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Mazarinade n° B_11_22

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Anonyme [1652], LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du vingt-neufiesme Decembre 1651. , français, latinRéférence RIM : M0_3648. Cote locale : B_11_22.



Enfin le témoignage de ce grand Docteur, sur le sujet de la
puissance des Monarques, est si exprés, & si inuincible, que le
plus impudent, & le plus artificieux Apologiste du plus noir
de tous les parricides, dont la nation Angloise vient de se
soüiller en la personne de son Roy, estant conuaincu par la
clarté des paroles de ce Pere, a esté cõtraint de le desauoüer,
& de répondre insolemment, qu’en ce qui regarde l’authorité
des Rois, & l’obligation indispensable de leur obeїr, Augustin
aduance des maximes, qu’il n’auoit point apprises
dans l’escole de Iesus-Christ ny dans celle des Apostres.
Milton.
Mais quelque saint & quelque inuiolable que puisse estre
selon la tradition & les oracles des saints Peres, le deuoir qui
nous attache inseparablement aux interests, aux ordres, au
seruice, au party du Roy : combien peu voit-on de personnes
Ecclesiastiques, de Pasteurs, de Prestres, de Predicateurs de
l’Euangile, qui trauaillent à répandre cette doctrine toute
Apostolique dans les peuples, à les instruire exactement & fidellement
de leurs obligations, sur vn sujet de cette importance,
& à les exhorter puissamment de s’en acquiter, non
seulement par crainte, mais aussi par conscience, comme nous
l’enseigne le grand Apostre, & de toute leur ame, de toute
l’affection la plus ardente de leur cœur, & de toute l’estenduë
de leur charité, comme nous y conuie le grand S. Augustin :
car exhorter simplement les peuples comme font plusieurs, à
desirer la paix, & à la demander à Dieu en leurs prieres, c’est
bien satisfaire apparemment au Ministere Euangelique, mais
c’est en trahir en effet la meilleure partie.
Par le commandement
des Papes &
des Conciles,
les Ecclesiastiques
sont
obligez d’exhorter
le peuple
à demeurer
fidelle au
Roy, & à ne
point fauoriser
ceux qui
se rebellent
contre luy.
Ce n’est pas assez de conuier les peuples à souhaiter la paix,
& à implorer le secours de Dieu pour l’obtenir : il faut de plus
les porter incessamment à s’éloigner de toutes factions, de
toutes intrigues, & de toutes cabales, & à demander incessamment
à Dieu l’esprit de soûmission & de fidelité enuers le
Roy, & si on luy dénie l’obeїssance, qui est le fondement vnique
de la paix, & le seul moyen de nous la procurer.
Que si les Docteurs, les Prestres, les Pasteurs, & tous les
saints Ministres de l’Eglise, appellent de mon jugement, & ne
m’estiment pas digne de creance, pour mon peu d’authorité ;
au moins qu’ils écoutent & qu’ils tremblent en écoutant la