Anonyme [1649], LA GVEVSERIE DE LA COVR. , français, latinRéférence RIM : M0_1533. Cote locale : C_5_33.
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domestiques de la pluspart des Courtisans
murmurent de ce qu’on leur retient leurs gages,
qu’au lieu des deux paires d’habits qu’ils
auoient par an, ils portent le mesme habit en
Hyuer & Esté. Ce qui deroge fort, disent-ils :
Et qui plus est, on leur a osté la moitié de
leurs viures, mesmes les laquais ou valets de
pied ont suiet de se plaindre de les faire troter
tous les iours comme des lutins, & ne leur
bailler, au lieu de pinte ou trois chopines que
deux petits demy septiers par iour, & trois
petits pains qui ne vaudroiẽt pas deux liards,
si les Boulangers estoient gens de bien.

 

Ie fus curieux d’apprendre la cause d’vn tel
changement, & pour me satisfaire ie voulus
sçauoir du Sommellier & du Boulanger par
les ordres de qui ils auoient diminué l’ordinaire.
Le premier me fit responce que c’estoit
par les ordres de la necessité, que depuis la
disgrace de la Maltote sa caue ne s’emplissoit
qu’à demy. Et que pour se recompenser des
autres pertes il falloit viure de ménage, qu’il
pratiquoit toutes les reigles d’Arithmetique,
pour trouuer son compte, addition, soustraction,
multiplication & partition. Que l’addition
se faisoit par le meslange de liqueurs.

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Anonyme [1649], LA GVEVSERIE DE LA COVR. , français, latinRéférence RIM : M0_1533. Cote locale : C_5_33.