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Mazarinade n° A_7_41

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Anonyme [1649 [?]], LE SILENCE AV BOVT DV DOIGT. , françaisRéférence RIM : M0_3674. Cote locale : A_7_41.



I’ay ouy dire, que lorsque Bouquinghan, grand
Admiral d’Angleterre, vint en France, la Reyne en
devint passionément amoureuse, & le Roy entierement
jaloux ; qu’il luy rendoit visite jusques dans son
lict, contre les maximes ordinaires des Princesses, qui
ne reçoivent point de visites des hommes, en cet état :
Et que même par vne grande familiarité il luy tira son
gand des mains, qu’il montra par vanité à plusieurs
de la Cour : dont le Roy s’offensa beaucoup. N’en
dites rien,Pais.
Vous sçavez, que l’on trouva dans les Memoires
du feu Cardinal de Richelieu, que lorsque le Marquis
de Leganés Ambassadeur en France pour le Roy Catholique,
fut arrivé â Paris, la Reyne en devint aussi
amoureuse, & que pour mieux traitter des desseins
qu’elle avoit pour lors, d’obliger l’Espagne au prejudice
de la France, comme de leurs amourettes, leurs
rendez-vous ordinaires etoient au Val de-grace, lieu
dautant moins suspect, qu’il etoit estimé Saint : &
qu’ils n’en sortoient iamais qu’à heures induës, sans
flambeau, sans compagnie, sans suite : Que le Roy
par apres venant à sçavoir tout cela, dit à ceux qui luy
parloient de la Reyne :c’est vne meschante femme, vous
ne la connoissez pas. Depuis ce temps elle en a aimé
beaucoup d’autres, c’est son inclination, c’est son divertissement,
vous ne pouvez l’empescher. N’en dites
mot, Pais.
Il y a quatre-vingt-ans entiers que la maison de
Condé trouble la France & l’Estat, le pere de celuy-cy
estoit le plus lâche Prince du monde : son fils est le