[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° A_2_48

Image de la page

Anonyme [[s. d.]], DISCOVRS CHRESTIEN ET POLITIQVE, DE LA PVISSANCE des Roys. , français, latinRéférence RIM : M0_1103. Cote locale : A_2_48.


de ceux mesmes qui luy font la Cour,
Sed quis custodiet ipsos custodes ? On sçait comme
en ont vsé autresfois à Rome les soldats Pretoriens,
& ce qui est arriué dans Athenes.
 
Ceux qui tyrannisent les autres, sont par consequent
les plus tyrannisez, plus de trois Furies
les persecutent ; l’auarice, l’ambition, les voluptez
effrenées, auec les douleurs, & les maladies
honteuses, qui les suiuent ordinairement, les
inquietudes, les chagrins, les soupçons, les défiances,
les jalousies, les craintes, les frayeurs,
la rage & le desespoir ; quand vne passion les
quitte, vne autre les reprend ; & quoy qu’ils se
vantent d’auoir si bien arraché les dents à leur
conscience, qu’ils n’en souffrent plus les remords,
cela est si faux, qu’on les voit paslir &
trembler au moindre accident qui les menace.
Le vol d’vn oyseau dans les tenebres les épouuente,
l’agitation des fueilles par le vent les reueille
tout en sursaut, & l’aspect de la moindre
personne qu’ils n’ont pas accoustumée, retrace
en leur esprit timide toutes les images de coniuration
& de mort. Cette seule pensée, que iamais
Tyran n’a fait mourir son Successeur, est
vn Vautour dans leur sein qui les déchire eternellement.
Ainsi la Loy d’Adrastie est inéuitable,
& le Dieu des vengeances (quoy que s’imaginent
les libertins.) Ne s’endort point sur
les grands coulpables. Telle est la vie sans parler