de la Taille,
Et non contants de ce, lesdits Huissiers & Sergens prenoient
& exigeoient des Collecteurs & Habitans sous
pretexte de leurs voyages plusieurs sommes de deniers,
presans & gratifications : En sorte que plusieurs parroisses
en estoient ruïnées, & entierement desertées
d’Habitans, estans contraints de les abandonner, se
voyant en estat de ne pouuoir iamais satisfaire à tant
de charges, parce que lors qu’ils pensoient estre quittes
de leurs impositions enuers Nous, il se trouuoit
que ce qu’ils auoient payé ausdites Receptes, estoit
consommé pour les taxes, fraiz & sallaires desdits
Huissiers & Sergens, & que nostre partie estoit tousjours
deuë : Et d’ailleurs que la pluspart desdits Receueurs
negligeans de faire leurs charges, les faisoient
exercer par des Commis affidez, qui n’auoient aucune
approbation ny serment en Iustice ; Au moyen dequoy
outre les malversations & exactions qu’ils commettoient
d’autant plus librement au prejudice de l’interest
public, il n’y auoit pas de seureté pour nos deniers
A tous lesquels desordres il estoit besoin &
important de pouruoit : POVR QVOY requeroit,
Qu’il pleust à nostredite Cour luy permettre à la diligence
de ses Substituts esdites Eslections, de faire informer
des faits mentionnez cy-dessus, circonstances
& dépendances, pardeuant le premier des Conseillers
de nostredite Cour, trouué sur les lieux, & en son absence
par les Officiers desdites Eslections, premiers
sur ce requis, & qui seront à ce, par nostredite Cour
commis, pour ce fait, lesdites informations rapportées
& communiquées, estre par luy requis ce que de raison :
Et cependant ordonner qu’iteratiues inhibitions
& defences seront faites à tous Receueurs des Tailles
Taillon, & à leurs commis, de decerner aucunes contraintes
solidaires, contre les Habitans des Parroisses,
sinon aux cas des Ordonnances, & de faire executer
lesdites contraintes, qu’au préalable elles n’ayent esté
vsées & paraphées par les Officiers desdites Eslections :
Comme aussi de donner lesdites contraintes pour plusieurs
Parroisses voisines à diuers Huissiers ou Sergens,
ains à vn seul, pour les mettre à execution par mesme
course & voyage, pour estre en suitte les taxes de leurs
voyages & sallaires arrestées par vn President, & deux
Esleus au moins en chacune Eslection, en la presence
du Substitut de nostredit Procureur General, sur les
exploits & procez verbaux de commandemens & contraintes
qui leur seront representez par lesdits Huissiers
& Sergens, & ce sans aucunes Espices ny fraiz :
defences d’y proceder autrement, & ausdits Receueurs
ou leurs Commis, de les payer que suiuant les taxes
qu’ils verront arrestées en la forme susdite Defenses
aussi ausdits Huissiers & Sergens, d’exiger aucuns deniers,
presens & gratifications des Collecteurs & Habitans
des Parroisses ; Et defences pareillement ausdits
Receueurs des Tailles ; Taillon, & tous autres, de
commettre & employer à l’exercice de leurs charges
aucuns particuliers qui n’ayent serment en Iustice,
le tout sur peine de nullité, concussion, interdiction, &
de six mil liures d’amande contre chacun des contreuenans,
& que l’Arrest qui interuiendroit sur la presente
Requeste seroit registré aux Greffes des Eslections, &
publié aux Prosnes des Parroisses, mesmes qu’il en seroit
fait mention par les cõmissions & mandemens qui
seroient envoyez esdites Parroisses, lors des departemẽs
des Tailles, & qu’il seroit enioint aux Esleus de ce faire
& aux Substituts de nostredit Procureur General, de
tenir la main à l’execution dudit Arrest, & de certifier
nostredite Cour de leurs diligences, Et tout consideré
NOSTREDITE COVR a permis & permet
à nostre Procureur General d’informer des faicts mentionnez
en la Requeste, circonstances & dependances,
pardeuant le premier des Conseillers d’icelle trouué sur
les lieux, & en son absence par deuant le premier des
Officiers des Eslections sur ce requis, qu’elle a commis
& commet à cét effect, pour les informations faites,
rapportées & communiquées à nostredit Procureur
General, estre ordonné ce que de raison : Et cependant
a fait & fait tres expresses inhibitions & defences
à tous Receueurs des Tailles & Taillon, & à leurs
Commis, de decerner aucunes contraintes solidaires
contre les Habitans des Paroisses, sinon aux cas des
Ordonnances, & de les faire executer, qu’au prealable
elles n’ayent esté signifiées par les Officiers desdites
Eslections, conformément ausdites Ordonnances :
A fait & fait pareilles inhibitions & defenses ausdits
Receueurs de donner leurs contraintes pour plusieurs
Parroisses voisines, à diuers Huissiers ou Sergens, ains
à vn seul pour les mettre à executiõ par mesme voiage,
si faire se peut, pour estre les taxes de leursdits sallaires
& voyages arrestez par vn President, & deux Esleus
au moins en chacune Eslection, en la presence des
Substitus de nostredit Procureur General, sur les exploicts
& procez verbaux qui leur seront representez
par lesdits Huissiers & Sergens, & ce sans Espices &
fraiz, auec inhibitions & defences d’y proceder autrement,
& ausdits Receueurs & leurs Commis, de les
payer que suiuant les taxes arrestées en la forme cy-dessus ;
Ausdits Huissiers ou Sergens, d’exiger & prendre
aucuns deniers, presens & gratifications des Collecteurs
& Habitans des Parroisses, & ausdits Receueurs
des Tailles, Taillon & autres, de commettre &
employer à l’exercice de leurs charges, aucuns particuliers
qui n’ayent serment à Iustice, le tout à peine de
concussion, interdiction, & de six mil liures d’amende
contre chacun des contreuenans. ORDONNE en
outre que le present Arrest sera registré aux Greffes
des Eslections, & publié aux Prosnes des Parroisses,
& qu’il en sera fait mention par les Commissions &
mandemens, qui seront enuoyez esdites Parroisses
lors des departemens des Tailles : Enjoint aux Esleus
de ce faire, Et aux Substituts de nostredit Procureur
General d’y tenir la main, & de certifier nostredite
Cour de leurs diligences. Si VOVS MANDONS
& commettons par ces presentes, qu’à la requeste de
nostredit Procureur General, vous informiez diligemment,
secrettement, & bien, des faicts contenus
en la presente Requeste, circonstances & dependances,
& les informations faites, enuoyerez closes & sellées au
Greffe de nostredite Cour : Mandons en outre au premier
nostre Huissier ou Sergent sur ce requis, faire
pour l’execution dudit Arrest, tous exploicts & autres
actes de Iustice, requis & necessaires : De ce faire à vous
& à luy donnons pouuoir. DONNÉ à Paris en
nostredite Cour des Aydes, & prononé le quinziéme
iour de Decembre, l’An de grace mil six cens quarente
huict, & de nostre regne le sixiéme, & scellé.   PAR LA COVR DES AYDES.

