Anonyme [1649], LES COMME ET AINSI DE LA COVR , françaisRéférence RIM : M0_717. Cote locale : C_2_38.
DIALOGVE DE IACQVEMARD ET DE LA SAMARITAINE du Pont-Neuf. Iacquemard.
Rare honneur du Punt-Neuf, belle Samatitaine Vostre amy Iacquemard vous donne le bon iour ; Il vous escrit ces vers pour vous rendre certaine Combien depuis deux iours il a pour vous d’amour.
La Samaritaine.
Roy de ce vieux donjon ou les Demons se cachent, Veillant comme vn dragon, Iacquemard mon soucy, Ie veux que tous les Dieux, & tout le monde sçache, Si vous m’aymez bien fort, que ie vous ayme aussi.
Iacquemard.
Les vents plus frizottez qui sortent de la Seine M’ont conté la grandeur de vos perfections De puis si i’ay vescu, ie n’ay vescu qu’en peine Vous dediant ma vie & mes affections.
La Samaritaine.
Depuis deux ou trois iours l’vne de ces corneilles Que l’on voit si souuent sur vos bras s’abaisser, De vos rares vertus m’a conté la merueille, Et depuis ce temps-là ie n’ay peu reposer.
Iacquemard.
Ie vous garde vn beau nid de crecerelles grises Qui s’ébattent ensemble & voleront demain La Nature desia les a si bien apprises Qu’elles viennent souuent becqueter en la main.
La Samaritaine.
Ie vous garde vn present de mitaines fort bonnes A réchauffer vos mains qui tiennent le bétail, Et lors que les chaleurs halleront les personnes Vous aurez de mon coffre vn pareil esuentail.
Anonyme [1649], LES COMME ET AINSI DE LA COVR , françaisRéférence RIM : M0_717. Cote locale : C_2_38. |