Anonyme [1649], LES COMME ET AINSI DE LA COVR , françaisRéférence RIM : M0_717. Cote locale : C_2_38.
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Iacquennard.

 


Ie veux que les grands vents vous donnent pour aubades
Les abois des mastins, & les cris des hibous,
Et que mille Demons fassent des serenades.
Desguisez en corbeaux tout à l’entour de vous.

 

La Samaritaine.

 


Mon cœur vous n’entendez qu’vne triste Musique,
Les cris du Chat-huant, les heurlemens du lou,
Et moy i’entends siffler les courtaux de boutiques
Et dix mille Lacquais qui chantent le filou.

 

Iacquemard.

 


Ie ne fais rien icy que sonner vne cloche
Au lieu de commander à quelque bataillon,
Mais s’il plaist aux destins qu’vn iour ie vous approche
Ie m’attends de sonner vn autre carillon.

 

La Samaritaine.

 


Inuincible valeur dont ie suis idolatre
Que ne puis ie le vol d’vn Vautour emprunter,
Ou que n’ay ie vn vaisseau comme auoit Cleopatre
Pour chercher mon Antoine & mes yeux contenter.

 

Iacquemard.

 


Bien que le Ciel cruel contre nous deux s’irrite
Ie ne veux pas pourtant ceder à ta valeur,
Mais imitant les Roys dont l’orgueil ie dépite
Ie vous veux espouser comme eux par Procureur.

 

La Samaritaine.

 


O digne Iacquemard, la gloire vniuerselle,
L’attente de mon ame & l’honneur des maris,
Aymez-moy de bon cœur, si ie ne suis pucelle
N’esperez pas iamais en trouuer à Paris.

 

FIN.

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Anonyme [1649], LES COMME ET AINSI DE LA COVR , françaisRéférence RIM : M0_717. Cote locale : C_2_38.