[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_10_30

Image de la page

Anonyme [1649], LE SECOND THEOLOGIEN D’ESTAT, A MESSIEVRS LES GENERAVX. , français, latinRéférence RIM : M0_3770. Cote locale : C_10_30.


pouuoir plus croistre, tant il est insolent dans sa fortune, & que le
reuenu de la maison Royale est trop petit pour pouuoir l’enrichir
dauantage. Les deux Poles, sur lesquels roulent les plus puissantes
deïtez de l’Estat, sont la recompense & la peine, dont la Iustice
en est la dispensatrice ; elle implore vostre assistance, empeschée
qu’elle est par le glaiue & par le fer qui assiegent le lieu où elle
auoit iusqu’à present étably son Throsne. Ses fonctions ordinaires
sont toutes cessees, & si vous ne les venez r’animer par vostre
secours, on les verra bien tost esteintes dans l’impuissance de se remettre
iamais Prestez, Messieurs, prestez de si charitables offices
à cette infortunée dans vne si pressante & vrgente necessité.
Prestez vos bras pour le seruice de celle qui vous en coniure auec
tant d’equité. Elle est menacée du foudre, qui ne se peut détourner
que par ces quatre choses, le vent, la pluye, le bruit, la lumiere
du Soleil. Et vous ne pourrez aucunement reussir dans le dessein
que vous auez pris de les destourner, si la splendeur ordinaire
de vos illustres actions ne commande de sonner la trompette
pour aller contre cet ennemy de l’Estat, & perturbateur
du repos public, luy faisant ressentir & à ses adherans
par vne gresle inopinée de coups, la force de vos armes & la
pesanteur de vos bras. Que s’il n’a plus rien à desirer, il doit
auoir tout à craindre, puis qu’elles ne resonnent que pour
mieux conspirer sa ruine. Que vos courages ne s’estendent plus
qu’à son extermination, puis que sa presence est la seule cause de
tant de sacrileges. Que vos pensées ne se bornent qu’en son éloignement,
puis que tant d’Eglises ont esté profanées pour son seul
suiet, & que tant de sainctes ames ont esté immolées pour satisfaire
à sa cruelle vengeance. Tout ce peuple n’attend que vostre
resolution, pour imiter plustost ceux d’Araspe, que de luy permettre
dauantage la continuation de tant d’inhumanitez. Sa vie
luy seroit doresnauant indifferente, s’il la voyoit encore y estre
exposée, & il la mettroit plustot parmy les plus eminens dangers,
que d’estre plus suiet à celuy de perdre sa liberté. Tant plus les
corps ont de lumiere, tant plus aussi doiuent-ils auoir de fauorables
influences pour les obiets qui en sont capables : & ce peuple
qui n’est à present qu’entre l’esclauage & la liberté, attend la derniere
de vostre illustre naissance, secondée de vostre generosité.
Toutes les actions de son ennemy ont esté semblables à ces estoilles