Anonyme [1652], PLAINTES DV GAGNE-PETIT DE LA COVR, DEPLORANT SON MAL-HEVR, & donnant aduis au Roy par vn de ses Gentils-hommes sur la conduite des affaires presentes. , français, latinRéférence RIM : M2_154. Cote locale : B_3_20.
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actions & sa conduitte. C’est pourquoy ie suis venu dans
cette bonne ville, [1 mots ill.]mieux y iure en repos, que
[3 mots ill.] tous les [1 mot ill.] l’esclausage dans la suitte de
ce [1 mot ill.] Mais comme ie suis bon Patriote, ie n’ay
voulu manquer de contribuer pour la paix de France,
selon la petite estenduë de mon pouuoir, & desabuser
sa Maiesté qui se laisse emporter à la volonté de ce seditieux
Ministre. Ayant donc trouué l’occasion fauorable,
& n’osant pas de mon chef approcher de sa Maiesté,
ie luy ay fait tenir ce dernier aduis cy dessous escrit
par vn de ses Gentils hommes le plus fidele.

 

SIRE, Il y a si long temps que vos subiets patissent
parmy les guerres ciuiles incitez par le Cardinal Mazarin,
qu’il ne leur reste plus rien que les plaintes & les
remonstrances qu’ils font à vostre Maiesté dans leur affliction
la plus grande. Vostre Royaume est tellement affoibly
de puis tant de troubles, qu’il faut auouer que
les fondemens se trouuent tout a fait ébranlez, & la plus
part des racines de ce grand Arbre se voyent descouuertes,
& menacent de grande stereliré. Vostre Estat me fait
ressouuenir de ces belles Cometes, qui pour quelques
mois luisent la baut en l’air, tant que dure la matiere cõbustible,
dont elles sont composées ; nous voyons paroistre
leur belle cheuelure, elles sont, si vous voulez, plus
agreables ques les Estoiles fixes de ce grand Firmament :
Mais dedans quelque temps cette Comete se perd, se
dissipe, & disparoist à nos yeux, laissant seulement apres
soy matieres de discours, comme elle auoit donné pendant
sa subsistance de l’admiration. Vous en ferez de
mesme, si vous n’y preuoyez Quoy donc ? le seul moyen
d’euiter tous ces mal heurs, est de vous attacher auec
vos peuples par le clou argentin d’amour & de bonté, de
les [illisible] ceuoir en vostre protection, & les couurir sous vos
[1 mot ill.] contre l’effort de leurs ennemis & les vostres :
l’appelle vos ennemis, ceux qui par vne feintise toute
cachée estant aupres de vostre personne, abusent de vostre



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