Anonyme [1649], LA COVRONNE DE LA REYNE, ENVOYÉE DV CIEL A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_809. Cote locale : C_1_49.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 8 --

permet que tant de langues prophanes insolentes,
& enuenimées, osent ternir la blancheur
de vostre innocence, noircir les lis de vostre reputation,
interpreter vos pensées & intentions
en mauuaise part, blasmer vos desseins, & accuser
toutes vos actions. N’est-ce pas vn crime
qui merite tous les supplices de la terre, & toutes
les flammes de l’Enfer, que d’attaquer la
Chasteté d’vne Reyne de qui l’integrité est si
vniuersellement connuë ? C’est auoir vne ame
de Demon, que de croire vne chose impossible
à vne Dame vertueuse, comme vous
estes, & auoir vne langue semblable à celle des
damnez, qui ne vomissent iamais que des iniures,
& des maledictions. Que si, au dire de
Rupert, Iudas se pendit & se desespera, non
pas pour auoir vendu son Maistre, mais pour
l’auoir accusé faussement & meschamment
d’impudicité ; croyons asseurément que tous
ceux qui par leurs lasches médisances soüillent
l’honneur de la Reyne, periront malheureusement.
Non, non, MADAME, nous ne pouuons
esperer ny tranquillité, ny paix, tandis
que nous manquerons aux respects que meritent
vos iustes grandeurs, & le Ciel nous deniera
tousiours ses graces, ses faueurs, & ses benedictions,
tant que nos bouches par leurs inuectiues
défigureront la beauté de son image, &
la parfaite idée de sa puissance.

 

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1649], LA COVRONNE DE LA REYNE, ENVOYÉE DV CIEL A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_809. Cote locale : C_1_49.