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Mazarinade n° B_17_8

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Anonyme [1652 [?]], LETTRE DV BOVRGEOIS DES-INTERESSE. , françaisRéférence RIM : M0_2082. Cote locale : B_17_8.



Ce n’estoit pas assez de nourrir Paris, il falloit
le degager de sa seruitude, les Princes estoient ses
Maistres & ses Tyrans ; on ne pouuoit luy rendre
la liberté que par la deffaite de leur party : à cét effet
vne partie de l’armée passa sur le pont de batteaux
qu’on auoit fait sur la riuiere qui la separoit de
celle des Princes ; mais ceux cy se voyans beaucoup
inferieurs en nombre, abbandonnerent leur
poste de S. C ou, à dessein de se retirer à Paris, ou
de se ietter dans Charenton ; peu s’en fallut que
ces deux retraittes ne leurs manquassent entierement,
la porte de l’vn fut refusée par les Parisiens ;
& les troupes du Roy leurs couperent le chemin
de l’autre au dessous de Vincennes : dans ce desespoir,
ils se seruirent des barricades du Fauxbourg,
& s’y retrancherent, le combat y fut opiniatre &
sanglant ; Les Princes reconnurent alors qu’ils s’estoient
trompez dans leur calcul, que tous ces
crieurs de guerre la font fort mal, & que la fidelité
des Bourgeois ne s’esbranle pas facilement : Le
Duc de Beaufort qui voyoit la deffaite entiere de
leur armée si Paris n’aydoit leur retraite ou leur
combat, paroist dans les ruës l’espée en main, sans
chapeau (à son ordinaire) quand il veut se battre
vaillamment ; il prie, il anime, il reproche, le Prince
perit, le Mazarin triomphe ; les femmes luy respondent
par l’effroy & le silence, les hommes le
regardent & tournent le dos ; le peu de secours.