Anonyme [1652], LES SOVSPIRS DES FLEVRS DE LYS, ADDRESSÉES AV ROY ET A LA REYNE. , françaisRéférence RIM : M0_3706. Cote locale : B_3_26.
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Il est vray que le Roy est ieune, & qu’il l’amuse,
Car à tout ce qu’il dit il le croy fermement,
Mais il ne connoist pas du Mazarin la ruse,
Qui fait le bon valet, mais par vn faux semblant.

 

 


Enfin il a en Cour vn tres-grand priuilege,
Et les Grands n’y sont pas comme luy respectez,
Ie croy qu’asseurément il a du sortilege,
D’estre si absolu auprés leurs Majestez.

 

 


Quoy pour fauoriser vn homme de sa sorte,
Les Princes ne sont pas receus en leur maison,
Ie n’y sçaurois penser, la passion m’emporte,
De voir ce procedé qui est contre raison.

 

 


Et pour vn adoptif les enfans legitimes
Se verront déchassez, & ils perdront leur droit :
Peut-on faire cela sans faire de grands crimes ?
Qui diroit autrement, insensé il seroit.

 

 


Les Princes mes Enfans, Appuys de la Couronne,
Qui de sa Majesté deuroient estre cheris,
Estant de son Estat les Remparts & Colomnes,
Se voyent moins honnorez que des gens de bas prix,
prix.

 

 


N’ay-je pas bien sujet de me voir indignée
Contre le Mazarin qui flétrit ma beauté,

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