La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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miracle de grace, de voir vn si puissant Monarque,
reprimer les aiguillons de sa chair, par des
ieusnes, des Cilices, & d’autres austerités corporelles,
qui épouuanteroient les Religieux plus mortifiés ?
c’est auoir vne humilité vrayment Imperiale,
que d’implorer les prieres des gens de bien, &
des Ministres de l’Eglise, pour obtenir la remission
de ses fautes.

 

Grãde humilité
de
Charlemagne
Empereur,
&
Roy de
France.

Mais quel iugement fairons nous de sainct
Louys, la gloire & l’honneur de la Pourpre Françoise,
le tableau racourci des vertus Royales, l’image
viuante de l’humilité d’vn ieune Prince ?
Que dirons-nous de ce genereux Monarque, qui
n’auoit point d’autre ambition, que de faire renaistre
en sa Cour, & en son Royaume, les vertus
fondamentales du Christianisme ? qui ne pensoit
nuict & iour, qu’à estendre le regne de IESVS-CHRIST,
dans les païs infideles ; qui s’est veu
captif pour l’amour de son Sauueur ? qui visitoit
ordinairement les maisons des pauures, des orfelins,
des vefues, & des necessiteux, pour prattiquer
des actions d’vne tres-profonde humilité, qui tenoient
la Cour de l’Eglise militante, & triomphante
dans des rauissemens, & des extases, de
voir vn Prince du sang de France, prosterné aux
pieds des malades, pour pançer leurs playes, leur
seruir à table, auec des sentimens tres-releués de
sa propre bassesse. Ses vestemens, sa personne, ses
paroles, ses discours, n’estoient que des leçons



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