Laffemas, abbé Laurent de [?] [1649], LA GVERRE CIVILE EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1522. Cote locale : C_4_29.
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Que viuant en determiné
Il tua son frere puisné.
Et sçauez-vous bien la querelle
Qui rompit l’amour naturelle
De ces freres qui sans delit
Pouuoient receuoir dans leur lit
Vne seur faute d’autre femme
Ce qui maintenant est infame ?
C’est que Caïn ce gros vilain
Dont l’esprit fut tousiours malin
Voyoit que d’Abel les oüailles
Estoient grasses comme des cailles,
Et celles de ce fier aspic
Auoient moins de graisse qu’vn pic :
Tellement qu’vn iour ce prophane
Auec la machoire d’vn asne
A son frere cassa les dents
Il y a prés de six mil ans.
Il pourroit bien dire au Poëte,
Vrayement vous n’estes qu’vne beste,
Car contre qui pouuois-ie alors
Faire de barbares efforts,
Que contre mon pere ou ma mere,
Il valoit mieux tuer mon frere.
Mais certes c’est vn argument
Digne d’vn mauuais garnement.
Car moy d’vne replique forte
Ie le confondrois de la sorte.
Quoy meschant hay d’vn châcun
Il n’en faloit tüer pas vn.

 

 


Cependant Abel sans nul crime
A son frere sert de victime,
Et voila le commencement
De ces guerres sans fondement.
Si le vous racontois en suite
Du fameux peuple Israëlite
Les seditions, les rumeurs,
Effets de mauuaises humeurs
Et tout ce qu’en conte l’histoire
Que l’on est obligé de croire,
Ie vous serois pour le certain
Plus long que n’est vn iour sans pain,
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Laffemas, abbé Laurent de [?] [1649], LA GVERRE CIVILE EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1522. Cote locale : C_4_29.