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Occurrence 45. Anonyme. DISCOVRS POLITIQVE AVX VRAIS MINISTRES... (1649) chez Pont (Pierre du) à Paris , 7 pages. Langue : français. La page de titre porte la date fautive de 1669. Voir aussi C_7_47. Référence RIM : M0_1134 ; cote locale : A_2_51. le 2012-10-05 15:38:47.

& vit dedans loysiueté, asseuré qu’il est que la plus grande vsure qui
puisse faire profiter son argent est le temps. Ie ne m’estonne donc
plus s’il y a des hommes, qui n’ont que les pas & la robbe de Iustice,
laquelle ils denient bien souuent à leurs propres seruiteurs, leur refusant
le salaire que merite l’assiduité de leurs seruices, & leur inuiolable
fidelité; On ne peut donc esperer que toute iniustice entre les hommes,
tant que les pauures & les foibles seront exposez à l’auarice insatiable
de ces sangsuës, qui mettent le comble de la vertu dans le grand
amas de richesses, sans considerer quel integrité de la vie & se mespris
de ces fausses apparences, est le plus vray chemin que l’on doit tenir
pour paruenir à la gloire des Bien-heureux.   On disoit autre fois que les Atheniens sçauoient beaucoup de bien,
mais qu’ils ne le faisoient pas; Ie voudrois qu’on n’en peust dire autant
des François, si ces veritables personnes ne nous promettoient
vn sort plus fauorable: Les membres du Corps puissant d’vne parfaite
santé, quand la teste est bien saine, par ce que les nerfs qui les font agir
& leur donnent l’aliment deriuent du cerueau, aussi est il veritable que
ceux qui ont l’administration de la chose publique, quand ils apportent
les remedes aux playes de l’Estat blessé, font cesser les cris de
ceux qui sont opprimez, & leur font supporter le mal qu’ils souffrent
auec plus de patience; sur l’esperãce qu’ils ont d’vne prõpte guarison,
& de ioüir d’vne tranquillité parfaite, sans faire cõme certains Medecins,
qui pendant qu’ils discourent sur vne maladie, laissent si bien enraciner
le mal, qu’il surmonte enfin les remedes, pour luy estre appliquez
trop tard. Sa Maiesté n’a donc besoin que d’estre puissamment
secondez de ses plus fidels seruiteurs, c’est là ou l’on attend les effects
miraculeux de cette probité, qui les a rendu dignes de ce rare choix, &
qui les dérobant à eux-mesme les consacre tout au public. On lit qu’il
y eut iadis vn peuple de la Grece, qui ne voulut iamais redresser les
ruines des Temples, que certains sacrileges auoient démolis, afin que
l’horreur de leur impieté parust eternellement. Il ne faut pas en vser
ainsi de la corruption qui s’est glissee comme vn serpent dans cette
Monarchie, au contraire il faut espouser si genereusement les iustes interests de la Patrie, que les peuples benissent eternellement ceux qui
les auront deschargez de l’oppression sous la quelle ils gemissent; ils
s’estimeront heur eux d’auoir vescu sous vn regne, ou l’on ayt en quelque
commiseration de leur calamité; cela leur fera reconnoistre qu’on
les tient pour hommes libres, & non pas nez dans vne seruitude qui
rende leur estre & leur condition egale à celle des brutes. Cette entreprise
sera d’autant plus glorieuse, qu’elle n’a pour objet que le salut
& la conseruation des suiets de sa Maiesté, accablez de tant de miseres,
qu’ils n’osent ouurir quasi la bouche pour plaindre leurs calamitez.   Agissez donc Ministres glorieux sous des auspices si fauorables, &
soustenus de l’authorité de vostre Roy, & des Sages aduis de cette genereuse
Princesse la Reyne Regente sa Mere, afin que conspirans tous
à vne œuure si Saincte, la France se puisse vanter qu’elle a des hommes,
qui despoüillez de tous interests particuliers n’ont rien de plus
recommandable que la guerison du mal qui la presse. Cela ne se pourra
peut-estre faire sans murmure & sans encourir la haine de quelques-vns;
mais c’est le propre des grands personnages d’auoir egalement
des meschans pour ennemis, & des gens de bien pour admira
teuis de leur vertu, Hercuel (disent les Poëtes) eut l’enuie pour nourrice,
afin qu’il s’accoustumast dés l’enfance à reietter tous ses traits enuenimez,
pour acheuer plus heureusement les heroïques conquestes
qui luy estoient destinées, lors qu’il auroit atteint l’aage d’homme. Dauid
ce sage Roy, & le vray exemplaire des Roys Chrestiens, tenoit
pour comble de grace & de benediction, de voir dans son Estat la Paix
& la Iustice se donner le baiser de concorde. Puissiez-vous aussi faire
fleurir pendant de longue années l’vne & l’autre parmy nous, afin
que les bouches des bons François ne soient plus occupées qu’en des
acclamations de ioye, & en des applaudissemens & benedictions pour
ceux qui leur auront procuré vn si signalé bon-heur: Ainsi toutes choses
remises dans leur splendeur, & iouyssons tous d’vne tranquillité si
souuent troublée par tant de diuisions, & alterez par tant de guerres
& d’oppressions, cette Monarchie aille surmontant tous les Royaumes
de la terre.

FIN.

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Occurrence 47. Amelot, Jacques. HARANGVE FAITE A LA REYNE, PAR MR AMELOT... (1649) chez Langlois (Denis) à Paris , 10 pages. Langue : français. Voir aussi A_4_25. Référence RIM : M0_1564 ; cote locale : C_5_41. le 2012-10-28 02:33:43.

HARANGVE
FAITE
A LA REYNE,
PAR MR AMELOT PREMIER
President de la Cour des Aydes.

POVR LA REVOCATION
DV TRAITÉ DES TAILLES,
& le soulagement
DES OFFICIERS,
ET DV PEVPLE. AVEC
VN RECIT ABBREGE
de ce qui se passa en la Deputation
de ladite Cour sur ce sujet.

A PARIS,
Chez DENYS LANGLOIS, au mont S. Hilaire,
à l’enseigne du Pelican.

