Anonyme [1651], LA MILIADE OV L’ELOGE BVRLESQVE DE MAZARIN, POVR SERVIR DE PIECE DE CARNAVAL. Seconde Edition, reueuë & corrigée par l’Autheur. , françaisRéférence RIM : M0_2467. Cote locale : C_11_10.
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Ainsi dans les reiouyssances
Nous perdismes nos doleances
Et ce fut à qui par le vin
Chasseroit le mieux son chagrin :
Tant que chacun en son négoce
Ne redoutant plus rien d’atroce,
Va qua de mesme que deuant.
Tous auoient en poupe le vent,
Alors la Dame Comedie
Qui s’estoit vn peu refroidie,
Commença de se rechaufer,
Et sceut si peu se ratifier,
Que des appas de son theâtre
Tout le Monde fut idolâtre.
Sur tout quand au petit Bourbon,
A Bourgogne ayant fait faux-bon,
Elle étala son Androméde
A tous soucis le vray remede,
Et de qui l’Illustre beauté
Charma iusqu’à sa Maiesté.
Ses Princes & tous personnages,
Qui s’entẽdent aux beaux ouurages.
Mais quoy, de stable on ne void rien,
Et le Demon Sicilien
Dont l’esprit de mercure roule,
Comme fortune sur sa boule :

 

 


Ce Politique chicaneur,
Trop tost las de nostre bon-heur,
Luy fit bien viste faire flandre,
Par vn autre nouuel esclandre,
Dont s’aduisa le fin matois
En moins de temps que de six mois.
Ie suis fort marry pour sa gloire,
De dire sa ttahison noire,
Mais chacun la sçait comme moy
Qui n’en eus pas petit émoy.

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