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Mazarinade n° B_16_14

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Anonyme [1652], LE PRINCE POPVLAIRE, ESCRIVANT AVX DEVX COVRONNES, DE FRANCE ET D’ESPAGNE. Leur faisant voir exactement tous les Motifs, & importantes qu’il y a de faire la Paix Generalle. Auec les moyens necessaires pour appaiser les troubles de ce Royaume. , français, latinRéférence RIM : M0_2868. Cote locale : B_16_14.


que la fin n’en soit encore plus desastreuse. Et comme
dans toutes sortes d’affaires, il suffit que les dernieres
actions qui les terminent soient bonnes ; pour faire oublier
celles qui dans le commencement de l’execution
paroissoient peut-estre iniustes : de mesme si vos Maiestez
terminoient leurs differents, & qu’il leur pleust finir
la guerre par vne bonne Paix, elles verroient, sans
doute, leurs Suiets gouster sauoureusement la douceur
de son fruict, par vne oubliance volontaire de tous les
maux qu’ils ont esté contraits de souffrir, pour respirer
vn air beaucoup plus doux & salutaire. La Panthere
apres les longues pluyes n’exhale pas vn parfum si odorant,
que la Paix semblera douce, apres les longues inondations
de sang & de larmes qu’vn torrent de miseres
nous aura laissé. Toutes les amertumes du passé se conuertiront
en miel, & les maux en douceurs. Qu’il plaise
donc à vos Maiestez d’en vouloir volontiers entendre
les propositions, & ne vous en point departir que vous
n’ayez entierement fait voir â vos sujets le soin que vous
auez de leur conseruation, comme aussi de les mettre à
leur aise & à l’abry des vexations qui les tourmentent
le plus. Ils vous prennent à garends de tous les maux
qui leur arriuent, & ne se contentent pas seulement de
tout ce que vous pouuez, mais ils desirent de vous, tout
ce qui leur est necessaire : & semble que vostre qualité
vous oblige à leur donner tout ce qui leur est besoin ; puis
que sçauoir regner est les tenir en repos, & comme suspendus
en l’admiration de vos effets, sans donner temps
à leurs pensées, de se remplir d’autres affections. Que si le
salut de vos peuples doit estre la fin de tous vos trauaux,
il faut que la iustice qui le produit & le conserue, soit la
fin de tous vos desirs, dans l’entretien d’vne profonde
tranquillité. Qui veut attirer le peuple à sa deuotion, &
faire fond de sa bienveillance, le doit soulager en ses oppressions :
Car il tient pour ennemy tout ce qui luy fait