M. DC. XLIX. HARANGVE FAITE A LA REYNE
Monsieur le Premier President de la Cour
Aydes.

AVEC VN RECIT ABBREGE
de ce qui se passa en la Deputation
de ladite Cour sur ce suiet. LA Cour des Aydes ayant, entr’autres modifications
apposées à la Declaration derniere, fait defenses à toutes
personnes de faire aucun Traité sur les Tailles, à peine de
Confiscation de corps & de biens, fut mandee le Lundy
21. Decemb. 1648. au Palais Royal, où en presence de la Reyne,
de Monseigneur le Duc d’Orleans, & de plusieurs Ministres & Officiers
de la Couronne, Monsieur le Chancelier par ordre de la Reyne
Regente, dit aux Deputez de la Compagnie, Qu’aprés la remise que le
Roy auoit fait à son peuple de l’auis de la Reyne, qui montoit à trentecinq
millions par an, elle attendoit que les Compagnies faciliteroient
les leuées du reste pour secourir l’Estat dans la necessité qu’il y auoit
d’entretenir les Troupes, & d’attirer à nous celles qui alloient estre licentiees
en Allemagne ; qu’duirement les ennemis en profiteroient à nostre
preiudice, & en pourroient si fort grossir leurs armées, qu’il seroit impossible
de leur resister : Que les deniers des Tailles n’estoient pas vn
argent prest, qu’ils ne seroient perçeus que neuf mois mois aprés l’imposition, & que si l’on attendoit ce temps-là, l’Estat se trouueroit en peril.
Que le seul remede à cela estoit de faire des Traittez sur les Tailles
comme on auoit fait auparauant, & que pour cét effet la Reyne desiroit
que l’on ostast ces mots de confiscation de corps & biens, inserez
dans la modification.   Sur quoy Mr Amelot, premier President de la Cour des Aydes,
representa à la Reyne les inconuenients qu’il y auoit de mettre les
Tailles en party, & les autres desordres dont il auoit esté parlé dans
la Compagnie, ce qu’il fit à peu prés en ces termes : MADAME, Entre les auantages qui éleuent les Souuerains au
dessus du commun des hommes, & qui les font approcher de la
Diuinité pour estre sur terre ses plus visibles images, l’vn des
plus considerables est qu’ils font grace, ainsi que Dieu, lors mesme
qu’ils font Iustice. Comme ils ne se sont presque reseruez que cette partie bienfaisante
de la Iustice, qui distribuë les recompenses & les faueurs :
quand ils exercent cette distributiõ auec poids & mesure, & qu’ils
font part de leurs bien-faits à ceux qui les meritent le mieux ; ils
ne laissent pas de les fauoriser, puis qu’il est vray qu’ils pourroient
ne leur faire pas ces liberalitez dont il les honorent. Ainsi quoy que la remise que V. M. a faite à son peuple soit
vne de ces gratifications, que l’equité & l’interest mesme de l’Estat
vouloit que V. M. ne luy déniast point ; Nous luy en rendons
neantmoins nos tres-humbles remerciemens ; pource que nous
reconnoissons que c’est enfin vne grace qu’il estoit égallement en
vos mains de luy accorder, ou de luy refuser. Nous auons bien raison, MADAME, de rendre des graces
eternelles, & à Dieu qui vous a inspiré ce dessein si important & si necessaire au bien de l’Estat, & à V. M. qui a voulu suiure auec
tant de bonté ces diuines inspirations.   Mais quelque grande & cõsiderable que soit à l’égard de V. M.
la décharge qu’il luy a plû octroyer aux suiets du Roy, is arriue
que ceux d’entre le peuple, qui en auoient le plus du besoin,
n’en reçoiuent pas le soulagement qu’ils en attendoient : & si l’on
fait reflexion sur la misere extrême où l’inhumanité des precedentes
exactions auoit reduit tout le monde, on trouuera qu’il
s’en faut beaucoup que cette grace ne soit proportionnée à la foiblesse
& à la misere du peuple ; & que le fardeau qui reste, est encor
trop excessif pour ceux qui gemissent soubs sa pesanteur. Nous ne sommes plus au temps qu’il falloit augmenter, par
des descriptions estudiées, les incommoditez publiques & particulieres
pour exciter la compassion : la misere est si extréme & si
generale, qu’il la faut diminuer pour la rendre croyable à ceux
qui ne la voyent pas, ou plustost qu’elle se fait voir iusques à ceux
qui en détournent les yeux, pource qu’elle fait sentir sa rigueur
à ceux mesmes qui semblent en deuoir estre le plus exempts par
les aduantages de leur naissance, & de leur condition. Ce n’est pas sans suiet que la Campagne presque deserte se
décharge dans les Villes, & iusques dans les pays Estrangers, de
la plus grande partie de ses habitans : ce n’est pas volontairement
que tant de pauures gens abandonnent leur labour auec leurs
maisons ; C’est la necessité, & vne derniere necessité qui les force
d’oublier l’amour si naturel du pays natal, pour aller demander
leur vie de porte en porte, où ils pensent la pouuoir trouuer. Et ce n’est pas dans le plat pays seulement que regne cette
cruelle necessité : elle a gagné peu à peu les bonnes Villes, si toutefois
il reste encore des Villes qui puissent porter ce nom auec
fondement : le mal est à son extremité, il s’est glissé bien auant
dans cette grande Ville, aussi bien qu’ailleurs ; & il n’y a plus personne
qui ne souffre & qui ne se sente bien fort des calamitez publiques,
que ce peu de gens qui les ont causées, & qui en ont profité
aux dépens des autres : Ces gens qui ont aneanty tous
les reuenus publics soubs couleur de les accroistre ; qui ont
pillé impunément les particuliers soubs le nom du Prince, & le
Prince mesme soubs pretexte de l’acquitter enuers les particuliers :
Ces marchands d’iniquité, qui font trafic des afflictions
d’autruy, & qui establissent leur fortune sur les fleaux de Dieu, En fin ces Partisans, qui sont les Ennemis irreconciliables de
l’Estat, puis qu’ils ne peuuent trouuer l’auancement de leurs
affaires que dans sa ruine. Ce sont là les seuls qui ont esté exempts
du pesant fardeau, dont ils ont accablé tout le reste.   V. M. peut iuger que la guerison de nos maux n’est encore que
dans l’esperance & dans le souhait des gens de bien, & que l’on
n’a pas coupé la racine des malheurs publics, puisque ces Partisans
sont tousiours les Maistres des Reuenus du Roy, & que l’on
veut mettre en party les Tailles des années à venir. Autrefois nous auions cette consolation dans nos maux qu’ils
n’estoient que temporels & passagers, & que les Edicts ne portoient
que des leuées pour vn temps : Mais à present, c’est vne coûtume
receuë, ou plustost vn abus introduit, de trouuer marchand
qui achepte le fonds de la leuée, & de la conuertir en rente : n’est-ce
pas vne playe immortelle, vn mal tousiours renaissant, & vne
necessité imposée de viure tousiours dans la necessité ? Il est vray qu’il semble d’abord que ce malheur ne regarde que
les suiets du Roy, sur lesquels on fait peu de reflexion : mais quand
on pourroit separer les interests du Prince d’auec ceux du peuple ;
Vos Maiestez mesmes, pour le seruice desquelles on veut que ces
introductions soiẽt faites, n’en souffrent-elles pas du desaduantage,
& les thresors qu’on leur procure par ces voyes extraordinaires,
leur sont-ils profitables ? ne parlons point s’ils sont honorables
& glorieux, car il y a long-temps que la necessité l’emporte
sur ces considerations. Mais à n’examiner que l’vtilité mesme du Roy, qui ne sçait ce
qu’emportent les remises, de tous les partis qui se font, & ce qu’en
emportent les prests multipliez à l’infiny, & comme entassez
les vns sur les autres ? prests vsuraires, qui estant autrefois les escueils
& les gouffres des biens des particuliers, condamnez si rigoureusement
par les Ordonnances de tous nos Roys ; se trouuent
auiourd’huy, non seulement auoir acquis l’impunité, mais
regner dans la fortune sacrée du Prince, & monter sur le throsne
à la ruine de toutes les fortunes particulieres. Outre cette perte, qui est presente pour le Roy, & qui reuient
le plus souuent à plus de la moitié du reuenu total ; le preiudice
que ces Traitez apportent aux leuées suiuantes n’est pas imaginable :
il y a autant de difference entre les diligences que les
Receueurs font par deuoir pour le Recouurement des deniers du Roy, & les vexations causées par l’auarice de ces harpies alterées
de sang, qui ne se proposent pour but que leur interest ; qu’il y
en a entre l’ordre & le déreiglement, l’equité & l’oppression. Comme
