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Mazarinade n° B_11_22

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Anonyme [1652], LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du vingt-neufiesme Decembre 1651. , français, latinRéférence RIM : M0_3648. Cote locale : B_11_22.


si hautes entreprises, la minorité du Roy par vn rare exemple,
n’estant remarquée que par la foiblesse de son âge, & non par
celle de son regne. Lors qu’vn mauuais demon de cette Monarchie,
conspirant sa ruїne & sa desolation, fait naistre tout à
coup au Sur-Intendant des Finances du Roy, vne pensée tout
à fait funeste au bon-heur de cét Estat. Les tresors du Roy
estant espuisez par vne longue guerre des ennemis irreconciliables
& tres-puissans, pour faire entrer les riches en partage
des contributions des pauures, qui n’en pouuoient plus,
& se voyoient reduits à vne pitoyable extremité, on s’auisa entre-autres
moyens de faire porter aux Officiers des Cours Souueraines,
vne partie de ce pesant faix, par le retranchement
d’vne portion legere des gages ordinaires de leurs Charges.
Mais ces Messieurs, qui iusques alors auoient enduré paisiblement,
& veu sans murmure les souffrances du peuple, tout le
temps qu’ils n’en auoient esté que simples spectateur, commencerent
à les sentir & à en faire plainte, dés l’instant qu’elles passerent
iusques à leurs personnes, & à leurs Compagnies. Le
dépit ou le desplaisir de voir qu’on entre prit de porter la main
& de les toucher, à l’endroit qui leur estoit le plus sensible, les
esmeut, les trouble, les irrite, & leur inspire la hardiesse de prendre
connoissance de l’administration & du gouuernement politique
du Royaume.
 
Ce fut alors que le Cardinal, qui dans la place qu’il tenoit aupres
du Roy & de la Reyne Regente, dont la pieté & la vertu
sont au dessus de la médisance la plus effrontée, n’estoit obligé
que de s’appliquer à la direction & à la conduite des affaires
generalles, commettant le soin des particuliers aux Ministres
subalternes, dont les excez par consequent, & les maluersations,
s’ils en auoient commis, ne pouuoient point raisonnablement
luy estre imputées ; deuint l’objet neantmoins de
l’auersion, de l’animosité, & de la persecution de ces personnes
nouuellement blessées & vlcerées dans leurs interests particuliers.
Mais si le manquement, ou les desordres du premier Ministre,
comme on a voulu faire croire, estoient si visibles, pourquoy
les a-t’on si long-temps souffertes, ou dissimulez ? Et
pourquoy ceux qui en ont formé les premieres plaintes, attendoient-ils