La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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Comme il ne voit rien au dessus de luy sur la terre,
il desire naturellement que dans le Ciel, tout releue
de son Empire. Le premier homme eut cette
passiõ, qui fut cause de sa desobeïssance, & l’origine
de nostre mal heur : l’exemple de son chastiment
n’a pû faire mourir ce desir, en l’ame de
quelques Princes mondains, qui foulans au pieds
les Sacrées maximes de la Religion, se sont éleués
au dessus de la condition de leur nature, obligeans
les peuples à leur rendre des respects, qui
ne sont deus qu’à la Diuinité.

 

On rapporte de Neron qu’il prenoit plaisir, à
décapiter tous les Dieux de Rome, & qu’il enchassoit
sa teste sur leurs troncs, afin que luy seul
fust tous les Dieux ensemble ; mais toutes ces
Idoles furent precipitées dans le Tybre, pour détester
cet Empereur, & tous les monstres des fausses
Deïtes. Encore qu’Herode meritast pour ses
sacrileges, d’estre confiné dans les abysmes, il ne
laissa pas de se flatter du titre de Dieu, & de s’attribuer
tous les dons de nature, que le Ciel luy
auoit accordé. Sa cruelle, & honteuse mort a fait
connoistre à la posterité, que cet homme qui
pretendoit de commander aux astres, ne meritoit
pas d’occuper vn poulce de terre.

L’impieté
des Roys
enfante
l’Atheisme,
& l’Idolatrie.

Caligula pour se faire adorer, se mettoit au
milieu des Statuës de Castor, & de Pollux, &
s’attribuoit tous les honneurs, qu’on rendoit à
ces fausses Deïtes. Domitian fit bastir vn Temple,

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.