ces gens là font leur Dieu du gain, quelque iniuste qu’il soit ;
ils ne se soucient que de trouuer leur compte durant le temps de
leur Traité, & pour cét effet ils pressent le peuple iusques au marc
par des executions violentes, dont les fraiz excedent le plus souuent
de beaucoup la debte principale, sans se mettre en peine si le
Roy en pourra tirer du secours à l’auenir, ou si les taillables seront
reduits à l’impossibilité de continuer les Contributions.   Ainsi on ne peut nier que le Roy ne souffre vn preiudice inestimable
par le moyen de ces fâcheuses inuentions. Mais la plus grande & la plus preiudiciable de toutes ces pertes,
est celle qu’on prise le moins, & que les plus grands & les
plus habiles Monarques ont neantmoins estimée la plus sensible ;
C’est le refroidissement de l’amour des peuples. Amour qui est le
Tresor des Tresors, la ressource eternelle & immuable des Roys,
qui ne sont releuez en puissance & en authorité que par le zele
& la fidelité inébranlable de leurs suiets, puis que c’est cette seule
consideration qui leur fait donner leurs biens, répandre leur sang,
& prodiguer leur vie pour la defence de leur Souuerain. Mais
amour qui ne peut qu’il ne soit notablement diminué par les souffrances
continuelles, & qui semble demander pour les suiets du
Roy à VV. MM. comme vne iuste recompense, la protection de
leurs personnes, & la conseruation des mesmes biens & des
mesmes vies qu’ils leur offrent. Ces considerations, MADAME, & celle de cette bonté
Royale qui reluit dans toutes les actions de V. M. nous font esperer
qu’elle ne trouuera pas mauuais que nous l’osions supplier
tres-humblement de vouloir encore accroistre le nombre de ses
graces, tant à l’endroict du pauure peuple, que des Officiers
subalternes. Ceux des Elections particulierement, & des Greniers à sel,
sont reduits à tel poinct par les diuerses surcharges dont on les
a accablés, que pour peu qu’on differe leur soulagement, ils ne
seront plus en estat de s’en preualoir : Pour faire cõnoistre à V. M.
la grandeur extrême des oppressions qu’ils ont souffertes, & de la
misere où ils se trouuent par consequent, il suffit de luy dire que
depuis vingt ans le seul Corps des Eleuz a fourny au Roy plus de deux cens millions de compte fait, & que les douze Officiers seulement
du Grenier à sel de Paris, ont payé depuis l’année 1634.
plus de huict cens mil liures dans les coffres de S. M.   Les Officiers des Presidiaux ne sont guiere mieux, & il est difficile
que l’authorité du Roy soit aussi considerable entre leurs
mains qu’il seroit à desirer, tandis que la necessité où ils sont, les
rendra méprisables à ceux qui sont sous leur iurisdiction. On parle de supprimer les Officiers des Traites foraines sans
remboursement ; traiter ainsi ces pauures gens, ce n’est guiere
moins que de prononcer vn Arrest de mort contre toutes leur
familles, c’est à dire, contre vn million d’innocens. Ne souffrez pas, MADAME, que soubs vne Regence qui a eu
tant de benedictions du Ciel & de la terre, & qui, si nos vœux
sont exaucez, en aura tous les iours de nouuelles, La France voye
ces cruels spectacles, & souffre ces nouueautez pleines d’horreur,
auec vn peril euident de sa ruine totale. La Compagnie espere qu’il vous plaira mettre fin à ces desordres,
& employer cette charité qui vous est si naturelle à faire
cesser, ou du moins adoucir, la rigueur de ces Monstres de surcharges
si preiudiciable à l’Estat, & dont la défaitte vous apportera
plus de gloire & de benedictions, que les plus signalées victoires
que vos soins nous ayent procurées. Elle espere aussi que
V. M. trouuera bon que ses Arrests demeurent en leur entier,
puis qu’ils ne peuuent estre reuoquez sans faire vn notable tort
au Roy, & au public. Comme il a plû à V. M. donner depuis peu des marques
extraordinaires de sa bonté, en accordant beaucoup de graces
au peuple par les prieres des Compagnies souueraines, nous
croyons qu’elle ne trouuera pas mauuais que nous la supplions
auec tout le respect que nous deuons, de donner la derniere perfection
à son ouurage ; & en ce temps de grace, l’accorder entiere
à tout le monde, s’il est possible. Agreez s’il vous plaist, Madame,
que nous vous demandions auec la reuocation des Traitez des
Tailles, celle de tous les partis, & de tous les Edicts, qui vont à
la foule du peuple, & sur tout de ceux qui n’ont pas esté verifiez
dans vne entiere liberté de suffrages ; l’éloignement des Troupes
vers les frontieres, auec la punition de leurs excez, afin de faire
cesser, non seulement les plaintes, mais le soupçon des esprits foibles ;
& de plus, la liberté des prisonniers d’Estat, le rappel des absens, & le retablissement de vos Officiers interdits, en vn mot
l’execution entiere de la derniere Declaration.   Par ce moyen, tout ce qu’il y a de Magistrats & de particuliers
ayans le mesme suiet de benir de plus en plus la douceur de vostre
Gouuernement, seront animez d’vn semblable zele, & tascheront
de concourir auec nous à tout ce qui regardera le seruice
de V. M. Après que Monsieur le Premier President eut acheué ce Discours,
Monsieur le Chancelier prit la parole, & dit, Que si l’on
auoit fait de grandes despenses, leur employ paroissoit auantageusement
dans les grandes conquestes qui ont esté faites par les Armes du Roy ; &
rapporta entr’autres choses l’exemple d’vn ancien Romain, lequel estant
recherché par ses enuieux de rendre compte des deniers publics dont il
auoit eu le maniment estant general d’armée, creut respondre pertinemment
à la demande qu’on luy faisoit, en disant, qu’il se souuenoit qu’à pareil
iour il auoit gagné vne Victoire sur les ennemis, & en conuiant le
Peuple de monter auec luy au Capitole pour en rendre grace aux Dieux :
Qu’ainsi il estoit necessaire de se seruir de toute sorte de moyens pour resister
aux ennemis de l’Estat, & que la Reine pourroit auoir égard aux
Remonstrances de la Compagnie, & aux Raisons qu’elle venoit de luy
representer contre les Traitez à forfait sur les Tailles : Mais que n’y
ayant point de reuenu plus clair que celuy-là, il estoit pour le moins
necessaire de faire des auances sur les deniers qui en prouiendroient, afin
d’auoir vn fond pour les necessitez vrgentes de l’Estat ; que cette maniere
de secourir le Roy, estoit establie depuis long-temps, & auctorisée
mesme par le texte du huictiesme article de la derniere Declaration de
sa Maiesté, & que le desir de la Reine estoit, Que comme la Compagnie
auoit tousiours bien seruy l’Estat, elle expliquast son intention,
& la modification apposée sur cét article, en sorte que ceux qui voudroient
faire quelques auances sur les Tailles, le pussent faire auec seureté,
& sans crainte d’en estre recherchez à l’aduenir. A cela Monsieur le Premier President dit, Que tandis que les Gens
de Guerre continuëroient de commettre impunément toutes sortes de
violences iusques aux portes de Paris, & qu’ils viuroient sur les terres
du Roy comme en pays de Conqueste, ainsi qu’ils faisoient, il n’y auoit
pas lieu d’esperer grand secours du peuple de la Campagne : que les
Tailles & tous les reuenus du Roy en seroient entieremeut ruinez,
& qu’ainsi on ne seroit pas en peine de faire, ny Traité, ny auance
sur les Tailles. Qu’il n’en estoit pas besoin pour l’entretien des gens
de Guerre, puis qu’on leuoit les Estapes, & qu’on pouuoit prendre
l’argent des Receptes pour leur subsistance, au moyen dequoy on les
pourroit tenir en discipline sur les frontieres comme les années precedentes.
Et que la connoissance des Tailles appartenant à la Compagnie,
ils estoient obligez de remonstrer les desordres qui en empeschoient
la leuée. Le Rapport de ce qui s’estoit passé en cette Deputation ayant esté
fait le lendemain à la Cour des Aydes, Monsieur le President le Noir,
au nom de la Compagnie, remercia Monsieur le Premier President,
& Messieurs les autres Deputez, de la peine & des soins qu’ils
auoient pris en cette rencontre pour la Compagnie, qui témoigna en
estre fort satisfaite, approuuant les choses qui auoient esté par luy
dites, quoy qu’il n’en eut pas charge expresse de la Compagnie.

