Anonyme [1649], PREDICATION D’ESTAT FAITE DEVANT TOVTE LA COVR. Sçauoir si vn Souuerain, peut selon Dieu faire des fauoris; & quels fauoris il peut faire. , français, latinRéférence RIM : M0_2839. Cote locale : A_7_7.
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Ioseph, s’il l’en iuge capable, & luy dire, Dominare in
medio inimicorum tuorum, ou bien, ponam inimicos tuos
scabellum pedum tuorum ? & luy dans cet estat ne doit-il
pas reconnoistre les faueurs qu’on luy fait, extendit manum
suam super me, ou bien, læua eius sub capite meo, ou
bien, ideo dilexit me rex, & introduxit me in cubiculum
suum ? ils doiuent tous deux auoir ces sentimens, le
Souuerain d’accroistre tousiours son fauory & le fauory,
de reconnoistre ses graces.

 

I’ay promis au commencement de ce discours, d’y
mesler l’interest de Dieu, & c’est ce que ie vay faire. Le
fauory se voyant donc eleué dans la grandeur, que
doit-il faire ? il doit reconnoistre non seulement le
Souuerain qui luy fait du bien, mais le Souuerain des
Souuerains, qui en est la premiere cause, il doit remettre
tout son bon heur entre les mains de sa prouidence ;
reconnoistre que c’est luy qui dispense les
sceptres & les Couronnes, qui regit les volontés, &
qui dispose de la fortune comme bon luy semble.
Mais cõment le reconnoistre ? par vne conscience pure
& par aumosne, qu’on doit faire à ses pauures, s’il
le fait il ne doit point douter apres cela, que centuplum
accipiet, & vitam æternam possidebit.

Quelle conclusion tirerons nous de tout ce discours,
de disposer les Princes à faire des fauoris ? leur
naissance leur donne ces pensées de disposer les personnes
à auoir ces iustes sentimens, la nature les y inuite.
Concluons donc par vn autre point, & inuitons
& les Souuerains à reconnoistre Dieu, comme dependans
de luy, & les peuples à reconnoistre tous les



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