Anonyme [1649], LA COVRONNE DE LA REYNE, ENVOYÉE DV CIEL A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_809. Cote locale : C_1_49.
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Mais, MADAME, toutes ces Couronnes
ne sont rien en comparaison de la vostre,
puis qu’elles n’ont de soy ny vertu, ny merite,
ny excellence ; qu’elles sont inanimées, & incapables
de la gloire ; là où la vostre est d’vn
prix infiny ; digne de la possession de Dieu
mesme, & assez éclattante pour illuminer la
Celeste Hierusalem, & repandre dans la veuë
de tous les Saincts, les rayons d’vne lumiere
eternelle. Et certes, MADAME, qui considerera
la cause, le commencement, le motif,
la durée de vos souffrances & de vos persecutions,
conclura hardiment qu’elles sont tres-grandes,
& au delà de l’imagination des hommes.
L’on ne veist iamais Princesse plus affligée,
mais aussi le Ciel n’en fist iamais naistre de
plus vertueuse ; & si Dieu n’éleue, & n’estime ses
Eleus qu’autant qu’ils sont humiliez & méprisez,
ne pouuons-nous pas dire, que les Anges
mesmes ne peuuent exprimer les grandeurs
de vostre ame, puis qu’ils ne sçauroient comprendre
les disgraces de vostre Esprit : & que
vos peines aussi bien que vostre vertu leur sont
égallement inconnus.

Neantmoins, MADAME, sçachez vne verité,
de laquelle vous ne deuez aucunement douter,
que les personnes les plus affectionnées à
vostre seruice, cõme les ames les plus adonnées
à la pieté, s estõnent auec raison comment Dieu

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Anonyme [1649], LA COVRONNE DE LA REYNE, ENVOYÉE DV CIEL A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_809. Cote locale : C_1_49.