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Occurrence 49. Anonyme. DISCOVRS Sur plusieurs points cachés &... (1652) chez [s. n.] à Paris , 24 pages. Langue : français. Référence RIM : M0_1151 ; cote locale : B_15_18. le 2012-10-07 15:26:19.

d’vn autre costé, s’attaquans à nos Princes
sacrés, dont la ruïne en quelque façon qu’elle peût
estre, leur sembleroit vne grande facilité pour paruenir
à celle de Vostre Maiesté, qu’ils s’imagineroient
bien auancée, s’ils la pouuoient priuer de
tel seruiteur, si courageux, si adroit, & si des-interessé.
C’est pourquoy comme des insensez dignes
d’estre liez, ils ont voulu flestrir le lustre doüay à
leurs dignitez & de leurs merite, s’en prenans à eux
auec vn tel debordement de langue, qu’on ne voit
point en leurs écrits, la voix des hommes ; mais
les hurlemens des demons les plus noirs de l’enfer,
qui doiuent demeurer confus de honte en la
deduction sommaire que ie m’en vay faire de ce
qui c’est passé de plus important depuis que Vostre
Maiesté l’a appellé au maniment des affaires, Au commencement il trouua le mariage du Parlement auec vostre Maiesté, contracté pour le
bien & vtilité de tous les peuples : lors portant enuie
à vne chose si raisonnable & mesme necessaire,
il fit effort d’y mettre la confusion, pour s’en auantager
à nostre preiudice, & nous en empescher l’execution.
Par l’addresse & la Iustice du Parlement,
on a rompu ses pernicieux desseins donnant fin à
cét ouurage, qui par le temps s’estoit rendu fort
difficile. Et quoy que maintenant il semble que
les euenement semblent vn peu éloignez de l’attente
qu’on en auoit conceuë, cela ne peut point
alterer la bonté du conseil qu’on en auoit pris.
Quel moyen plus asseuré pouuoit-on choisir,
pour ioindre & conseruer entre les peuples vne
Paix de longue durée° ? Si depuis, des menées &
interests de cabinet ont changé ces choses, & que
des interessés, pour fomenter des diuorces qui se
formoient parmy nous, ayent eu l’industrie de
faire chasser tous les fideles François qui estoient
proche de Vostre Maiesté, sous pretexte qu’ils éloignoient
l’esprit de la Reyne de ce qu’on desiroit
d’elle ; & persecuter de nouueau tous vos bons seruiteurs,
sur des suppositions fausses & seditieuses.
Cela ne se pouuoit preuoir, estant produit par le
temps & par la folie des hommes : Non plus que
la pluspart de ces gens ne peuuent souffrir nos
Princes, parce qu’ils sont trop iudicieux à leur gré,
& trop clair voyans contre ceux qui sont portez à
la broüillerie : Non plus, que le desespoir les eust
deu saisir, quand ils virent il y a deux ans, vn
homme éloigné des affaires, duquel ils esperoient
de plus auantageuses conditions que de nostre
Parlement. Non plus, que de les voir dépitez de
la Paix faite en France, parce que ce n’auoit pas
esté en la forme & au temps qu’ils le voudroient,
& de la voir suiuie glorieusement du bon-heur de
ce Royaume, contre leur intention, parce qu’ils
n’eussent pas esté marris de nous voir tousiours occupez,
pour nous estre plus nuisibles, & pour abatre
de plus en plus la grandeur & la puissance de
cét Estat.   Qui est-ce qui eust peu coniecturer, que tant
d’inquietudes qu’on leur a veuës depuis deux ans
principalement, tant de Cõseils secrets parmy eux,
tant de voyages parmy nous ; n’estoient pas plustost
des pensées indifferentes, que des desseins cachez
pour nous causer des troubles ? Qui est-ce
qui eust peu iuger, que lors qu’on a descouuert ce
qui se tramoit en France, on les eust veu grincer
les dents contre nos Princes, parce qu’il procedoient
trop courageusement en leurs affaires pour
le bien public ? Qui eust creu, que des particuliers
dans vn Estat, eussent osé entreprendre tant
de choses, & par des deguisemens enuers leur
Roy, l’engager par surprise en des actions que
son bon naturel luy fera haïr quelque iour ; & mesme ceux qui les luy ont fait commettre : N’estant
point vray-semblable, qu’vn cœur vrayement
Royal, se puisse porter si promptement en des
changemens si notables, & preiudicier si apparemment
à ce qui est de iustice & affection enuers
ses peuples. Toutes ces choses ne peuuent quelquefois
entrer dans l’esprit humain pour les preuoir,
& fonder des Conseils pour les pouuoir
éuiter : mais maintenant nous esperons que vostre
Maiesté estant aduertie des desseins que prennent
ces peres de troubles & confusion pour ruiner entierement
vostre Estat, elle ne manquera pas d’y
prester la main, & de s’opposer à ces dangereuses
pretentions du Cardinal Mazarin, se ioignant
auec ses Princes fideles, qui ne respirent aucune
chose dans toutes leurs actions, qu’vne tranquillité
publique & vniuerselle. N’a t’on pas veu auec
quel iugement en vn si glissant passage, ils ont
heureusement secondé les intentions de vostre
Maiesté auec le bien de vos peuples, pour maintenir
& conseruer l’integrité de l’vn & de l’autre,
sans aucun preiudice du respect & affection deu a
tous les deux. N’ont-ils pas resisté courageusement
aux effors de ces seditieux, sçachant bien que
si le temps present leur en suscitoit de l’incommodité,
à l’aduenir ils en receuroient des Couronnes,
& que ce qui pourroit apporter en cela quelque
degoust à vostre Maiesté ne considerant pas
leurs vrays desseins, seroit par elle mesme approuué
& estimé digne de loüanges, comme chose qui
tourneroit au bien & repos de toute la France, &
à l’affermissement de vostre authorité Royalle.   Et comme quelques esprits vouloient troubler
ces affaires & en retarder l’effect si necessaire ; l’industrie
de ces genies puissans à tirer profit de toute
rencontre, fit qu’il sçeut appaiser ces tumultes, &
confondre ces pernicieux qui vouloient empescher
vne affaire si auantageuse à tous. Et le fruict
en a esté si grand en la forme qu’il s’y est comporté,
