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Mazarinade n° B_16_38

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Anonyme [1652], LE TROMPETTE OV HERAVT DV CIEL, Denonçant au Roy, à la Reyne, & à leur Conseil. Aux Duc d’Orleans, Prince de Condé & autres. Ville de Paris & reste du Royaume, la Paix que Dieu leur veut donner, & qu’il leur presente. Où la destruction, s’ils la refusent de sa main liberale. , françaisRéférence RIM : M0_3895. Cote locale : B_16_38.



O ! grands Princes, il y va de vostre gloire d’estre liberateurs
du Roy qu’on vous a osté & enleué, vous qui
estes les vrays arcs-boutants & appuis de sa Couronne,
à qui il appartient de luy donner les aduis & conseils
necessaires pour le bien de sa Sacrée personne & de ses
Estats. Ostez le donc des mains tyranniques où il est : il
en est temps ; & desia le deuriez auoir fait. Il y va aussi de
vos vies : car c’est là où la tyrannie Mazarine aspire, affin
de se deffaire de ce qui leur peut faire teste & contrelutter
le dessein entrepris. Et ne pensez pas que vostre
rang, vostre sang, ny vos grandeurs les empeschasse d’executer
la rage qu’ils ont conceuë contre vos personnes.
En vous perdant il perdront les Princesses vos femmes,
les Princes vos enfans, & mettront à l’interdit tout ce
qui appartiendroit à vos Altesses : Qui vous seroit chose
plus dure que de perdre la vie.
Paris est vostre seure retraitte ; & n’auez lieu dans tout
le Royaume plus asseuré, tandis que le peuple sera pour
vous. Mais si mazarin y entre, il faut que vous en sortiez,
& ne vous fera pas la grace ny le passe-droit que
vos A. luy ont fait, de vous donner le loisir & la commodité
des passages.
Et quelle pourroit estre l’attente de tant de Princes,
Seigneurs de marque, & de Noblesse qui ont pris les
armes pour vous venger seulement, de l’iniure & du
mépris fait à vos Altesses & non pour leur interest ; car ils
pouuoient viure sans soucy en leurs maisons O ! grands
Princes vous y deuez auoir esgard, & mettre à couuert
ceux qui n’ont espargné leurs biens, leur sang, & leurs
vies pour vous seruir.
Quant à vous Prince de Condé & Duc de Beaufort ;
C’est à vous à qui les ennemis de cet Estat en veulent le
plus, ils veulent vos vies, & n’en eschapperez point si
vous n’y prenez garde de bien prés : vous sçauez comme
vous auez esté attrappez, & cõme vous auez esté traittez,
& combien il a fallu vser d’artifices, de supplications &