LA MAZARINADE
- Auteur
- Scarron, Paul [?]
- Éditeur
- [s. n.]
- Date d'édition
- 1651
- Lieu d'édtion
- Paris [?]
- Langue
- français
- Nombre de pages
- 14
- Référence Moreau
- M0_2436
- Cote locale
- C_11_7
- Note
- Sur la copie imprimée à Bruxelles. Voir aussi B_13_62 et D_1_38. Dans le Choix II de Moreau.
- Dernière modification
- 2017-06-29 13:01:40
Commentaires
Notice Moreau dans le 2e supplément (1862) :
"N° 2436 de la Bibliographie.
J'ai douté que la Mazarinade fût de Scarron. J'en doute encore ; et voici un témoignage qui appuie merveilleusement ma résistance à l'opinion commune : "M. de Marigny s'appeloit Carpentier en son nom de famille et estoit de Nivernois. C'estoit un esprit frot enjoué et qui faisoit bien un vers. Il alla en Suède voir la reyne Christine avant qu'elle eût quitté la couronne. Elle l'aimoit ; et lui, ennuyé du séjour malplaisant de ce royaume, lui disoit quelquefois avec la liberté naturelle du poëte, qu'il n'auroit pas voulu changer sa terre de Marigny contre son royaume. Au commencement des mouvements de France, il retourna de Suède et s'estant chagriné contre le ministre, fit une satyre appellée "La Mazarinade" pour laquelle il fut cherché à Paris ; mais s'estant sauvé sur des toits, il évita la colère de ce ministre qui lui vouloit cruellement du mal, et l'eût fait périr s'il l'eût attrapé. A la fin il trouva moyen de sortir de Paris et de se retirer en Flandre vers M. le Prince. Il vient de mourir d'apoplexie qui le prit au Palais à Paris sur la fin de janvier 1673." Ce témoignage, extrait des Mélanges de Philibert de Lamare, "Fonds Bouhier, 34 de la Bibliothèque impériale", n'est pas décisif sans doute ; mais il mérite une sérieuse attention. Philibert de Lamare, conseiller au parlement de Dijon, étoit en effet contemporain de Marigny."
"Confirmation" d'attribution, par Hubert Carrier :
"Depuis la brillante - et définitive - démonstration de Paul Morillot dans sa thèse de 1888, aucun critique n'a plus jamais révoqué en doute la paternité de Scarron sur cette allègre et féroce satire.
Si j'y reviens un instant, c'est uniquement pour opposer aux réticences de C. Moreau (qui pourraient peut-être impressionner encore) deux témoignages restés inconnus.
Le premier est le nom de Scarron porté par Tallemant des Réaux sur la dernière page de son exemplaire. témoignage évidemment décisif étant donné les sources d'information dont disposait Tallemant [...]
Le second émane d'Abraham de Wicquefort, résident à Paris du duc Auguste de Brunswick-Lunebourg pendant les années de la Fronde. Wicquefort, introduit dans tous les cercles érudits de la capitale, notamment chez les frères Dupuy, à l'Hôtel Guénégaud et à l'Académie française, était lui aussi fort bien placé pour suivre de très près l'actualité littéraire ; or il écrit au duc Auguste dans sa dépêche du 6 aout 1650 (à une époque où 'La Mazarinade' était déjà composée pour l'essentiel) que Beaufort et le Coadjuteur Paul de Gondi, malgré quelques dissensions apparues entre eux sont 'néantmoins d'accord à seruir M. le Cardinal, dont ils rendirent vne bonne preuue il n'y a que deux ou trois jours quand ils furent trouuer l'abbé Scaron, cogneu par ses poesies burlesques, pour le prier de ne pas mettre en lumiere son liure intitulé 'Mazarinade'. [cf. "Les Gazettes parisiennes d'A. de W. pendant la Fronde...", éd. Claude Boutin, Paris, Champion, 2010, vol. 2, p. 851, § 530]
Voilà qui devrait donc achever de convaincre les derniers disciples de Moreau, s'il en existe encore, et emporter leurs doutes." (P. Scarron, "Un vent de fronde s'est levé ce matin", éd. H. Carrier, Paris, Champion, 2012, p. 25-26.)
Presque achevée à l'été de 1650, "La Mazarinade" ne parait pourtant qu'en janvier ou février 1651. Scarron suivit-il la prière de Beaufort et Gondi ? Ou attendit-il que Mazarin soit tout à fait affaibli ? Toujours est-il que c'est à ce moment qu'il "lui décoche cette terrible 'Mazarinade' qu'il tenait en réserve depuis plusieurs mois et à laquelle il vient de mettre la dernière main." (H. Carrier, "Les muses guerrières...", Paris, Klincksieck, 1996, p. 115.)
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