que cent millions d’or, & la vie de cent mille hommes,
n’y seroient pas à pleindre, veu les gens à qui
on auoit affaire, qui vouloient éluder vn accord si
puissant, sous le pretexte de conseruer la paix en vn
lieu qu’ils ne pouuoient occuper sans iniustice ;
comme si le Roy l’eust voulu destruire luy qui outre
le titre glorieux de Dieu donné, surpasse en Pieté
& Vertu tous les Princes du monde. Et pour comble de la hardiesse & ferme resolution
de ces nobles courages, en l’execution des
volontez de sa Maiesté, on a veu comment ils se
sont portez en la detention de Monsieur de Chauigny,
qui auoir vne puissance absoluë sur l’esprit
de Monsieur le Duc d’Orleans, & de Monsieur le
Prince, en laquelle non seulement ils ont suiuy
l’inclination & l’auantage du Roy, mais lors que
l’execution en fut faite, sur ce qui leur fut demandé s’ils en auoient eu la connoissance, ils le confesserent
hautemẽt, monstrãt qu’aux seruices qu’ils
rendoient, leurs cœurs incapables de crainte, ne
souffroient point vne lasche dissimulation, mesme
en vne màtiere qui ne pouuoit pas moins porter
qu’vn tres-grand trouble dans l’Estat, suiuy
d’vn diuorce dangereux, & d’vn feu allumé
dans la maison Royale, qu’ils voudroient plustost
esteindre de leur sang, que d’en souffrir l’embrasement.
Comme tout le monde leuoit les yeux &
les mains au Ciel d’apprehension. Dieu en vn instant
changea les craintes en ioye, Monsieur s’estant
porté par sa sagesse à tesmoigner au Roy & à
la Reyne sa mere, qu’il ne se despartiroit iamais de
l’amour, respect & obeïssance qu’il leur deuoit :
Lequel fut suiuy de pareils tesmoignages que
Monsieur le Prince fit rendre à sa Maiesté : De laquelle
on ne sçauroit assez loüer & recommander
la fermeté, la resolution & le bon conseil qu’elle
prit en toutes ces occasions, afin de trouuer vn remede
aux maux qui sembloient menacer son Estat :
pour lesquels éuiter, & dissiper tous les nuages qui
commençoient à se former, elle n’a rien espargné :
Aussi on vid que lors qu’il s’agist du repos de
l’Estat, rien ne les peut retenir : & que toutes sortes
de considerations de sang de parenté & d’amitié
ne les touchent point, Ayans pour seul but le bien
du Roy & de son peuple, Pour lequel maintenir,
on les voit à tous momens quitter tous les plaisirs
& contentemens, pour se donner aux peines &
aux trauaux, dans lesquels ils ont esté continuellement
occupé ; Et dans les perils de la guerre, dans
les maladies contagieuses & mortelles qui ont
souuent remply leurs cartiers, leurs propres logemens,
emporté leurs domestiques, & ceux mesme
qui estoient les plus prés de leur personne & de
leur faueur, Et dans les chagrins de se voir contrains
d’vser de toute sorte de rigueur, contre
leurs natures doux & benins, à l’endroit de ceux
qui voulans suborner les plus fidels, vouloient renouueller
les maux de France. Quelle pitié de la
voir veuë preste d’estre consumé de toutes parts,
pour l’ambition de quelques particuliers ? Quelle
pitié de voir vn si bel Esprit & vn si grand cœur
que celuy de Monsieur le Prince, si capable de
rendre des biens indicibles à ce Royaume preuenu
& obscurcy par des tenebres artificielles qu’on luy
mettoit deuant les yeux ? Ma plume n’est pas assez
forte pour representer l’horreur d’vn si pernicieux
dessein : prrtant i’en quitte la pensée, pour
ne perdre pas ma piste, en cessant de poursuiure les
biens que cét Estat possede par les laborieux seruices
de ces nobles Princes, & les mal-heurs qui
luy sont arriués par la conduite de ce Ministre.
L’air retentissoient de tous costez, de souspirs &
de cris espendus par les vefues qui perdoient leurs
marys, par les Peres qui perdoient leurs enfans,
par les enfans qui se voyent sans Peres : Sang &
larmes qui pourroient enfin attirer l’ire & le
courroux du Ciel sur luy, s’il ne pouruoyoit à vn
mal dont le remede estoit en sa puissance. Ce furent
donc nos Princes qui penserent fort serieusement,
qu’il falloit mettre la main à l’œuure pour
satisfaire aux pieux sentimens de leurs Rois, &
oster de son Estat vn mal-heur qui auoit causé tant
de funestes accidens. Pourquoy faire se ressouuenans
des infortunées filles. Milesiennes, qui se
pensoient immortaliser en se defaisant elles-mesmes,
& qu’on ne pût destourner d’vn si tragique
dessein, sinon lors qu’on remplit d’infamie ce en-quoy
elles constituoient leur principal honneur,
faisant obtenir par la honte ce que l’amour de la
patrie, des parens, & la crainte des loix, n’auoit
sceu faire ; Se resolurent de suiure ce conseil, par
ce celebre Edict qu’ils en voulurent dresser ; &
oster l’excez de la rigueur contenuë dans les premiers,
reduisans cettuy-cy aux pertes de l’honneur,
des biens & des charges qu’on possedoit : Dont
nous voyons vn si prompt effet, qu’il n’y a plus de
doute, qu’en fort peu de temps nous n’apperceuions
perir cette detestable coustume, que lé diable
ennemy du genre humain a establie parmy nous.
Ce chastiment d’vn fils de Mareschal de France,
qui a este despoüillé des honneurs que les longs
seruices de son Pere luy auoient fait meriter, pour
auoir esté le premier infracteur de cette saincte loy,
seruira d’exemple à ceux qui ne sçauent pas conduire
vn Estat ; retiendra force gens, qui craindront
grandement de perdre ce qu’ils possedent,
& ce qui est tres-difficile d’acquerir quand on la
perdu. Les bannissemens qui suiuent, les chagrins
qui se trouuent dans les maisons apres tant de desastres,
sont si sensibles qu’ils rendent la vie mesme
insupportable. Ainsi peut-on dire qu’on a trouué
l’vnique moyen pour chasser les furies qui nous
agitoient, & que nos Princes nous ont deliuré des
plus horribles maux qui affligerent iamais Estat,
qui pouuoient à la fin perdre cettuy-cy parla malice
où les seditieux s’addonnoient, ne se parlant
