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Mazarinade n° C_10_3

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Anonyme [1649], LE SECRET DE LA PAIX. OV, LA VERITABLE SVITTE DV THEOLOGIEN D’ESTAT A LA REYNE. , français, latinRéférence RIM : M0_3627. Cote locale : C_10_3.


regarder l’immortalité. Les sages Politiques disent, que si vn
Roy mineur trouue la Guerre, il la doit au plustost finit, &
s’il rencontre la Paix il fait tres-bien de la conseruer soigneusement,
son espée estant mieux dans ie fourreau que
dans toute autre main : les Armes sont naturellement licentieuses
& entreprenantes, qui se mettent aisément dans les
mains & s’en retirent difficilement dans les succez incertains
elles sont suiuies d’vne dissipation de biens certaine, elles
vous cousteront ce que vous auez & ce que vous n’auez pas :
Mais la Paix ne vous coustera qu’vne bonne volonté. Enfin
les maladies se guerissent par le retranchement de leurs causes,
d’où il suit que tout le trouble estant arriué par l’enleuement
du Roy, il doit estre appaisé par son retour.
 
Si Vostre Majesté prend cette resolution de venir incontinent
à Paris, la genereuse confiance que vous tesmoignerez
a vos Peuples gaignera infailliblement tous les cœurs, &
vous fera Reyne du plus haut Empire du monde, qui est celuy
des Esprits : C’est ainsi que les plus illustres hommes de
la terre en ont vsé. Dauid s’abandonna vn iour entre les
mains de Saul son persecuteur, qui rauy de cette action l’embrassa
en pleurant, & luy predit qu’il seroit Roy apres luy :
Auguste se mit a la discretion de Cinna qui auoit coniuré sa
mort, & en fit a l’instant l’vn de ses meilleurs amis ; Pouuez-vous
refuser a vos fidelles seruiteurs ce que ceux-cy par excez
de generosité ont accordé a leurs ennemis ? L’Innocence
du Roy vostre Fils, & de Monsieur, vous feroient trouuer
de la seureté parmy les Lyons, & vous douterez qu’il n’y ait
de la veneration pour vous parmy des suiets si respectueux
& si dociles ?
1. Reg. 24.
Suet. in
Augusto.
Quant a Monsieur le Cardinal Mazarin, Vostre Maiesté
cherit trop ses merites pour luy donner la peine de ce voyage
ou il n’y auroit ny honneur, ny asseurance pour luy, il est aussi
trop auisé pour s’y commettre, il sçait l’vne & l’autre fortune,
il connoist l’humeur des Peuples dont il est mal aysé de forcer
les volontez : Quand il entreroit dans Paris tout enuironne
de legions de feu, & qu’il seroit muny de tous costez de
temparts de fer & de bronze, quel plaisir prendroit il de se