La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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& dresser des Autels, ou les Prestres luy immoloient
des Hosties ; de sorte que celuy qui
n’auoit aucune Religion pour le vray Dieu, vouloit
obliger les hommes à luy presenter des Sacrifices.
Et ce monstre infame Heliogabale, deffiant
le Ciel, deffendit de réconnoistre toute autre
Diuinité que luy sur la terre ; mais il paya par
l’infamie de sa mort, l’ambition de sa detestable
vie. Nous remarquons dans les Histoires prophanes,
que les Empereurs infideles, se glorifioient
du titre de Diuin, que le peuple leur donnoit,
pour faire entendre, qu’ils tiroient plustost
leur origine de la race des immortels, que de la
masse des humains.

 

Quelques
exemples
des Roys,
qui ont
voulu se
deïfier.

Ie ne m’estonne pas de voir des Princes, nourris
& éleuéz dans l’impieté, ennemis de la vraye
Religion, priués de la connoissance de la Foy,
tomber dans l’Atheisme, & faire profession de
l’Idolâtrie ; puis qu’ils sont tant honorés de leurs
subiects, & que les courtisans deifient mesme
leurs crimes. Si les Roys plus Saincts, & plus Religieux,
ont assés de peine d’estouffer les sentimens
de vanité, & de resister aux menuës complaisances,
qui naissent par les hommages, & les
respects, que leur rend le public ; Que faut-il dire
des ieunes Monarques, qui iamais n’ont appris à
surmonter leurs mauuaises inclinations, & n’ont
pas esté stilés au combat des Passions ? Ce n’est pas
chose nouuelle, qu’ils suiuent la pante de leur nature,

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