plus que de nouueaux desseins tramés contre le
repos public, & le bon-heur des peuples.   Qui a fait iuger, combien il importoit de paracheuer
cette action, qui dissipoit tant d’orages,
affermissoit la Paix, & donnoit esperance de voir
bien tost augmenter la maison Royalle, & par là
confondre ceux qui n’en demandoient que la ruine,
pour dans vn renuersement de toutes choses,
trouuer l’impunité à commettre tout ce que des
humeurs déreiglées sçauroient penser. Et c’est ce
qui a fait dire à vn homme fort renommé entre les
Espagnols, qu’il se voyoit bien que le Roy non
seulement estoit remply de beaucoup de sagesse, mais encores accompagné d’vn grand-heur, d’auoir
peu auoir dans son regne, vn Conseiller si
courageux & si fidelle, que ce grand Bruxelle, lequel
auec tant d’addresse auoit peu penetrer des
affaires si obscures, & tellement entortillées, qu’à
les démesler il n’auoit pas fallu vne mediocre prudence,
mais l’auoir en souuerain degré, estant par
dessus tous les hommes qu’il connoist n’estans pas
estrange si on l’estime, veu les seruices qu’il rend :
Loüant sur tout, & exaltant sa conduitte en ce
chef, de n’auoir point voulu donner conseil pour
l’accomplissement de ce meilleur dessein comme
ayant sçeu iuger, combien aisément les choses du
monde changent de face par la diuersité des rencontres,
& que ce qui a des fondemens plus solides,
est souuent renuersé par la malice des hommes.
Ce qui est d’autant plus vray, qu’au temps de
la conclusion, il y eut des esprits si méchans, que
de vouloir apporter du trouble en vne action si
saincte, & faire trouuer du mal & de la crainte en
vne chose où toutes sortes de biens se trouuoient.
Cela fut principalement cause qu’il ne iugea pas à
propos, de se charger d’vn si grand poids, se contenant
auec cette ingenuë candeur qui luy est naturelle,
de representer au Roy toutes les raisons
qui l’en pouuoient dissuader, & celles par lesquelles
il y pouuoit estre conuié. Afin que par vn choix
libre, il se portast à ce qui seroit plus conforme à
son humeur, estant vne matiere où sa Maiesté seule
pouuoit deliberer apres auoir entendu les inconueniens,
& les biens qu’elle en deuoit attendre,
& afin que la gloire en fust toute sienne, & ses
seruiteurs garentis, des succez desquels autre que
Dieu ne pouuoit respondre. Et cét Estranger estoit
rauy, quand il ouït raconter les Paroles de ce Sage
Prince, qu’il tint pour declarer la resolution qu’il
en prenoit, Qui estoient, Qu’il pourroit y auoir
quelques raisons qui sembleroient le deuoir diuertir,
& luy oster la pensée de voir son seruiteur : mais que
le bien & seureté de son Estat le requeroit. Qu’à cela il
preferoit tout ce qui estoit de sou particulier. Partant
qu’il prenoit cẽt aduis, Protestant qu’il ne verroit iamais
de bon œil ceux qui l’en voudroient destourner.
Que puis que ses intentions estoient bonnes, il n’en attendoit
que de bons euenemens : Et que pour des effets
contraires, il auoit en main la puissance & les remedes.   Voila l’estat des affaires generales, depuis que
les Princes Illustres en ont eu la conduitte, Qui
me fera pleindre auec le Prophete Royal, & dire,
Pourquoy est ce que les gens se sont minutez, & que
les peuples ont pensé choses vaines ? Et demander en
leurs nom, ce que nostre Seigneur faisoit aux Iuifs,
Pour laquelle de ces actions, est-ce que vous me voulez
lapider ? Et au mien, Pour laquelle est-ce que vous
auez inuenté tant d’impostures ? Ce sera peut-estre pour les actions particulieres de sa vie : C’est-là où
ie vous attendois, calomniateurs, pour vous donner
le coup de la mort, & vous voir briser comme
les vagues contre les escueils. Car quels Princes
a-t’on iamais conneu plus vertueux, plus prudents,
plus veritables, & amateurs du bien public.
Ceux qui les voyent enuironnés en tous les lieux
où ils sejournent, & tous les bons François auront
bien de la peine, à croire ces gens qui n’ont monstré
leur prudence, qu’à se tenir cachez : estans tres-asseurés
que si on les connoissoit, qu’on les courroit
à force pour les assommer auec des pierres,
comme des bestes enragées, dignes de la hayne publique
par leur petulante humeur, qui comme à
ces peuples barbares, leur fait maudire la beauté
du Soleil. Il leur suffit de sçauoir pour leur consolation,
ce que le mesme Prophete Royal dit à telles
gens, Que celuy qui habite és Cieux s’en rira, & le
Seigneur se mocquer a d’eux ; Et que ce sont des ennemis
du public, qui en veulent à sa personne : Et de
se glorifier auec cét excellent Romain, de ce que
ceux qui entreprennent de se declarer ennemis de
l’Estat, se proposent en mesme temps de luy denoncer
la guerre : Et que c’est chose ordinaire de
voir ceux qui manient les affaires, exposez comme
sur vn theatre, à la haine de tous les malcontens.
En quoy ie iuge qu’ils sont grandement à
plaindre, de ce que leurs meilleures actions sont
sujettes, non seulement d’estre oubliées, mais
d’estre calomniées par ces Monstres agitez de la fureur
de Caïn, meurtrier de son frere, pource qu’il
estoit plus homme de bien que luy. Apres tant de
trauaux soufferts en bien seruant, il est asseuré que
lors que Vostre Maiesté comme vn autre Assuerus,
se fera lire ses Annales, esquelles il verra tant d’actions
signalées, tant de soins, tant de veilles, pour
faire dissiper les troubles du dedans & du dehors,
& faire étouffer ce Ministre fi dangereux à la
Couronne, Qu’elle tiendra le traistre Amant pour
abominable, & que ces fidels Mardochées seront
éleues en la gloire qu’ils meritent. Vostre Maiesté
voit bien que si on le hayt, & si on fait des desseins
& des entreprises contre sa vie ; ce n’est que pour
luy estre fidelle, mettant sous les pieds toutes considerations,
capables de retenir les plus asseurez,
pour vous seruir à vostre gré.  

