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Mazarinade n° B_6_18

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Anonyme [1652], LES RIS ET LES PLEVRS DE LA FRANCE SVR LA CONDVITE DE LA REYNE, Et du Conseil d’Estat. Découurants l’Origine de nos miseres & des Calamitez publiques. , françaisRéférence RIM : M0_3551. Cote locale : B_6_18.


sur taxe ? auroient-ils basti de leurs propres mains,
& de leur argent, tant de Palais au feu Cardinal de
Richelieu ? auroient-ils honoré les Intendants
comme de petits Dieux en terre ? C’est dommage
que ces Harpyes qui les deuorent n’ont affaire à des
visages faits comme nos anciens Citoyens d’Athenes,
Spartiates ou Thebains ; qu’ils eussent bien-tost
trouué des Thrasybules & des Pelopidas qui
les eussent mis en pieces. Mais puis que chacun
doit estre libre de foller à ses despens, il faut rire de
leurs folies, & nous tenir le plus loin des coups qu’il
est possible ; mais que dis-ie, loin des coups, ce n’est
pas d’icy qu’ils se départent, & ce n’est plus la mode
de faire la Guerre de cette façon : les hommes coustent
trop à nourrir, & le crime est trop grand de
rendre tant d’ames veufues, & tant d’anges gardiens
sans employ ; l’on se contentera à present de
faire main basse sur le bestail comme les compagnons
d’Ænée, lors qu’ils furent chastiez par les
Harpyes, ce que ie souhaiterois volontiers à nos Picoreurs.
Ne voit-on pas comme le Maréchal de
Turẽne s’est tenu dans son camp clos & serré, & cõme
les autres font bonne chere aux dépens d’autruy ?
Mais n’est-ce pas vn plaisir de se ressouuenir comme
ceux du petit Camp des Princes ont passé le temps
durant quelques sémaines auprés de la grande Cité ?
N’ont-ils pas fait vne Foire & vn Bordel de leur