La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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Mais par dessus toutes ces belles qualités, éclattoit
l’Empire de ses passiõs, qu’il gouuernoit auec
tant d’adresse, que leurs actiõs n’interrompoient
point ses desseins, & ne troubloient aucunement
ses entreprises : de quoy ses ennemis estoient
fort estonnés. Ie m’engagerois dans vn long
discours, si ie descendois à quelques actions particulieres,
pour montrer sa genereuse constance
dans la victoire de ses passions ; Ie ne puis pourtant
passer sous silence, ce que i’ay veu a Lyon
lors que LOVYS XIII. son Roy, & son Maistre,
tomba malade à l’extremité, & fut abandonné
des Medecins : ce fut dans cette conioncture de
tristesses, & d’affaires, que nostre genereux Ministre
témoigna vn Domaine absolu sur les mouuemens
de son esprit, & les inclinations de sa nature :
compatissant d’vn costé à l’affliction de son
cher Prince, qu’il ne quittoit ny iour ny nuict : &
ne cessant de l’autre, de mettre ordre aux guerres
d’Italie, auec vne égalité d’esprit, & vne diligence
merueilleuse.

Bel exẽple
de l’empire
que le
Cardinal
Duc de Riche
lieu
exerçoit
sur ses passions.

L’an 1630.
durant les
guerres
d’Italie, &
de Sauoye.

Il ne faut point douter, que la France n’ait de
grãdes obligations, à la memoire de tres-Illustres
Cardinaux, qui ont beaucoup cõtribué à la gloire
de nostre Monarchie ; la rare prudence du Cardinal
de Ioyeuse, la sçauante plume de Du Perron,
la negotiation d’Ossat, la douceur du Cardinal
de Rets, la pieté de Sourdis, la deuotion de Berulle,
la Religion du Cardinal de la Rochefoucaut,



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