FIN.

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Occurrence 51. Anonyme. ARTICLE PRINCIPAL DV Traité que Madame de... (1650 [?]) chez [s. n.] à [s. l.] , 4 pages. Langue : français. Sans page de titre.. Référence RIM : M0_400 ; cote locale : A_9_25. le 2012-04-13 10:31:47.

ARTICLE PRINCIPAL DV
Traité que Madame de Longueville &
Monsieur de Turenne ont fait avec
Sa Majesté Catholique. Afin que personne ne puisse douter
que ce Traité ne soit aussi utile à toute
l’Europe, qu’il est glorieux à ceux qui
l’ont fait: Afin que tout le monde sçache
que son principal but regarde le repos de
la France, & qu’on n’ait plus de lieu d’ignorer
qu’un si grand bien dépend de la liberté
de Messieurs les Princes. I’ay jugé
qu’il estoit necessaire d’en donner au public
le premier Article dont tous les autres dépendent,
& qui est conçeu en ces termes. Les forces de Sa Majesté Catholique
estant jointes à celles de Madame de Longueville
& de Monsieur de Turenne, on
travaillera aux deux fins susdites; qui sont d’acheminer & d’establir une Paix juste,
égale & seure entre les deux Couronnes,
& de procurer la liberté à Messieurs les
Princes de Condé & de Conty, & Duc de
Longueville, sans poser les armes, ny abandonner
l’entreprise commencée, jusques à
ce que l’on ait effectivement obtenu l’une
& l’autre desdites deux fins; & que conformément
à cela, Sa Majesté Catholique
ne fera aucune paix sans y comprendre
la liberté de mesdits Sieurs les Princes
& Duc, &c.   Ainsi donc puis qu’il n’y a que ce chemin
pour arriver à la paix, & qu’elle est absolument
attachée à la liberté des Princes; C’est
aux François à juger s’ils ne sont pas obligez
en conscience de hazarder leurs biens
& leurs vies pour les delivrer, & pour rendre
le repos à leur Patrie, & avec d’autant
plus de raison que chacun sçait comme les
Princes sont detenus injustement pendant
une minorité, sans aucunes formes, contre les privileges de leur naissance, & contre
les loix du Royaume, par un Estranger que
les Parlemens ont condamné: Et que la
paix n’est retardée que par la haine particuliere
que cét estranger porte à nostre Nation,
& par le desir qu’il a de nous tenir toûjours
dans les malheurs de la guerre, afin
que pendant nos calamitez il puisse profiter
de nos troubles pour assouvir son avarice
insatiable & satisfaire à son ambition déreglée.   Pour détromper les peuples des fausses
impressions que le Cardinal Mazarin
s’efforcera sans doute de jetter dans l’esprit
d’un chacun, touchant le Traité que Madame
de Longueville & Monsieur de Turenne
ont fait avec Sa Majesté Catholique, ils
declarent que tout ce Traité ne consiste
qu’en deux points seulement; la liberté de
Messieurs les Princes & la Paix. L’un est si
juste, l’autre si utile & si necessaire au bien & repos de l’Estat, que tous les bons François
y ont un égal interest, & la condition
speciale par laquelle on s’est engagé que
Messieurs les Princes ne seront point libres,
qu’aussi-tost & immediatement apres on
ne travaille incessamment à la Paix susdite,
monstre clairement si Madame de Longueville,
Monsieur de Turenne, & tous
ceux qui suivent leur party se sont portez à
cette entreprise par quelque motif de vengeance
ou de passion particuliere, puisque
le but de leurs desseins n’est pas plus pour
tirer de l’oppression des Princes detenus
contre toute sorte de raison & de droit, que
pour rendre à tout le Royaume la tranquillité,
de laquelle il y a si long-temps qu’il n’a
jouy, & à laquelle il n’y a point de gens
d’honneur & de probité qui ne soient obligez
de contribuer de toute leur puissance.  

FIN.

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